VARIA
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La fenêtre d'axe du chevet comporte de remarquables sculptures d'influence saintongeaise.
Diversité du bestiaire, qualité de la réalisation et caractère relativement intact de la production
sculpturale surprennent étant donné le degré de dégradation de l'environnement bâti.
Eglise ruinée de Villiers-sous-Chizé, Deux-Sèvres.
Ce ne sont pas nécessairement les oiseaux les plus communs qui sont représentés dans l'imagerie romane, mais ceux qui s'imposaient par leur valeur esthétique ou symbolique.
Ainsi, les oiseaux les plus courants qui peuplent nos régions ne sont pas forcément ceux que les sculpteurs ont retenu principalement sur les façades, modillons et chapiteaux des édifices des XI-XIIe siècles ; ainsi, le groupe des échassiers comprend non seulement des hérons familiers mais aussi des oiseaux d'autres pays comme le pélican ou l'ibis... Encore faut-il reconnaître qu'il est fréquemment bien délicat de distinguer ces échassiers les uns des autres. Sans doute qu'avec leurs attributs - longues pattes, grand cou et bec fin allongé - ils présentaient de belles caractéristiques ornementales.
A côté des merles, des coqs, des chouettes et des pigeons on trouve ainsi des espèces exotiques et des représentants de la gent ailée bien difficiles à différencier en toute certitude.
✏ Le coq.
Hugues de Fouilloy, De avibus - Dernier quart du XIIe siècle
Troyes, Médiathèque de l'Agglomération, ms. 177, fol. 158v.
http://expositions.bnf.fr/bestiaire/feuilletoirs/oiseaux/00.htm
De la nature du coq selon Hugues de Fouilloy.
Comme le coq donne des coups d'ailes, le maître donne l'exemple.
Qui a donné au coq l'intelligence ? Concernant le coq, on demande à qui il doit son intelligence. Mais saint Grégoire donne la réponse dans les Morales : "Le coq a reçu l'intelligence pour évaluer les heures de la nuit, et ensuite faire entendre l'appel au réveil", car sans doute, le saint considère d'abord la manière dont vivent ses ouailles, et ensuite conforme l'enseignement de sa prédication à leur niveau d'instruction.
Les transcriptions du texte sont extraites du fac-similé du manuscrit 177 de la Médiathèque de l’Agglomération troyenne, introd. et trad. | Rémy Cordonnier, Paris, Phénix Éditions, 2004.
Ne pourrait-il pas faire penser également aux reniements de l'apôtre Pierre ?
Métope de l'église de Surgères, Charente-Maritime.
✏ Le héron.
Hugues de Fouilloy, De avibus - Dernier quart du XIIe siècle
Troyes, Médiathèque de l'Agglomération, ms. 177, fol. 158v.
http://expositions.bnf.fr/bestiaire/feuilletoirs/oiseaux/00.htm
De la nature du héron selon Hugues de Fouilloy.
" Héron s'envolant, âme s'élevant.
Le héron cherche sa nourriture dans l'eau, mais construit son nid dans les forêts et les grands arbres, car l'homme juste, qui se nourrit de choses transitoires et éphémères, place pourtant son espoir dans les grands hommes : car sa chair se nourrit de choses éphémères, mais son esprit se délecte des biens éternels."
Héron, serpent et tête de chien : une représentation rare qui s'expliquerait peut-être par la situation de l'église en " marais limagnais "...
Ancienne priorale de Thuret, Puy-de-Dôme.
✏ Le paon.
Hugues de Fouilloy, De avibus - Dernier quart du XIIe siècle
Troyes, Médiathèque de l'Agglomération, ms. 177, fol. 158v.
http://expositions.bnf.fr/bestiaire/feuilletoirs/oiseaux/00.htm
"Le paon a une voix effrayante, une démarche naturelle, une tête de serpent, et la poitrine couleur saphir. De plus, sur ses ailes, il a comme des plumes roussâtres. Il a aussi une longue queue, et, pourrait-on dire, comme couverte d'yeux. [.]Note aussi que le paon, lorsqu'il est admiré, dresse sa queue, car le prélat avide de gloriole élève son esprit sous les louanges des flatteurs. Il arrange ses plumes de ma,ière recherchée, parce qu'il est certain que tout ce qu'il fait est bien ordonné. Mais quand cependant il relève sa queue, il dévoile en même temps son croupion : ainsi, la noblesse ( d'âme ) méprise la louange. Le paon devrait donc garder sa queue baissée, et le maître agir avec humilité".
Magnifiques paons. Eglise d'Echillais, Charente-Maritime.
Métope entre modillons. Eglise de Surgères, Charente-Maritime.
