SAINT-PAPOUL et son chevet orné par le maître de Cabestany.
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Au nord-est de Castelnaudary s’élève l’ancienne abbaye de Saint Papoul à proximité du tour de pays Lauragais. L’origine de l’abbaye remonte au VIIIe siècle avec la création d’un petit monastère. Plus tard l’abbaye sera placée sous l’invocation de saint Papoul, disciple de saint Sernin premier évêque de Toulouse, qui évangélisa le Lauragais au IIIe siècle. L’abbatiale devenue cathédrale en 1317. La Révolution mit fin à sa prospérité ; mais en 1361 elle avait été pillée par des«  routiers », puis en 1595 elle avait fait l’objet de dépradations de la part des huguenots.. L’église devint alors paroissiale. L’édifice actuel date de la seconde moitié du XIIe siècle ; des remaniements eurent lieu au XIVe, XVII et XVIIIe. Le cloître de facture gothique du XIVe siècle a été reconstruit au XIXe.




Vue d’ensemble de l’église du XIIe siècle. Le choeur restauré en 2003. Le clocher de section carrée comporte deux ou trois étages de baies selon les faces.



La toiture est constituée de dalles de pierre sculptées.
Le chevet semi-circulaire présente des colonnes semi-engagées supportées par de petits contreforts.



Des chapiteaux et des modillons du chevet sont attribués au maître de Cabestany ou à son atelier.



Le prophète Habacuq apporte de la nourriture ( destinée a des moissonneurs mais détournée par la volonté de Dieu ) à Daniel qui avait été jeté par le roi Cyrus dans la fosse aux lions. Les fauves affectueux et soumis lèchent le condamné. Ce chapiteau serait de la main même du maître de Cabestany.



Sept jours plus tard le roi vint à la fosse afin de pleurer Daniel qu’il trouve bien vivant. Daniel fut retiré de la fosse et ses ennemis y furent jetés.
Les crocs des fauves évoquent le châtiment des Babyloniens livrés en pâture par le roi qui reconnut la supériorité du Dieu de Daniel..



Malgré la pluie redoublant d’intensité ce chapiteau composite mélangeant décor végétal et motifs animaliers ne peut être ignoré...



... pas plus que cet autre représentant des lions debout sur leurs pattes ; évidemment on note la différence de facture avec les deux premiers chapiteaux dus au ciseau même , pense-t-on, du fameux maître de Cabestany...



Gros plan sur le cmotif de cordage ceinturant la corniche.




Le chevet comporte une vingtaine de modillons dont certains ont disparu à la suite de travaux d’ouverture de baies au XVIIIe siècle. Lors d’une restauration moderne les modillons disparus furent remplacés par de simples blocs de pierre.



De par leur facture certains modillons peuvent être attribués à l’atelier du dit maître de Cabestany.




Ces modillons au-delà de leur sujet central disposent d’une frise décorative de volutes .




Des têtes humaines sont aussi bien sculptées ...



.. que des têtes animales comme cette chèvre ...



... ou ce bélier...



... ou des figures monstrueuses.



Le parti pris décoratif entourant le sujet principal est particulièrement net comparé aux réalisations les plus courantes de modillons.