Les gestes dans l'art roman© 2012 Joël JALLADEAU Contactez moi

Parfois c'est le corps entier qui fait geste. Ici apparition du Christ ressuscité possédant des moustaches gauloises aux fines pointes. A gauche, trois femmes tenant des vases : deux parlent entre elles ; une seule reconnaît le Christ et se tourne vers Lui ; c'est ce mouvement qui est remarquable. Saint-Eudoche, Saulieu, Côte-d'Or.

D'après la parabole des vierges sages et folles, les hommes doivent veiller leur vie durant pour atteindre le monde d'en haut. Ici une vierge folle se lamente, le visage reposant sur une main, trouvant la porte de l'Epoux fermée par un grand loquet. Eglise Saint-Pierre-Aulnay-de-Saintonge, Charente-Maritime.

Deux élus esquissent un pas de danse pour laisser éclater leur joie : une image peu banale. Cathédrale Saint-Pierre, Angoulême, Charente.

La main de Dieu apparaît à la porte du Paradis. Deux prélats réprouvés portent la main à leur front en signe de désespoir. Façade de Saint-Trophime, Arles, Bouches-du-Rhône.

Jeu de mains des réprouvés se lamentant de leur sort. Cathédrale Saint-Lazare, Autun, Saône-et-Loire.

Des énormes mains saisissent une âme effrayée. Cathédrale Saint-Lazare, Autun, Saône-et-Loire.

Jeu de mains caractérisant le personnage représenté : saint Pierre est toujours porteur des clés du paradis. Façade de Saint-Trophime, Arles, Bouches-du-Rhône.

Jeu de mains caractérisant le personnage représenté : Saint-Pierre tenant traditionnellement ses clefs. Porche de l'abbaye Saint-Pierre-de-Moissac, Tarn-et-Garonne.

Jeu de mains caractérisant le personnage représenté : Saint-Jean montrant le Livre. Façade de Saint-Trophime, Arles, Bouches-du-Rhône.

Jeu de mains caractérisant le personnage représenté : Saint Paul tenant le Livre. Saint-Trophime, Arles, Bouches-du-Rhône.

Jeu de mains caractérisant le personnage représenté : Saint Paul portant l'épée puisqu'il fut mis à mort par le glaive. Façade de l'église de Saint-Jouin-de-Marnes, Deux-Sèvres.

Jeu de mains caractérisant le personnage représenté : est-ce André, le frère de Pierre, portant la croix de sa crucifixion ? Eglise de Foussais-Payré, Vendée.

Saint André le visage tourné vers le Christ ( à l'étage supérieur dans sa mandorle ). Eglise Saint-André, façade, Ruffec, Charente.

Les patriarches enserrent dans leurs bras les âmes des élus. Saint-Trophime, Arles, Bouches-du-Rhône.

Personnage debout, les bras arc-boutés dans un rôle apparent de soutien du tailloir. Eglise de Saint-Jouin-de-Marnes, Deux-Sèvres.

Au registre supérieur, atlantes de profil, une main levée et l'autre sur le genou ; au registre inférieur, les atlantes sont de face et supportent le poids de l'autre archivolte. AULNAY-DE-SAINTONGE, Charente-Maritime.

Petits acrobates cambrés s'arcboutant comme pour soutenir la voussure supérieure. Les mains élevées en soutien de l'élément architectural manifestent une gestuelle acrobatique étrange car peu réaliste ; peut-on alors envisager un sens pour une telle posture ? Les créatures ploieraient-elles sous le poids du mal ? Eglise de Vouvant, Vendée.

Sous les créatures malfaisantes ( ? ) de la voussure les petits êtres de l'intrados, dans une posture inconfortable, le cou à quatre-vingt-dix degrés, les mains sur les genoux semblent supporter le fardeau des précédentes. Peut-être convient-il de voir dans cette représentation un signe d'abattement non seulement physique mais aussi moral voire spirituel en raison d'une vie de pécheurs ? Abbaye-aux-Dames, Saintes, Charente-Maritime.

Lorsque les personnages représentés adoptent des postures singulières l'observateur est interpellé et peut se demander s'il ne convient pas de voir dans ces représentations un contenu implicite, une dimension signifiante. Il en est ainsi par exemple pour le tirage de barbe des hommes.Modillon, basilique de Mauriac, Cantal.

Il semble que ce soit sous l'empire de la colère que cet homme secoue son compagnon par la barbe.Un serpent enroulé autour du cou d'un autre homme le menace. Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, Loiret.

La variante saintongeaise représente un personnage dans une position singulière saisissant les barbes bifides de ses compagnons. Eglise de Colombiers, Charete-Maritime.

Ce personnage à la barbe tetrafide saisie par des diables symbolise plus explicitement la condamnation de l'oubli de la dimension spirituelle de l'existence humaine. Eglise d'AULNAY-DE-SAINTONGE, Charente-Maritime.

Deux hommes affrontés se tirent la barbe. Se chamaillent-ils comme des enfants au lieu de se préoccuper de chosesc sérieuses ? Les deux créatures maléfiques qui encadrent la scène font pencher pour la seconde hypothèse ; c'est la domination du Mal à laquelle est confrontée la condition humaine qui est à nouveau soulignée. Eglise d'Anzy-le-Duc, Saône-et-Loire.

Que convient-il de voir dans cette femme à la chevelure exubérante transformée en entrelacs : une simple figure d'acrobate/atlante ou aussi un contenu implicite comme l'attachement trop important à sa propre personne... Eglise Notre-Dame de CORME-ECLUSE, Charente-Maritime.

Sirène à longue chevelure tenue à deux mains. Eglise de Nonette, Puy-de-Dôme.

Sirène dans la même attitude que précédemment ; il s'agit toujours d'évoquer les pouvoirs de séduction, le pouvoir de tromper. Eglise de Béceleuf, Deux-Sèvres.

Une sirène tient à deux mains un linge au-dessus de sa tête. Sans doute, faut-il voir ici une allusion à l'attirance exercée sur les hommes par la chevelure. Sirène-poisson au fronton de la chapelle de SAINT-MICHEL L'AIGUILHE, Haute-Loire.