Eglises de Montmorillon et de ses alentours.

** Montmorillon et sa Maison-Dieu : éloge du caractère.
Campées au sommet du promontoire rocheux de la rive gauche de la Gartempe les églises Notre-Dame et Saint-Laurent animent la ville haute.La Maison-Dieu - à la fois hôpital et monastère - a été fondée à la fin du XIe siècle dans la grande dynamique que la croisade avait provoquée à travers toute la chrétienté ; il s'agissait d'offrir abri et nourriture aux pauvres et aux pélerins. C'est cette Maison-Dieu que nous allons découvrir.



La chapelle Saint-Laurent-et-Saint-Vincent de la Maison-Dieu comporte un clocher latéral carré, puis octogonal, surmonté d'une haute flèche de pierre. La photo montre bien la différence de matériau : tuffeau jaunâtre pour le soubassement et calcaire blanc pour les étages supérieurs.
La souche du clocher est surmontée par deux arcatures aveugles par face. Le beffroi octogonal comporte sur chacune de ses faces une baie de plein cintre avec une double voussure ; il est coiffé d'une pyramide de pierre.




L'édifice du XIIe siècle a subi de profonds remaniements aux XVIIe et XIXe siècles.



Cinq voussures supportées par de minces colonnes circonscrivent le portail ; de chaque côté on note la présence d'une arcature aveugle..



Une frise ( fin du XIIe siècle ) est constituée de dalles calcaires juxtaposées. Elle souligne le niveau supérieur de la façade et en fait son principal attrait. Située à l'origine au-dessus du portail, elle a été déplacée au XVIIe siècle vers le haut pour permettre l'aménagement de la baie.



La frise partiellement endommagée retrace, non sans quelque désordre, les épisodes essentiels de l'enfance du Christ : Annonciation, Nativité.



L'Annonce aux bergers.



La Présentation de Jésus au Temple.



L'Adoration des mages.



La Fuite en Egypte.



Dans la cour de l'ancienne Maison-Dieu s'élève un curieux édifice octogonal dont la partie inférieure souterraine est un ossuaire remonte à la fin du XIIe siècle. La partie haute est une chapelle funéraire.



Chaque face de l'Octogone comporte une grande arcature avec une petite baie. La toiture à trois niveaux est surmontée d'un lanternon.




Au-dessus de la porte, à l'estérieur, quatre piliers romans - remplois - portent des figures sculptées. Leur identification n'est pas aisée et bien des hypothèses ont été émises par les spécialistes.



A gauche, cependant, on observe une femme nue allaitant des serpents ; cette sculpturepeut être vue comme une illustration de la luxure.



Une corniche à modillons ceinture l'édifice.

Il ne semble pas qu'un symbolisme d'ensemble permette d'établir un lien entre ces ces têtes humaines et animalières grimaçantes ornant la corniche de l'Octogone.



Ces figures humaines tirant la langue, ce contorsionniste et ce masque félin avec une petite tête dans sa gueule ( photo au-dessus ) sont le fruit de l'imagination du sculpteur.

** Jouhet.
L'église Notre-Dame date du XIe siècle avec des remaniements au XIIIe et XIXe siècles



Un clocher carré en hors oeuvre flanque l'édifice rectangulaire à chevet plat.



Le portail ouest en arc brisé est d'une grande sobriété.



Un cul-de-lampe : Une colonnette du mur intérieur sud est soutenue par un culot orné d'un personnage aux yeux exorbités tirant la langue.

** Plaisance.
L'ancienne église priorale Notre-Dame a connu, depuis le milieu du XIIe siècle, différentes campagnes de construction, mais conserve quelques vestiges romans.



La façade comporte deux hautes arcatures aveugles encadrant le portail en arc brisé polylobé avec quatre voussures ornées d'un tore. Au-dessus de la corniche une baie axiale s'ouvre dans une haute arcature.



Deux bas-reliefs décorent la façade ; à gauche, un homme en armes .


A droite, un personnage, une main sur un genou, semble esquisser un pas de danse. Le mouvement suggéré, les poches sous les yeux, les lignes soulignant le vêtement révèlent la maîtrise du sculpteur.



Dans la réalisation des modillons soutenant la corniche l'imagination de l'artiste s'est donné libre cours. Un contorsionniste la tête entre les bras et les jambes sur la tête en est un exemple.



Un autre est donné par le visage d'une femme tirant la langue, avec des yeux suggérant l'effroi et une chevelure nattée.

** Saulgé.
L'ancienne église priorale Saint-Davitien ( XIe, XIIe et XIXe siècles )a été fort remaniée : ainsi, le choeur est gothique.


Le clocher octogonal comporte une souche à arcatures partiellement cachées par la haute toiture refaite au XIXe siècle et un étage percé de baies d'influence limousine.




Chapiteau extérieur gauche du portail avec ses petites sculptures, entrelacs de petites têtes et feuillages.



Remploi situé en bas du mur extérieur du transept de l'édifice ( côté nord ). Ce bas-relief représente un personnage nu - une âme ? - entre deux anges.