** Colombiers.
On trouve mention d'une église à Colombiers pour la première fois en 936. L'église actuelle romane Notre-Dame, du XIIe siècle a connu des remaniements au XVe.




Le chevet, édifié vers l'an 1200, est épaulé par des contreforts colonnes à triple fût.


Détail d'un des chapiteaux d'un contrefort-colonne ;
le bel appareil en tuffeau blanc a mal résisté aux intempéries.


Une des trois élégantes baies en arc brisé ajourant le chevet ;
des colonnettes supportent des chapiteaux à feuilles d'acanthe.


Le portail en plein cintre de la façade occidentale présente des motifs purement décoratifs : rubans plissés, demi-cercles perlés et palmettes. Le clocher, qui paraît êre resté inachevé, possède sur chaque face l'amorce de deux baies.


Une source souterraine fragilisant la construction deux contreforts sont venus renforcer le mur nord. A noter les traces d'un portail en plein cintre muré au XVe siècle et en partie dissimulé par l'un des contreforts.


L'étroite nef d'époque romane ne possède pas de bas-côtés ; elle a été revoûtée d'ogives au XVe siècle. A remarquer la travée sous clocher plus étroite qui réduit le volume intérieur de l'édifice.



Le choeur dispose de chapiteaux présentant une décoration habituelle dans notre région -ici, une corbeille de chapiteau décorée d'aigles - avec quelques surprises....




Le décor des chapiteaux d'angle est simple ( à gauche et au centre ) ; tout s'ordonne autour de l'arête puisqu'il n'y a que deux faces.

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Gros plan sur la corbeille gauche du groupe précédent de piliers. Les jambes du personnage se muent en oiseaux qui ouvrent leurs ailes. En fait, les oreilles de l'individu sont remplacées par des oisillons auxquels les oiseaux donnent la becquée. Les énergies spirituelles signifiées par les oiseaux viennent alimenter et dynamiser les jeunes et potentielles énergies de l'homme...Telle est l'hypothèse avancée par A. et R. Blanc, 2004, p. 201.



A gauche des colombes, des personnages sont dévorés par des griffons pendant qu'à droite un fier lion à deux corps.



De curieux masques grimaçants à grandes dents semblent avaler les fûts de colonnes : engoulants comme on en trouve un peu partout dans notre Poitou ( Fenioux, Périgné, Saint-Romans-lès-Melle ...), mais que nous avons aussi rencontré dans le Puy-de-Dôme, notamment, à Saint-Hilaire-la-Croix.
Quelle est la signification de ce type de " mange-pilier " ? Peut-être faut-il voir chez l'artiste le désir de rappeler le danger à mettre en cause la fonction accomplie par chaque membre de l'Eglise en tant que colonne du temple? Chaque fidèle a son rôle à jouer en tant que pilier de l'institution ecclésiale ; cependant, il peut cacher en lui un monstre dangereux pour lui-même autant que pour autrui.



Deux colombes tête contre tête, les ailes frémissantes.



Des sirènes- poissons tenant leurs deux queues dans chaque main pourraient manifester, pour l'imagier roman, une descente dans les profondeurs de l'homme, bref, une représentation du contrôle de la démarche intérieure ( A. et R. Blanc, 2006, p. 160 ).



Sur cette autre corbeille, les deux queux des sirènes se terminent par une créature inquiétante. La descente dans nos propres profondeurs n'est pas affaire facile, elle n'est pas sans risques. Ici, le contrôle de la démarche ne serait pas couronné de succès...



L'abside est intérieurement ceinte d'une galerie de cinq arcatures. Trois enveloppent les baies tandis que les deux autres, aveugles, contiennent deux bas-reliefs assez insolites datant de la fin du XIIe siècle ; ils représentent deux personnages de l'Annonciation en pîed et à l'échelle humaine.


** A gauche, l'ange Gabriel, identifié par une inscription, ouvrant les bras, annonce à Marie le divin message.
** A droite, la Vierge Marie, de facture plus fruste, paraît surprise, avec un défaut anatomique des bras plaqués sur la poitrine, ( elle présente la paume de ses mains ), une ride d'étonnement creusée sur le front. Au-dessus de sa tête une colombe évoque l'Esprit Saint.


** L'église de Saint-Léger-la-Pallu, commune de Marigny-Brizay




Entourée par les vignes plantées dans un ancien cimetière l'église romane du hameau de Saint-Léger-la-Pallu est du XIIe siècle ; le clocher est du XIIIe. Le sol alentour a été exhaussé de telle sorte qu'il faut fortement descendre pour accéder au portail.



A la base du massif clocher-porche un portail à triple voussure.