La vue d'ensemble de l'éperon rocheux chauvinois dominé par ses cinq châteaux encadrant l'église ne s'oublie pas. La collégiale Saint-Pierre, fondée avant 1100, a été construite au XIIe siècle et fortement restaurée au XIXe.
L'église dans son site émergeant des vestiges guerriers.
Abside, transept et clocher ( achevé au XIIIe siècle ) de la collégiale Saint-Pierre : un remarquable exemple de l'art roman poitevin.
Si la façade est peu décorée le chevet, avec son étagement sur trois niveaux, attire le regard par son harmonie et son ornementation. D'étranges parapets de pierre coiffent abside, déambulatoire et absidioles donnant un "effet de coupole" ; en fait, ces murets dissimulent des toitures en tuiles plates.
Une des fenêtres du chevet avec sa riche décoration.
Bas-relief du chevet dit de l'apôtre à la clé : Saint-Pierre mutilé se tient debout sous une arcade dont deux oiseaux agrémentent les écoinçons ( Il s'agit d'un remploi ).
Une autre dalle encastrée représente un sagittaire.
Détails d'une baie du croisillon sud : un rare alphabet gravé.
La nef possède cinq travées presque carrées : vue axiale.
Les voûtes du déambulatoire.
Le choeur avec son fameux ensemble de chapiteaux sculptés.
Les fameux chapiteaux du déambulatoire
( XIIIe siècle ).
Scènes bibliques.
L'Adoration des Mages ( Avec la signature de l'artiste : " Godefroid m'a fait " ). Les Mages, couronnés, sont agenouillés devant l'Enfant Jésus tenu par la Vierge. Sortant de l'angle droit du chapiteau la main de Dieu rend témoignage à l'enfant ; à gauche l'étoile brille.
La Présentation de Jésus au Temple : l'autel est marqué d'un X. Jésus vient placer ses mains entre celles du vieillard Siméon.
La tentation du Christ au désert : le Malin présente à Jésus une pierre et le met au défi de la changer en pain. La lourdeur et la grossiéreté des traits du diable s'opposent en tous points à l'harmonieuse représentation que l'artiste fait de Jésus.
L'Annonce faite aux bergers. La représentation de l'ange, mains levées et ailes déployées, contraste avec la représentation des bergers rivés à la terre, appuyés sur leurs bâtons et accompagnés chacun par deux moutons.
Le jugement.
La pesée des âmes évoque le Jugement dernier. L'archange est représenté tenant la balance du Jugement. Michel est debout entre une âme nue agenouillée qui l'implore et le Malin écailleux qui essaie de faire pencher défavorablement la balance.
La grande prostituée : Babylone, la ville de l'exil, du mal, de l'oppression est représentée sous les traits d'une prostituée. Dans sa main gauche, elle tient un petit vase à parfum, de la droite une coupe d'abomination ; ainsi, l'alliance de la séduction et du mal est-elle symbolisée.
Satan au centre et sa cour. Revêtu d'une tunique d'écailles, il tient un objet sur lequel un X est gravé ( ouvrage ou pierre d'autel profanée ? )
Scènes diverses.
" Personnage dansant " ( une tête, un torse dédoublé, 4 jambes ) mordu aux épaules par des lions. L'homme se défend en repoussant en repoussant un animal et en brandissant une massue de l'autre main .La conquête de l'unité intérieure n'est jamais chose aisée...
Sphinges : de leur corps de lion se déploient des ailes d'oiseaux ; leur long cou est encapuchonné d'une curieuse cagoule ; les queues repliées sous les pattes arrière sont saisies par des fauves.
Monstre à corps d'oiseau de proie s'acharnant sur une créature féminine tenue par le cou et les jambes.Ce type de décoration a été inspiré par l'ornementation mésopotamienne.
Dragons ailés affrontés dévorant, en s'aidant par la patte, deux humains nus, figurant sans doute des âmes de défunts qui ont été incapables de maîtriser leurs passions ; celles-ci les ont dévorés. La victime tire la langue, dans une grimace dérisoire.
Masque démoniaque au milieu de lions ailés. Remarquer la main ouverte terminant la queue de l'animal de droite c'est-à-dire peut-être la prolongeant ?
... et toujours d'autres beaux chapiteaux bien ouvragés...
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... mais aussi un cul-de-lampe : choeur, côté nord : sirène, jeune femme-poisson, tenant des oiseaux par le col.