L'ancienne abbaye de SAINT - HILAIRE et son superbe devant d’autel/sarcophage.
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A mi-chemin entre Carcassonne et Limoux s'élève l'abbaye de Saint - Hilaire dont les origines sont incertaines ; on en trouve mention dans un document de l'an 825. Initialement dédiée à Saint - Saturnin évangélisateur du IIIe siècle elle fut ensuite placée sous la protection de Saint - Hilaire évêque de Carcassonne au VIe siècle. L'abbaye sera dévastée par les " hérétiques ". Aux XIVe et XVe siècles l'abbaye connaîtra des difficultés autant financièresque dues à la peste et aux guerres. Les problèmes financiers du monastère ne s'arrangeront pas au XVIe siècle avec le régime commendataire pas plus qu'aux siècles suivants.



L'abbaye dans son site dominant le village.



L'abbatiale, bâtie à la fin du XIIe siècle, avec son abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four.



L'absidiole du croisillon Sud de l'église romane fortement remaniée dispose d'un possible devant d'autel en marbre du XIIe siècle dont la réalisation est due au ciseau du fameux Maître de Cabestany : c'est le " sarcophage dit de Saint-Sernin" sculpté sur trois côtés. Des épisodes clés de la vie de saint Sernin s’enchaînent sans discontinuité : on est en présence d’un programme religieux complet.



Sur le côté droit,saint Sernin tient sa crosse épiscopale de sa main droite et les Evangiles sur sa poitrine. Il est entouré de deux de ses disciples : saint Honest et saint Papoul.



A droite de la face principale, saint Sernin tenant le livre des Evangiles est arrêté par des soldats romains pendant sa prédication dans sa ville de Toulouse ; à gauche un soldat le saisit par le cou.



Ce bâtiment peut évoquer le Capitole ; une corde est tendue entre deux tours ; un saltimbanque semble s’y balancer. Cette corde est-elle le futur lien qui va servir à attacher le condamné ?



L’arrestation de saint Sernin représenté avec une auréole.



A gauche de la face principale, saint Sernin est attaché à la patte arrière d'un fougueux taureau excité par deux chiens et aiguillonné par un bourreau.



Il bénit deux jeunes filles vierges ( puelles ) situées au-dessus de lui.



La partie inférieure du sarcophage est occupée par des têtes d'animaux présentant une certaine configuration humaine entre les jambes des soldats. On peut sans doute voir ici une évocation de la férocité de la persécution ou plus généralement une symbolisation du Mal.



Le côté gauche représente la mise au tombeau de saint-Sernin. A l'extrême gauche le tombeau est béni par deux anges et par la main de Dieu descendant du ciel. L'âme du saint représentée par un enfant nu et nimbé s'élève vers le Paradis.



Le corps du saint est étendu et soutenu par les deux saintes puelles.



Sous le tombeau des femmes se recueillent espérant une guérison.

N.B. Le cloître - gothique - n’est donc pas ici évoqué. Il est présenté, en revanche, sur notre site relatif aux cloîtres.
Cloîtres, ici et là
http://homepage.mac.com/joel.jalladeau/cloitres/index.html

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