Le corps dans tous ses états.
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On a rappelé ci-dessus qu’à l’époque médiévale le corps chrétien était l’objet d’une tension entre vénération et répression.
Ce balancement du corps entre exaltation et refoulement se retrouve dans les livres d’images que les pierres romanes nous donnent encore à voir et à décrypter.



Du genre humain : figures féminines, figures masculines, nain, malade, attitudes,
attributs féminins, attributs masculins.


Détails corporels :
visages, regard, cyclope, langue, barbe, main, pied...


Corps monstrueux.
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L'imaginaire médiéval est peuplé de monstres dont certains organes sont multipliés ou hypertrophiés. Les représentations monstrueuses proviennent d'un mélange des genres ou s'obtiennent par hybridation. D'une façon générale, il semble qu'on ait désiré mettre en avant la crainte que doivent inspirer les forces du mal. Par son apparence monstrueuse le démon est susceptible d'inspirer l'effroi chez les populations.


* * On trouve des réalisations par hybridation comme des figurations animales à masque, à tronc humains ou à main humaine.
Corps d' oiseau à tête humaine, corps de poisson à torse de femme, centaures...

* * On trouve des réalisations de personnages dont certains organes sont pluriels ( deux corps, deux têtes, plusieurs yeux ou bras...) ou , au contraire, uniques ( pied ) ou hypertrophiés ( bras ).

* * On trouve des réalisations par mélange des genres humain, animal et végétal ; par exemple, les green men ou masques feuillus.

* * Les réalisations romanes sont largement indifférentes à toute idée de proportionnalité. La dimension des représentations est à la mesure de leur poids symbolique ( par exemple un geste de bénédiction ). C'est ce qui donne probablement la clé de lecture de l'exagération constatée de certaines parties du corps comme les mains ou le masque. C'est délibérément que ces éléments signifiants ont été accentués.