L'EGLISE SAINT-OURS : UNE ANCIENNE COLLEGIALE AUX ATTRIBUTS DE CARACTERE.
De la collégiale Notre-Dame, bâtie à la fin du Xe siècle, il ne reste qu'une petite crypte.
L'édifice tel que nous le connaissons aujourd'hui, date, pour l'essentiel du milieu du XIIème siècle.
L'avant-porche ainsi que le portail ont été construits vers la fin du XIIème siècle. Le collatéral nord ne date que du XIV-XVe siècle.




Vue d'ensemble de la collégiale Saint-Ours prise du Nord-Est depuis le jardin public en bordure de l'Indre.



La collégiale présente une silhouette inhabituelle avec ses quatre pyramides pointées vers le ciel.
A gauche, le clocher octogonal Ouest du XIIe siècle est d'aspect sèvère.
A droite, le clocher Est, plus élégant, possède une flèche bordée de clochetons d'angle.




Moins élevées mais non moins insolites, les " dubes " sont édifiées comme les flèches des deux clochers avec seulement une élévation moindre.
Recouvrant la nef, elles constituent toute l'originalité du monument.





Les piedroits de la petite porte du mur latéral Nord en plein cintre disposent d'intéressants chapiteaux.



Une femme et un homme à corps d'oiseau se font face ; le recours au symbolisme de l'oiseau est-il ici une manière d'évoquer la partie spirituelle des êtres humains qui voudraient ne pas se préoccuper seulement de la dimension matérielle de l'existence?






Façade Ouest de la collégiale avec son clocher-porche à étage octogonal et flèche moderne. Un oculus anime le massif austère percé d'un portail aux multiples voussures.



Détails de la façade Ouest : chapiteaux du côté droit du portail.



Gros plan sur les animaux musiciens de la corbeille jouant du frestel et du chalumeau double.



Vue intérieure du narthex Ouest à voûte angevine.



Les chapiteaux aux quatre coins du narthex comportent de nombreuses scènes sculptées.



Au premier abord, cette corbeille représente une scène de chasse au faucon. Anne et Robert Blanc (2004, p. 112-113 proposent une autre lecture : évocation d'une recherche d'accroissement de spiritualité. Le personnage monte un cheval qu'il maîtrise bien d'une main avec les rênes tandis que de l'autre main il tient un oiseau. A droite de grands oiseaux semblent attendre le personnage. On pourrait être en face du thème de " l'oiseau-conseil " : l'oiseau proche de l'oreille du personnage conseillerait ce dernier sur les voies et moyens de rejoindre les grands oiseaux. En d'autres termes, le petit oiseau - représentant des énergies spirituelles - guiderait vers les plus grands oiseaux, c'est-à-dire vers des énergies spirituelles supérieures.




Une femme et un homme à corps d'oiseau se font face comme précédemment mais ils sont plus délicats ; le recours au symbolisme de l'oiseau est-il ici encore une manière d'évoquer la partie spirituelle des êtres humains qui voudraient ne pas
se préoccuper seulement de la dimension matérielle de l'existence? Les feuillages n'évoquent-ils pas le renouvellement ?




Un masque humain possède deux corps d'oiseaux. Ce personnage important ( type de chapeau ) est englué dans la matière et les réalités terrestres ; ses ailes - symbolisant rappelons-le les énergies spirituelles - ne sauraient être suffisantes pour lui permettre de s'élever.



Un thème classique, mais élégance de traitement.



Portail intérieur de la façade Ouest sous le porche avec son ensemble sculpté polychrome.




Mutilés les reliefs laissent deviner, cependant, au centre, une Vierge en majesté tenant l'Enfant Jésus sur ses genoux.
A côté, Joseph est assis lui aussi sur un trône de gloire.
Ensuite, viennent les rois mages endormis sous une même couverture.
Un ange avertirait les mages de ne pas retourner voir Hérode. De l'autre côté, les rois mages seraient en adoration devant Dieu.




La plus belle partie de l'ornementation se situe dans les voussures.
Personnages, animaux réels ( lièvres, singes, ours...) et monstres tirés du bestiaire du Moyen Age.

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Deux gros plans : une sirène tenant un poisson et une fgure plus rarement représentéé : un drac ( homme marin à la barbe fournie ; le poisson qu'il tenait est disparu ).
Tous deux peuvent, au second degré, être considérés dans l'imagerie romane comme guides permettant de naviguer
dans les profondeurs de l'être humain ; le gros poisson étant là pour signifier que sirène et drac évoluent facilement dans les profondeurs.




D'après G. Fleury, 1997, à la voussure externe seraient représentées les allégories des sept arts libéraux
en jeunes femmes accompagnant Philologia ( ? ) lors de ses noces avec Mercure




1. La Dialectique et son serpent autour de la taille.



2. La Rhétorique tenant un vase ( prévu pour une fleur de rhétorique ).



3. La Grammaire portant sur l'épaule la férule redoutée des écoliers ....



4. L'Arihmétique et son livre.



5. La Musique et sa harpe.




La belle Philologia lors de ses noces avec Mercure ?



6. La Géométrie portant un grand compas.



7. L'Astronomie tendant la main vers deux étoiles.



Vue intérieure de la nef vers le choeur. La nef résulte d'une reprise vers 1160-1170 de l'ancienne nef couverte d'une charpente au XIe siècle. La croisée du transept est couverte par une coupole. Le choeur roman comme les deux absidioles comporte une travée droite et une abside voûtée en cul-de- four.



Deux travées de la nef sont couvertes par les célèbres " dubes " élevées par le prieur au XIIe siècle.
Ces pyramides creuses à huit pans montées sur trompes à écailles constituent un procédé de couverture unique pour une nef.
Elles ont été reconstruites au XIXe siècle à l'identique de la forme originale.




Un beau culot avec de nombreuses traces de polychromie.




Fragment de peinture murale transféré de la crypte du XIe siècle vers l'absidiole Sud dans les années 1980.
L'évêque tenant la crosse de la main gauche est saint Brice.
Brice avait été recueilli par saint Martin, devint son disciple et son successeur comme év êque de Tours vers 397.