** Saint-Pierre-les-Eglises et ses peintures murales carolingiennes.
A deux kilomètres en amont de l'éperon rocheux sur lequel est bâtie la ville de Chauvigny, et à proximité de l'ancien gué où la voie antique reliant Poitiers à Bourges franchissait la Vienne, se trouve le site archéologique de Saint-Pierre-les-Eglises.


Sur ce site se trouve un modeste sanctuaire remontant aux environs du Xe siècle. Il a été restauré aux XVIII et XIX e siècles.




Entre de hauts arbres et des cyprès pointés vers le ciel s'élève la silhouette simple d'une église préromane
au milieu des tombes d'un poétique cimetière rural contemporain et de sarcophages mérovingiens disséminés alentour.
L'église comporte une nef à un seul vaisseau sur laquelle vient se greffer à l'est
une abside semi-circulaire percée de trois baies.



L'abside se caractérise par la superposition de deux systèmes.
A la base, le préroman de petit appareil cubique.
A partir du niveau supérieur des ouvertures prend place le surhaussement roman.



Accolée au chevet de l'église se remarque une borne milliaire du II e siècle
qui indiquait aux voyageurs la distance en milles - ou en lieues gauloises -sur la voie romaine proche.
Elle porte une inscription faisant référence à l'empereur Commode 176-192.



DES PEINTURES MURALES D'EPOQUE CAROLINGIENNE
Les murs de l'abside sont décorés d'un ensemble peint découvert en 1850.
Après des décennies de polémique,
une archéologue, Bénédicte Palazzo-Bertholon, en s'appuyant sur la datation au radiocarbone,
estime que ces fresques ont été réalisées entre 782 et 984 ( Février 2005 ).
Ce qui fait qu'elles seraient d'époque carolingienne et non plus médiévale.
Avec la crypte de Saint-Germain d'Auxerre, ces peintures murales seraient le seul vestige de cette époque en France.



Neuf tableaux en couleurs ( rouge, jaune, gris, blanc voire bleu) composent ces peintures murales que les spécialistes après maintes discussions s'accorderaient à dater du Xe siècle ; ils sont, souvent, réalisés sur deux niveaux à l'instar de ce panneau dont les scènes sont difficilement identifiables. En revanche, d'autres scènes méritent de retenir l'attention car elles représentent les plus anciennes fresques murales du Poitou.



La Crucifixion.
Sous les bras de la croix, à gauche, le porte-lance. ( La forme du " g " de Longinus serait aussi révélatrice de la date de réalisation de la peinture ). A droite, le porte-éponge.
Au pied de la croix est figuré un récipient recevant le sang du Christ.
Au-dessus de la croix deux cercles contiennent des évocations de la Lune ( à droite ) et du Soleil ( à gauche mais mais difficilement lisible).
Sur le côté gauche de la scène on aperçoit Marie et sur le côté droit Marie-Madeleine.



Hypothèse : sur le mur en retour, Maria-Jacobée présentant le linceul, symbole de la Résurrection ?




La Visitation.

De gauche à droite seraient représentés Zacharie, une femme, Elizabeth, Marie et une autre femme.



Le niveau inférieur de ce même panneau représente la chevauchée et l'Adoration des Mages.



A droite de la baie centrale le premier niveau du panneau évoque la Nativité. Sous le trait blanc d'une voûte Marie est allongée montrant de la main ( difficlement visible ) l'Enfant Jésus.
Au registre inférieur de la scène figure une représentation peu courante du bain de Jésus.



Au second niveau du panneau est figurée une scène du combat de l'archange Saint-Michel avec la bête de l'Apocalypse.


Une tête aurolée ? Quelle est sa signification ?



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