Foussais-Payré, un des grands ensembles sculptés du Bas-Poitou.
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Vers 990 il y avait une première église dont il ne reste aucune trace. Une église priorale romane fut construite entre 1050 et 1100 ; incendiée pendant la guerre de Cent Ans, elle fut reconstruite au XVe siècle. Elle fut à nouveau incendiée pendant les guerres de Religion.Le gros oeuvre de l'église Saint-Hilaire a été reconstruit à la fin du XIXe siècle dans le style gothique ne conservant du style roman que la partie inférieure de la façade.
L'ancienne église priorale, construite en granite, dispose d'une belle façade romane sculptée, seul vestige du XIe siècle ;
Deux arcades aveugles encadrent le portail central. Une corniche surmonte l'ensemble.
Malheureusement, la visibilité de cette belle façade est en partie amoindrie par les contreforts qui ont dû être ajoutés pour renforcer l'édifice.
Les divisions verticales de la façade sont accusées, de chaque côté,
par deux fortes colonnes jumelles dont les chapiteaux reposent sur le cordon du pignon ;
ici les animaux fabuleux ( XVe ) ornant les chapiteaux des colonnes à droite de la façade.
L'arcade latérale gauche abrite une scène de la Passion : la Descente de croix.
Le Christ est encore fixé à la croix par les pieds et la main gauche ; le bras droit pend décloué.
Marie, au visage mutilé, le reçoit dans un voile alors que Joseph d'Arimathie a passé son bras
derrière le fût de la croix et de son autre main soutient la hanche du crucifié.
De l'autre côté, deux personnages se tiennent également au pied de la croix : l'un est mutilé et l'autre porte un livre.
Au-dessus de la croix, le soleil et la lune sont encore voilés de ténèbres.
Giraud Audebert, moine de Saint-Jean d'Angély, a signé ces sculptures.
L'arcade latérale droite comporte deux registres différents.
** Au niveau inférieur, le repas souvent identifié comme étant celui de chez Simon le pharisien :
le Christ en gloire avance la main vers un personnage situé à sa gauche ( Simon ) et pointe l'autre main sur Marie-Madeleine ;
la femme prosternée pourrait être la pécheresse essuyant les pieds du Seigneur avec ses cheveux.
** Au niveau supérieur, le matin de Pâques, le Christ apparaît à Marie-Madeleine ;
il est séparé d'elle par par le tronc d'un arbre symbolisant le jardin du sépulcre.
Au centre de la façade le portail comporte trois voussures ;
la première moderne, la seconde décorée de pointes de diamants et, enfin, l' archivolte composée de 31 claveaux.
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De gauche à droite, la voussure comporte de savoureuses figures.
** A gauche, la Chasteté armée d'une épée pourchasse la Luxure représentée sous la forme d'un personnage relevant manifestement ses vêtements....
** Une femme se renverse complètement en arrière pendant qu'un homme joue de la flûte et,
qu'à sa droite, un personnage est ramassé sur lui-même, la tête en bas.
Des personnages accompagnent le Christ ; Pierre se reconnaît à ses clefs.
Moïse porte les Tables de la Loi.
Le Christ bénissant entre un ange et les symboles des évangélistes :
à gauche : un lion ailé ( saint Marc ), l'aigle ( saint Jean ) ; à droite : un ange à côté du Christ, puis un homme ou ange ( saint Matthieu ), un taureau ( saint Luc ).
L'art roman était souvent et avant tout une page de catéchisme.
En bas, à droite, l'archivolte comporte un acrobate se renversant en arrière pendant qu'un joueur de viole, debout, joue les jambes croisées.
Enfin, des animaux monstrueux sont sculptés parmi lesquels une sirène qui pourrait symboliser l'attrait du péché.
L'archivolte de l'arcade latérale gauche repose sur des chapiteaux finement travaillés qui sont
supportés par de belles colonnes torses.
Une représentation de la luxure : un couple à l'angle droit de la corbeille se livre à des attouchements sexuels ; à gauche un homme d'église brandit d'une main une croix et de l'autre un attribut du pouvoir.
Chapiteau de l'arcade latérale gauche : un homme combat un serpent descendant d'un arbre.
Tant à gauche qu'à droite, les trois voussures de la porte centrale reposent sur des chapiteaux ouvragés.
A remarquer les riches applications décoratives entre les colonnes supportant les chapiteaux.
Chapiteau à gauche du portail : une créature à longue queue avec armes et écu.
A droite comme à gauche les trois voussures de la porte centrale reposent sur des chapiteaux ouvragés. A remarquer les riches applications décoratives entre les colonnes supportant les chapiteaux.
Un personnage armé d'une lance et d'un écu sur lequel on peut encore discerner les traces d'une croix.
La base des colonnes sont elles-mêmes ornées de différents motifs géométriques.
Dans la joyeuse population des modillons on trouve à Foussais-Payré une représentation du célèbre tireur d'épine symbole de la libération de la démarche, non seulement physique mais intérieure.
Un joyeux luron buvant à même le tonnelet.
Des sculptures d'animaux en très bas-reliefs sont insérées entre les modillons.
Un bel éléphant ; mais pourquoi est-il représenté les pattes en l'air ?