L'église Sainte - Eulalie de Secondigny
a été édifiée à la fin du XIe siècle et agrandie à la fin du XIIe.




Un porche du XVIe siècle agrémente l'extérieur de l'édifice en granit.
De l'époque romane subsistent le choeur, le carré du transept, le croisillon sud, le clocher et la nef à bas-côtés.




Le clocher trapu, bâti sur le croisillon sud, passe du carré à l'octogone par le biais de quatre glacis triangulaires.
Des colonnettes s'élèvent aux arêtes de la tour octogonale ;
une baie en arc brisé à cordon mouluré prend place sur chaque face.




Une porte, abritée sous un porche, s'ouvre dans le mur sud de la nef
qu'épaulent des contreforts et un contrefort-colonne.




Gros plan sur la porte en arc brisé.
Elle comporte un cordon mouluré, une voussure externe à losanges,
une voussure médiane à tiges en forme de S et une voussure interne à moulure torique.






Une colonne de gros diamètre et des colonnes jumelées soudées entre elles
supportent les voussures.




Une composition à la fois ornementale et morale : l'histoire de Daniel exposé aux lions ?
Le sculpteur a pu représenter Daniel assis dans un médaillon à côté d'un quadrupède féroce
ou un enfant agressé par un monstre-démon " à l'affût comme un lion cherchant à dévorer " ?




Deux oiseaux grossiers buvant dans un calice
évoquent traditionnellement l'Eucharistie.




Du côté droit de la porte, les chapiteaux couronnant les colonnes
comportent divers types de feuillages sculptés.





A la porte de la façade ouest de l'église ( allongée en 1898 ) ont été replacés d'anciens chapiteaux.
Parmi ces réemplois, figurent côté droit un gros masque humain et un engoulant qui,
comme à Fenioux, semble avaler le fût de colonne.




Remplois de la partie gauche de la petite porte occidentale : engoulant et feuillages.




Le carré du transept comprend quatre arcs brisés ;
il est doté depuis le XIIIe siècle d'une voûte gothique angevine.




Un étonnant chapiteau d'un grand intérêt représente un personnage disposé en longueur
tenant de sa main gauche le Livre dont il s'est nourri (manifestement l'artiste n'avait pas la place pour le représenter debout ;
la place lui fait même défaut pour le représenter en long alors il lui arase une partie de la tête...).
De sa main droite l'homme essaie de rapprocher les deux dragons l'un de l'autre.
Peut-on voir dans cette représentation une illustration du thème de l'équilibre dans la symbolique romane
comme le suggèrent Anne et Robert Blanc ( 2000, p.157-158 )?
Les tensions intérieures symbolisées par les énergies contenues dans les dragons peuvent être apaisées,
raisonnées grâce à l'aide de l'esprit des Ecritures ( le Livre ).






Des quadrupèdes tournent la tête et saisissent une de leurs ailes à l'aide de leurs becs d'oiseau.
On sait l'importance des ailes dans le symbolisme roman de l'oiseau.
Par ailleurs, l'homme sur terre a les pieds englués dans la glèbe ; partant de la matière, de l'animalité
il peine à s'élever à sa dimension spirituelle. L'artiste a choisi les ailes de l'oiseau sur un lourd quadrupède
pour signifier, par ce " contrôle des ailes ", la nécessaire évolution spirituelle de l'homme.








Deux représentations monstrueuses tirent de grandes langues.
Le tailleur entend probablement rappeler l'importance de la parole,
meilleure et pire des choses chez l'homme.




Chapiteau masque, feuillage et entrelacs.



*

Sur les voûtes Plantagenet de la chapelle de la Vierge ( partie gauche du bras nord du transept )
il faut noter de drôles personnages :
* " Le petit joueur de pipeau ".
* Les bras levés vers le ciel : " le ravi ".



*

* Le menton soutenu par sa main gauche : " le penseur ".
* Un livre serré sur le ventre : " le prétentieux ".