D'une remise en valeur à une vocation monastique renouée
au coeur du Haut Bocage :
l'abbaye Notre-Dame de la Grainetière
( Les Herbiers ).
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Fondée en 1130, l'abbaye est entièrement édifiée en 1210. Du fait de la Guerre de Cent Ans, de l'institution de la commende et des guerres de Religion l'abbaye connaît bien des vicissitudes, dépradations et incendies. Elle est déclarée bien national en 1790 ; l'église devient une carrière de pierres...
Depuis 1963, sauvetage et restauration sont heureusement entrepris. Depuis 1979 le monastère renaît en accueillant un prieuré de la Congrégation bénédictine de Notre-Dame d'Espérance.
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Face sud de l'abbaye telle qu'elle s'offre au regard au détour d'un long chemin entre prairies et verts bosquets.
L'édifice est encadré de deux tours de défense ; celles-ci faisaient partie d'un système défensif mis en place au cours des XIV et XVe siècles.
L'epace vide de l'entrée principale actuelle de la cour
représente les deux-tiers du réfectoire primitif détruit au XVIe siècle au cours des guerres de religion.
Au second plan l'élégante galerie ouest subsistante du cloître.
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** Dans l'angle sud-est la niche mise à jour en 1984 a dû être la chaire du lecteur.
Elle comporte au fond deux colonnettes à chapiteaux.
**En haut à droite la pierre en encorbellement est décorée d'une belle tête.
Des quatre galeries du cloître l'aile ouest est la seule conservée. Très élégante,
elle abrite des éléments d'architecture retrouvés dans les démolitions et les fouilles.
Au fond de la galerie - au sud - la salle d'accueil et d'exposition représente le tiers de l'ancien réfectoire ;
on y accède par une large porte disposant de multiples moulurations.
De jolies colonnettes jumelles, reposant sur un mur-bahut, supportent les arcades en plein cintre au nombre de vingt.
Une fois sur quatre s'élève un pilier carré avec des colonnettes d'angles.
Les chapiteaux sont ornés feuillages recourbés en boules ou en crochets.
Le premier chapiteau comporte une fleur de lys.
Sur ce chapiteau des arbres de vie sont représentés.
Chaque face de ce chapiteau présente une fleur de lys et chaque angle comporte un petit masque humain.
Face est : l'ancienne salle capitulaire, devenue, depuis 1980, la chapelle.
de la nouvelle communauté bénédictine de la Congrégation Notre - Dame d'Espérance.
** La porte et les deux baies l'encadrant sont en plein cintre ; ces dernières ont été garnies au XVe siècle d'un remplage gothique.
** A droite, l'ouverture en plein cintre débouche sur un couloir faisant passer de la cour du cloître au jardin : le passage aux champs.
La salle du chapitre est constituée de trois nefs de trois travées chacune
qui ne semblent pas antérieures au XIIIe siècle.
Quatre piliers de granite reçoivent les voûtes d'ogive. Trois fenêtres en plein cintre éclairent la salle du côté Est.
Les chapiteaux de devant ont reçu une taille en octogone pendant que ceux du fond comportent des feuillages et des fleurs.
L'aile ouest du cloître et l'étage charpenté vus depuis la salle capitulaire.
Cette loggia a été édifiée au XVIIe siècle afin de remplacer l'hostellerie victime des guerres de Religion.
Côté nord, on trouve les vestiges de l'église abbatiale.
La nef avait 55 mètres de longueur pour 8,70 mètres de largeur.
Dans l'abside semi-circulaire rasée une pierre d'autel a été remise à sa place primitive.
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Une jolie colonnette du mur sud de l'ancienne nef est supportée par un cul-de-lampe orné d'un beau masque. Alors que la main gauche du personnage repose sur son oreille, la main droite esquisse un geste pour maintenir la bouche fermée.
Chaque croisillon du transept s'ouvrait à l'origine sur deux absidioles.
Une seule subsiste sur le croisillon gauche.
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** Les deux absidioles du croisillon droit.
** Une baie avec ses fines colonnettes.
Les absidioles sont voûtées en cul-de-four brisé possédant un bel appareillage.
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Les colonnes des absidioles comportent des chapiteaux à feuillages stylisés et des tailloirs à dents de scie.
Un dragon à la queue fleurie orne le chapiteau de l'absidiole sud-est ; faut-il y voir une évocation de la séduction démoniaque?
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Si on quitte l'abbaye par son ancienne entrée principale faisant face à la porte du cloître,
la limite du bâtiment détruit de l'ancienne hostellerie est marquée par les vestiges d'un mur partant de la tour de l'Abbé,
restaurée en 2003 aux deux-tiers de sa hauteur.
Façade ouest : Contre le mur extérieur du cloître on remarque les montants de la cheminée du chauffoir de l'ancienne hostellerie.