De la création du genre humain.
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Pour le Moyen Age chrétien le genre humain est une création divine. Le récit de la Genèse, faut-il le rappeler, est un récit de foi mettant en scène les relations de Dieu et du genre humain. Adam est tiré de la glèbe « pour cultiver le sol » ; il nomme les animaux.
L’homme étant inachevé, Dieu lui donne une compagne.
« Le Seigneur Dieu fit tomber sur ( l’homme ) un sommeil mystérieux, et l’homme s’endormit. Le Seigneur Dieu prit de la chair de son côté, puis il referma. Avec ce qu’il avait pris à l’homme, il forma une femme et l’amena vers l’homme...l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un...Tous les deux, l’homme et sa femme, étaient nus, et ils n’en éprouvaient aucune honte l’un devant l’autre... .» ( Genèse, chapitre II ).
Désormais il y aura l’homme, il y aura la femme dans ce jardin où pousse l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal.
L’action se noue lorsque le serpent entre en scène. Il fait miroiter au genre humain la possibilité d’être « comme des dieux ».
La longue histoire du mal commence. La faute est commise : Adam et Eve mangent le fruit défendu. La relation est brisée entre les êtres et entre le genre humain et Dieu. Le péché de curiosité et d’orgueil précipite Adam et Eve hors du Paradis.
Dans la perspective qui est la nôtre - le corps dans l’art roman - la différenciation sexuelle n’apparaît qu’après leur expulsion du jardin d’Eden. Après la faute originelle leurs yeux s’ouvrirent et ils connurent qu’ils étaient nus ; ils cherchèrent alors à cacher leur nudité rapporte le livre de la Genèse.
La question de la nudité corporelle à l’époque médiévale se trouve posée. D’une part, les corps nus évoquent l’innocence originelle ; l’homme et la femme n’avaient pas honte de leur nudité. De l’autre, après la faute, Eve symbolisera un dangereux naturel féminin et le péché de luxure.
Sur ces bases culturelles les artistes médiévaux évoqueront avec un talent plus ou moins grand Adam et Eve, le péché originel, la Chute
- tant sur des façades : église de BENET ( Vendée ), basilique Notre-Dame-la-Grande POITIERS ( Vienne ), église de SAINT-MANDE-SUR-BREDOIRE ( Charente-Maritime ),
- des chapiteaux : église Saint-Eutrope haute de SAINTES (Charente-Maritime ), cathédrale Saint-Lazare d’ AUTUN ( Saône-et-Loire ), Notre-Dame du Port à CLERMONT-FERRAND ( Puy-de-Dôme ), abbaye de SAINT-BENOIT-SUR-LOIRE ( Loiret ), Notre-Dame église d’AIRVAULT ( Deux-Sèvres ), basilique de VEZELAY ( Yonne ).
- et sur des peintures murales : SAINT-SAVIN ( Vienne ).