La représentation de la Croix / Bois vivant
« quasi-brut d’émondage »
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Quelques imagiers ont tenté de représenter la croix, non seulement comme supplice terrible, mais aussi comme promesse de salut. Afin de privilégier cette dernière dimension de la crucifixion-son ouverture sur la Pâques- ils ont sculpté ou peint des croix non pas taillées dans du bois sec mais du bois « vivant » encore plein de sève, bourgeonnant ou à peine émondé. C’était une façon de représenter la croix source de vie. Des exemples pris dans une scène de crucifixion, puis dans des descentes de croix essaieront de le mettre en évidence.
☞Dans une scène de crucifixion.
Crédit photo : Patrick Garcia in Mémoire des hommes de Sainte Livrade sur Lot
Abbaye Saint-Pierre de Moissac,Tarn-et-Garonne.
Le Christ de 1130-1140 en bois polychrome a été placé, peut-être au XIIIe siècle sur une croix dont les branches évoquent l'Arbre de vie. Au pied de la croix on remarque deux tiges sciées pointant vers le ciel ; elles portaient encore deux anges au XVIIe siècle.
Le visage du Crucifié n’est pas marqué par la souffrance ; il semble, au contraire, apaisé. La croix est moins ici, le terrible instrument de supplice du Vendredi saint qu’Arbre de Vie annonçant la Résurrection pascale.
☞ Dans les descentes de croix.
Lorsqu’il est descendu de la croix le Crucifié, les yeux clos, n’est manifestement plus de ce monde. Dans ce cas c’est au bois du supplice lui-même que les artistes attribueront des signes de vie.
Crédit photo : Mariuz Hermanowicz in Pierre Marie Danquigny
Sur une des fresques de la crypte de l’église de Tavant Joseph d’Arimathie tient dans ses bras le corps du Crucifié. Il apparaît nettement que le gibet n’est pas constitué d’une poutre en bois sec mais bien d’un tronc et de branches vertes grossièrement émondées. Au coin droit apparaît la main de Dieu.
De même, si l’on quitte le sol national pour aller au-delà des Pyrénées on trouve de très significatives œuvres reprenant le thème du bois vif de la croix.
Pilier d’angle nord-ouest du cloître de Santo Domingo, Castille.
L'enlèvement des clous et la Descente de Croix. Au pied de la Croix, Adam sort de sa tombe : c’est encore une représentation lourde de sens.
Détail du relief précédent. Marie, pleine d'amour et de respect, tient dans un pan de son vêtement la main droite de Jésus, et l'approche tendrement de son visage. Le plan rapproché permet de bien observer le bois vif constituant la traverse horizontale de la croix.
Crédit photo : Cedidoc.
Église du Saint-Sépulcre de Torres del Rio (Navarre). Chapiteau de l’abside. XIIe siècle.
Les bourgeonnements du bois de la croix tant sur la hampe que sur la traverse suggèrent à l’évidence l´Arbre de Vie.
Crédit photo : Cedidoc.
Église du Saint-Sépulcre de Torres del Rio (Navarre). Chapiteau de l’abside. XIIe siècle.
Joseph d’Arimathie supportant le corps du Christ, détail.
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Sous une forme quelque peu différente le même sujet est abordé sur un tombeau provenant d’une ancienne église à Javarzay ( Deux-Sèvres ). La croix occupe un petit côté triangulaire de la tombe tandis que la vie est symbolisée par un feuillage sur l’autre petit côté. Niort, musée du Donjon.
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