L'église Notre-Dame de Champdeniers

est située sur le rebord du promontoire sur lequel la ville s'est établie.




L'église a été bâtie à la fin du XIe siècle ; le chevet gothique a été ajouté à la fin du XVe.
On notera la forme octogonale du clocher.




La façade comporte quatre contreforts rectangulaires :
deux aux angles et deux encadrant la porte et la fenêtre d'axe.
Le portail d'entrée est précédé d'un " ballet " ( petit auvent ).




La façade présente une arcade centrale flanquée de deux arcades latérales
plus petites et aveugles, toutes d'une grande sobriété.
On remarque les bancs de pierre de part et d'autre de l'auvent.



La nef centrale en perspective avec sa voûte en berceau.
Ce qui frappe le visiteur pénétrant dans l'église c'est le nombre des chapiteaux figurés couronnant les piliers.




Voûtes d'arêtes sur les collatéraux.




En élevant le regard successivement depuis la façade jusqu'au choeur,
tant côté nord que côté sud, on découvrira de nombreux chapiteaux à figures.

Situés de part et d'autre de l'entrée de la nef, sur le mur occidental,
ces rouleaux rappelleraient les " peaux roulées " des anciennes tanneries que possédait jadis Champdeniers.




Motifs décoratifs, animaliers, végétaux alternent, le plus souvent, semble-t-il,
sans dessein iconographique précis.
Côté nord. Animaux fantastiques.




Ce motif purement décoratif est constitué d'une natte à trois brins.





Composition : vannerie et masques feuillus.
Les sculpteurs des chapiteaux ce cette église ont fait un large emploi de la vannerie
dans l'ornementation des corbeilles.




Côté sud. Feuillages entre deux masques animaliers.








Côté sud. Cet être fantastique à double tête correspondait-il chez l'imagier à une simple volonté ornementale ou,
au-delà, y avait-il allusion au comportement de l'homme partagé entre les deux termes d'une alternative ?




Côté sud. Feuillage stylisé.




Côté sud. Natte à deux brins et palmettes.




Côté nord. Aux angles du chapiteau des personnages portant une longue robe
lèvent les mains ; peut-on les considérer en prière comme l'hypothèse en a été avancée ?




Personnages longuement vêtus d'une sévère dignité. Est-on en présence d'une scène de
réconciliation délicate
( difficile parce que les personnages extérieurs semblent vouloir
se retenir aux volutes ), comme cela a pu être proposé ?








Animaux fantastiques.






Côté sud
. Roues, entrelacs et palmettes s'épanouissant aux angles.




Côté nord. Faut-il voir dans le jeu de ces lions une simple figuration animale
indépendante de toute scène définie ?



Détail d'une frise.
Si tout ce qui sort de la bouche symbolise le fait de parler,
les deux rubans qui s'en échappent pourraient faire penser à des propos tenus et n'évoqueraient-ils pas alors un double langage ?
Mais les symboles ne sont-ils pas souvent porteurs de plusieurs sens ? En ce cas plusieurs niveaux de lecture sont possibles...



Cet être fabuleux à double tête correspondait-il chez l'imagier à une simple volonté ornementale ou,
au-delà, y avait-il illustration de l'expression " être tiré à hue et à dia ",
c'est-à-dire déchiré entre deux sentiments opposés?





Même type de scène que précédemment mais avec l'ajout d'un feuillage stylisé au coeur duquel émerge un masque.
Si dans la symbolique romane la tête signifie l'homme tout entier, le masque pourrait évoquer le spectateur impuissant de l' alternative,
dont il est le siège, entre les deux termes de laquelle il est mis en demeure de choisir puiqu'il en est aussi l'acteur.
Mais cette ébauche de recherche de sens n'a peut-être pas sa raison d'être...





Nous sommes en présence de scènes dont le sens nous échappe ou
qui n'ont peut-être qu'une vocation décorative tels ces animaux fantastiques
cabrés et affrontés aux angles par dessus un masque humain.




Il en est encore de même pour ces monstres aux crocs menaçants qui semblent chercher à ingurgiter deux personnages.
Motif ornemental ou illustration d'une passion dévorante ou...?




Enfin, côtés nord et sud on retrouve quatre fois le même type d'évocation sur deux chapiteaux.




Certains ont proposé de voir dans ces sculptures une scène d'arrestation,
d'autres avancent plutôt l'hypothèse d' une scène de consécration ? Que voulait vraiment l'imagier ?





Dans cette église construite sur une pente, la crypte rachète la dénivellation entre l'entrée et le sanctuaire.
Sous le choeur cette belle crypte retrouve le tracé de l'abside primitive.




Gros plan sur un des chapiteaux de la crypte comportant
notamment un masque humain sculpté en faible relief entre les volutes d'angle.