SAINT - PIERRE de MELLE


Au nord de la ville de Melle s'élève sur un escarpement rocheux
dominant la vallée de la Béronne l'église Saint-Pierre ( XIIe siècle ).
Mutilée au cours des guerres de Religion, elle fut fortement restaurée au XIXe siècle
à l'initiative de Prosper Mérimée.




L'église fit l'objet de deux campagnes de construction.
Le choeur et le transept furent d'abord édifiés ; la nef fut bâtie ultérieurement lors d'une seconde phase.





Les ouvertures du chevet comportent une décoration différente ; ici, absidiole sud et abside.
Les modillons et les chapiteaux du chevet forment une ornementation soignée.






Les baies à colonnettes de l'absidiole sud sont ornées de pointes de diamant, de billettes et de tores.






Le clocher de base carrée comporte sur chaque face trois arcatures dont deux aveugles,
des colonnettes géminées et de robustes colonnes d'angle.
Le choeur et le transept forment la partie la plus ancienne de l'édifice.
La croisée du transept est dominée par une coupole sur trompes.




La nef à trois vaisseaux retient l'attention par l'équilibre de ses proportions.
Des contreforts épaulent l'ouvrage.




Un portail sculpté ouvrant au midi donne accès à la nef.





La niche du portail accueille un groupe de trois personnages, tous mutilés :
le Christ assis au centre est entouré des saints Pierre et Paul.








Les modillons de la corniche richement sculptée représentent le Christ - fortement endommagé - entouré des symboles des quatre évangélistes.
La scène bien fouillée, avec ses métopes évoquant des signes du zodiaque entre les modillons, est bien mise en valeur par le beau calcaire blond de la région.




Un modillon : l'homme symbole de Saint Mathieu.





Les collatéraux sont presque aussi élevés que la nef ; les voûtes sont en berceau brisé.
Le vaisseau central ne reçoit la lumière que par les ouvertures des collatéraux.



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La nef séduit aussi par la qualité de ses chapiteaux figurés.
A l'entrée du choeur, cinquièmes piles nord et sud, des chapiteaux représentant des lions affrontés et des sirènes-oiseaux à tête humaine.
Une peinture aurait été déposée au XVIIe siècle sur ces chapiteaux.






La nef à collatéraux, fruit d'une seconde campagne de construction, a reçu des chapiteaux d'une autre facture ( du moins ceux qui sont achevés ! ).

Chapiteau de la quatrième pile sud de la nef dit du tireur d'épine. Ce dernier s'est arrêté au bord du chemin pour s'extraire une écharde du pied.
Au second degré, peut-être faut-il saisir que le personnage s'extirpe le mal du corps ?
En effet, le pélerin de Saint-Jacques de Compostelle ne se lance-t-il pas sur des chemins longs et pénibles dans l'intention d'expier ses péchés ?









Feuillages et masque humain barbu : chapiteau de la quatrième pile nord de la nef.




Chapiteau de la quatrième pile nord de la nef : Deux oiseaux montés dans une barque - représentation classique de l'église - se détournent l'un de l'autre.
Les deux tendances évoquées ont de la difficulté à admettre le bien-fondé de ce que représente l'autre.
Ne serait-on pas en présence d'une image de ce que Anne et Robert Blanc proposent d'appeler la " réticence " (2000, p. 142 ).
Le même thème se retrouve, à une trentaine de kilomètres, sur un chapiteau de l'église d'Aulnay de Saintonge.




Griffon dont la patte antérieure gauche se termine par un feuillage :
chapiteau de la troisième pile nord.




Nicodème et Joseph d'Arimathie mettent le Christ au tombeau ( ? ) :
chapiteau de la troisième pile nord.




Ange au phylactère : chapiteau de la troisième pile nord.



Monstre à tête unique et à deux corps :
chapiteau de la troisième pile nord.




Personnage marchant dans les taillis :
chapiteau de la troisième pile nord.