Saint-Sernin de Toulouse© 2012 Photos, Emmanuelle Jalladeau ; réalisation, Joël JALLADEAU Contactez moi

Fleuron de l'art roman du Languedoc

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Un groupe d’apôtres du linteau de la porte Miègeville

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A l’origine de l’église de Toulouse au IIIe siècle il y eut le martyre de Saturnin premier évêque de la ville. La basilique Saint-Sernin est dédiée à ce saint martyr.
Le nom latin
Saturninus s’est francisé en Sernin au fil du temps.

Saturnin passant devant le temple païen qu’était le Capitole fut accusé de troubler, par sa seule présence, les oracles. Arrêté, il fut sommé de sacrifier publiquement aux dieux du paganisme, suite à un édit récent de l’empereur Dèce faisant obligation aux citoyens de manifester leur fidélité aux pratiques religieuses traditionnelles de Rome.
Refusant courageusement l’apostasie, la foule l’attacha par les pieds au taureau qui devait être immolé. C’est ainsi que mourut le saint homme traîné par la bête piquée à vif et de ce fait rendue furieuse.
Son corps fut recueilli et enseveli en secret par deux femmes chrétiennes lesquelles connaîtront à leur tour le martyre.

Depuis 1998 ce joyau de l’art roman méridional est inscrit dans le groupe prestigieux des monuments classés par l’UNESCO sur la Via Tolosana, route la plus sud vers Saint-Jacques de Compostelle.


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Vue générale nocturne du côté sud de Saint-Sernin avec notamment la porte Miègeville et en avant la porte Renaissance qui donnait accès à l’abbaye

REPERES HISTORIQUES
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An 250 : martyre du premier évêque de Toulouse Saturnin traîné par un taureau que l’on destinait à un sacrifice.

Au IVe siècle un premier oratoire en bois fut érigé par l’évêque Hilaire sur les lieux supposés du dernier soupir du martyr.

Début du Ve siècle : transferts des restes de saint Saturnin dans une modeste basilique-martyrium élevée par les évêques Silve et Exupère.

Début du IXe siècle : une communauté de chanoines réguliers se constitue auprès de la basilique pour veiller sur le corps du saint et assurer les célébrations liturgiques.

Vers 1080 : commencement de la construction de la basilique actuelle sur l’emplacement de l’église du Ve siècle. Saint-Sernin ne tarda pas à devenir une étape incontournable sur l’une des routes du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle.

24 mai 1096 : consécration par le pape Urbain II de la table d’autel sculptée par Bernard Gilduin. Le chanoine Raymond Gairard dirige le chantier de Saint Sernin.

1118 : après la mort de Raymond Gairard, les chanoines édifient le cloître et les bâtiments conventuels sur le flanc nord de l’abbaye.

1258-1285 : Construction du baldaquin gothique et élévation du tombeau de saint Saturnin.

Autour de 1300 : achèvement des voûtes de la nef, agrandissement de la crypte, surélévation du clocher. Les tours occidentales ne furent jamais achevées.

Entre 1536 et 1542 réalisation de la peinture du choeur commandée par la Confrérie des Corps Saints.

XVIIe siècle : mise en place des retables et des armoires à reliques dans le déambulatoire et les chapelles rayonnantes. Construction de l’orgue et des stalles.

XVIIIe siècle : Nouvelle élévation du tombeau de saint Saturnin avec baldaquin baroque.

Entre 1803 et 1808 : démolition du grand cloître roman.

1860-1879: Restauration générale menée par Eugène Viollet-le-Duc avec «  quelques libertés »...

1960-1980 : Restaurations intérieure ( travaux de décapage des enduits, découverte de fresques murales, rétablissement du Tour des corps saints ).

Fin du XXe siècle : Restauration extérieure menée par Yves Boiret rendant au monument sa simplicité originelle. Restitution des mirandes éclairant les combles et des toitures saillantes.

En 2004 Saint-Sernin est un des premiers monuments de Toulouse à bénéficier du «plan-lumière».

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PLAN D’ENSEMBLE DE SAINT-SERNIN
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La basilique romane fait partie des édifices dits « à reliques et à pèlerinages » dont l’architecture répond à une double nécessité :
- préserver la tenue des offices liturgiques se tenant dans le sanctuaire
- et permettre aux pèlerins de vénérer le tombeau de Saturnin ainsi que les multiples reliques d’autres saints.

Face à ces exigences la structure architecturale du monument présente une vaste nef flanquée de collatéraux, un large transept saillant, une abside majeure avec un déambulatoire avec chapelles rayonnantes.
Avec ses 115 mètres de long et ses 64 mètres de large ( à la hauteur du transept ) la basilique reste la plus grande église romane d’Europe encore debout.


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D’après un schéma de Quitterie Cazes



La présente introduction par l’image à Saint-Sernin se concentrera pour l’essentiel sur les parties architecturales romanes de l’édifice laissant au visiteur la découverte des réalisations d’autres époques ou situées dans les cinq chapelles ouvrant sur le déambulatoire et dans les cryptes : retables, reliquaires en bois peint et doré et pièces d’orfèvrerie.
C’est pourquoi en reprenant les numérotations de l’auteure du plan ci-dessus nous nous limiterons aux aspects suivants ( en rouge ) de l’art de bâtir et d’orner.


Architecture extérieure et ornementation

1. Porte des Comtes
2. Enfeu des Comtes
3. Ancien portail de l'abbaye
4. Porte Miègeville
5. Portail occidental
6. Emplacement de l'ancien cloître

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Chapiteaux de la porte des Comtes


Architecture intérieure et ornementation

18. Croisée du transept, Maître-autel
19. Peinture romane : Noli me tangere
20. Cycle de la Résurrectio
21. Peinture représentant saint Augustin
22. Restes de peintures : la Crucifixion

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Gros plan sur Saint Augustin



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