Mareuil-sur-Lay-Dissais : la pureté d'un chevet.
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L'église Saint-Sauveur, qui se dresse dans le joli cadre offert par un promontoire rocheux surplombant une boucle du Lay, a été édifiée au XIIe siècle. Les destructions subies
pendant les guerres de Religion et la Révolution entraînèrent de nombreux remaniements. De grands travaux furent encore entrepris entre 1877 et 1920 ainsi que dans la décennie 1960. L'ensemble architectural dans son site est fort agréable, malheureusement les rénovations ont été excessives...



L'ancienne église priorale domine du haut de son escarpement le cours du Lay ;
le site n'est pas sans rappeler celui de l'église de Jazeneuil blottie dans un méandre de la Vonne dans le proche département de la Vienne.



Un
chevet d'une belle pureté.
Le clocher pyramidal coiffé d'ardoises surmontant cette belle
architecture d'ensemble romane ne date que du XIXe siècle.



L'abside circulaire et les petites absidioles - du XIIe siècle sont d'une grande sobriété.
On remarquera - comme à Jazeneuil - la présence d'un
mur-bahut rattrapant la déclivité du sol.



Cing groupes de quatre arcatures aveugles surmontent les ouvertures de l
'abside.



Les divisions verticales de la
façade sont accusées par deux fortes colonnes triples.
Horizontalement trois sections peuvent être distinguées. Le rez-de-chaussée est occupé par la
porte centrale ornée de motifs géométriques.
Le premier étage est formé de
trois baies en plein cintre dont deux aveugles.
Le second étage comprend le pignon aux
arcatures aveugles et une rosace sculptée de motifs géométriques et de grappes de raisin.
Dommage que cette structure romane de la façade ait subi une
restauration sans doute trop radicale...



Des animaux monstrueux décorent les
chapiteaux des contreforts-colonnes :
ici, sculptures à gauche de la façade .



L'arcade latérale gauche avec ses voussures ornées d'une mouluration torique ;
la restauration trop drastique se fait sentir...

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** Un masque grimaçant décore un chapiteau recevant l'archivolte de la fenêtre axiale.


** Des animaux fantastiques ornent le chapiteau droit supportant
la
seconde voussure de l'arcade aveugle droite.



Le
mur sud de l'édifice est totalement différent de celui du nord.
De grandes arcatures partant du soubassement englobent les fenêtres.
Celles-ci sont encadrées de colonnettes supportant un arc de plein cintre et d'une ogive faiblement accentuée.
On note aussi la présence de contreforts-colonnes alors que le
mur nord en est dépourvu.



On accède à l'église par les parties les plus anciennes de la construction :
le
narthex du XIe siècle forme une salle basse voûtée en berceau ;
il ouvre sur la nef par un arc à deux rangs de claveaux porté par des colonnes engagées;
au dehors il est épaulé par des contreforts rectangulaires.

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Des arcatures en plein cintre habillent les murs du
narthex ; vestiges d'un chapiteau du XIe siècle.



La nef est dépourvue de collatéraux.
La
coupole de la croisée du transept comporte de minces nervures à profil torique.

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Specimens de
masques humains supportant les nervures.
( Selon certains il pourrait s'agir de caricatures de donateurs ou de gens du pays ?).



Dépouillement de l'
absidiole sud.



Détails d'un chapiteau à droite de l'absidiole.



Détail d'un
chapiteau d'une colonnette de la baie de l'absidiole sud.



Chapiteau dit de
la calomnie : deux animaux monstrueux souffleraient des paroles empoisonnées à l'oreille d'un homme qui essaierait de les écarter ?