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Hugues de Fouilloy, De avibus - Dernier quart du XIIe siècle
Troyes, Médiathèque de l'Agglomération, ms. 177, fol. 158v.
http://expositions.bnf.fr/bestiaire/feuilletoirs/oiseaux/00.htm
De la nature du merle selon Hugues de Fouilloy.
" Merle qui volète précède la tentation. Cet oiseau noir ( signifie ceux qu'entache la noirceur des péchés. Le merle s'émeut et se délecte de la douceur de sa propre voix ).
Au sens allégorique, il désigne ceux que tentent les désirs charnels...Ainsi, quiconque souhaite éloigner la volupté du merle doit se tourner vers les épreuves de la discipline suivant l'exemple du bienheureux Benoît, et par les blessures corporelles effacer ainsi les distractions de l'esprit".
Saint Benoît est assis dans sa grotte de Subiaco (Italie), son « désert » où il s'est retiré. Il médite, mais le diable, sous l'apparence d'un merle voletant près de son visage, tente de le distraire. Le saint fait un signe de croix et l'oiseau s'éloigne.
« Peu après, le diable lui ramena devant les yeux de l'esprit une femme qu'il avait vue autrefois et il alluma dans son coeur une telle passion pour cette personne que, vaincu par la volupté, il était prêt de quitter le désert » (Légende dorée).
Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, Loiret.
✏ Le pélican.
Hugues de Fouilloy, De avibus - Dernier quart du XIIe siècle
Troyes, Médiathèque de l'Agglomération, ms. 177, fol. 158v.
http://expositions.bnf.fr/bestiaire/feuilletoirs/oiseaux/00.htm
De la nature du pélican selon Hugues de Fouilloy.
Il représenterait la passion du Christ.
« Selon le sens spirituel, le pélican symbolise le Christ » (Aviarium, 38) ;
Le pélican est un oiseau d'Egypte qui habite dans les régions désertes du Nil. On raconte que cet oiseau tue ses petits de son bec et les pleure ensuite pendant trois jours. Après trois jours, il se blesse lui-même de son bec, et asperge ses petits de son sang". Ainsi, il ressuscite ceux qu'il avait d'abord tués, par une vivifiante aspersion de son sang".
Elégant pélican extrait du bestiaire de l'ancienne église de Villiers-sous-Chizé, Deux-Sèvres.
Pélican. Elément de frise du portail nord de l'église de Lusignan, Vienne.
✏ La grue.
Hugues de Fouilloy, De avibus - Dernier quart du XIIe siècle
Troyes, Médiathèque de l'Agglomération, ms. 177, fol. 158v.
http://expositions.bnf.fr/bestiaire/feuilletoirs/oiseaux/00.htm
De la nature de la grue selon Hugues de Fouilloy.
"Le vol en forme de lettre désigne la vie conforme à la règle.
Lorsque les grues volent d'un endroit à l'autre, "elles maintiennent une formation de vol." Elles symbolisent, alors, ceux qui s'efforcent de vivre d'après la règle. Par ailleurs, lorsqu'elles sont en formation de vol "elles dessinent une lettre" avec leurs corps en volant, elles dénotent ainsi, ceux qui par leur vie droite accomplissent les enseignements de l'Écriture."
Combat d'un nain et d'une grue.
Cathédrale d'Autun, Saône-et-Loire.
Façades, chapiteaux et modillons comportent souvent des scènes comportant des oiseaux variés qu'il est souvent difficile de différencier nettement.
Magnifique frise sculptée. Cathédrale Saint-Pierre, Angoulême, Charente.
Eglise Saint-Hilaire, Melle, Deux-Sèvres.
Eglise Saint-Hilaire, Melle, Deux-Sèvres.
Eglise Saint-Nicolas, Maillezais, Vendée.
Singuliers oiseaux tête bêche. Chapiteau, église d'Oulchy-le-Château, Aisne.
Une corbeille très ouvragée. Eglise de Mouthiers, Charente.
Oiseaux à queue en feuillage.
Notre-Dame du Port, Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme.
Oiseau tricéphale.
Chapiteau déposé. Cathédrale d'Autun, Saône-et-Loire.
Oiseau à gros bec.
Eglise Notre-Dame de Vaux-en-Couhé, Vienne.
Modillon: quel regard !
Eglise de Lichères, Charente.
Deux beaux oiseaux affrontés.
Eglise Saint-Blaise, Givrezac, Charente-Maritime.
Composition originale.
Eglise Saint-Blaise, Givrezac, Charente-Maritime.
Ibis.
Eglise de Saint-Michel, Charente.
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Jolie scène en modillon.
Eglise d'Annepont, Charente-Maritime.
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