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" Du sens de la vie "


  Cool Text - Du sens de la vie 206860354174257
Des regards divers
sur un questionnement existentiel
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" Nous ignorons d'où nous venons, nous ignorons où nous allons.
Nous sommes tous des égarés."
Jean d'Ormesson. Guide des égarés, 2016, p. 66.

Qu’est-ce qui donne sens à notre vie ? Peut-on même encore se poser une telle question, à l’heure où les particularismes identitaires, culturels et religieux semblent avoir définitivement pris le pas sur les grands récits collectifs, à l’heure où la recherche du profit précarise toujours plus les existences ?
C’est là une question désuète diront même certains, désabusés. Pourtant elle nous traverse, sans cesse au moins dans certaines circonstances de notre vie.

Aujourd'hui toute recherche commence sur la Toile en tapant les mots-clés " le sens de la vie ". Le résultat donnerait aux internautes les plus pressés comme première réponse des représentations humoristiques du genre :

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 ou
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En affinant la recherche on parviendra plus sérieusement au constat que l'aventure humaine se déroulant à l'ombre de la mort, elle s'accompagne nécessairement, du point de vue individuel, de la question du sens de la vie. Un peintre comme Hans Baldung au XVIe siècle avait parfaitement représenté la marche à la mort.

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Marche à la mort, de Hans Baldung. Peinture à l'huile (XVIe). [Musée des Beaux-Arts, Rennes.]

Depuis la nuit des temps une question hante les hommes lorsqu'ils prennent le temps d'un retour sur soi : qui sommes nous et où allons nous, en bref quel est le sens de la vie ? La société contemporaine ne traverse-t-elle pas une crise du sens ? Certes la plupart des gens prennent l’existence comme elle va ; en d’autres termes, leur modèle de vie leur permet de faire le plus souvent l’économie de l’interrogation existentielle.

Notre époque est marquée par le manque de repères pour baliser le chemin de l’existence : reflux des grandes croyances collectives et la montée de l’individualisme. Après l’affaiblissement des religions révélées, après l’émergence et l’effacement du messianisme de statut terrestre qu’était le marxisme, et compte tenu des avancées de la technoscience, la vieille question du sens de l’existence ne trouve plus véritablement d’espace où s’exposer globalement.
Les interrogations premières sur le sens des choses et sur les fins dernières sont de plus en plus réservées à l’intimité de la conscience individuelle.
Chacun de nous se demande, au moins à un moment de sa vie, si son existence a un sens, et si oui, quel est ce sens. Y a-t-il une justification à tout ce que nous vivons et au fait même d’exister ? En fait l'idée que chacun se fait de la mort informe sa vision du monde. Lorsque l'être humain cherche un sens à sa vie, en fait il cherche surtout un sens à sa mort.

  1. La vie a d'abord une direction celle de l'écoulement du temps ; nous allons vers la mort. L'existence va toujours dans le même sens, de la jeunesse vers la vieillesse.
  2. L’organisme vit sa période de croissance jusqu’à environ 25 ans et le processus s’inverse ensuite. L'homme, comme tous les êtres vivants, passe sur la scène du monde. Le temps passe et l'homme avec ! L'homme naît, est de son temps et subit les outrages du temps ; un jour le temps lui redemande sa vie, et il finit par passer un jour du temps. Au delà, il est certain que les choix que chacun effectue, tout ce qu'il lui est donné de vivre confèrent un sens à sa vie, c'est-à-dire une direction dans laquelle il va cheminer…
  1. Quant au sens de l'existence, au sens spirituel du terme, c'est une question culturelle qui se rattache à la seule vraie question métaphysique qui rassemble tous les êtres humains, c'est-à-dire celle de la mort (non pas la mort des autres, mais notre propre mort ).

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L'ethnologue Marc Augé nous rappelle que tous les groupes humains ont des représentations de l'univers, du monde et de la société qui fournissent à leurs membres des repères pour connaître leur place, savoir ce qui est possible et impossible, autorisé et interdit. Les vies individuelles s'ordonnent en principe sur le modèle ainsi dessiné.
L'auteur précise que plus l'adhésion à ces modèles est forte, moins il y a de liberté, mais plus il y a de sens; les individus n'ont guère le choix de faire autre chose que ce qui leur est prescrit ou accordé. Leur monde est sans liberté, mais gorgé de sens? ( 2003, p.13 ).

Autrefois la question du sens se posait peu, car ce sens " allait de soi ", mais cela fait des siècles qu'en nos sociétés occidentales nous sommes sortis de ce monde-là.
Les sociétés occidentales sont entrées dans un processus de distanciation / différenciation par rapport au domaine religieux. La sécularisation des sociétés peut être définie tout à la fois comme le rétrécissement rationnel du champ social de la religion et comme mouvement d'individualisation des options religieuses. A travers le projet d'une rationalité généralisée à tous les champs de la connaissance se manifeste la proclamation de l'autonomie de l'homme et de sa raison tant dans la détermination de ses entreprises que dans l'élaboration des significations qui confèrent un sens à sa vie et à ses expériences. L'opposition apparaît ici clairement avec les sociétés du passé vivant sous l'emprise d'institutions et de normes structurantes et contraignantes mais qui donnaient un sens plénier à l'existence des populations. Les sociétés se sont historiquement laïcisées en se séparant graduellement de l'univers religieux et en se libérant des puissances imaginaires et aliénantes.
S'il n'est pas question d'établir une quelconque similitude entre les sociétés anciennes et l'univers pluriel des sociétés modernes l’interrogation existentielle demeure : la vie de l’homme a-t-elle un sens tant sur terre qu’au-delà de ce monde ? Il reste à chaque être humain d’y répondre. L’idée que chacun s’en fait commande sa vision du monde et son choix de vie.

Il faut d’abord rappeler qu’à la façon de voir imposée naguère par l'institution ecclésiastique dans une situation de chrétienté, il existe une multiplicité des discours sur la destinée finale de l’homme et du monde.

Appliqué au cas du sens de la vie, on peut dire, provisoirement, que le sens de la vie est celui d’une extension, d’un cursus qui s’étend de la naissance à la mort. Le sens de la vie est donc celui d’une course vers la mort, une course que nous ne gagnerons évidemment jamais. La formule est paradoxale, et c’est ce paradoxe que nous avons à vivre, mais le sens de la vie, au sens le plus dérisoirement directionnel du terme, c’est la mort.
En plus de ce sens directionnel, qui surplombe toute philosophie du sens de la vie, le sens possède aussi un sens que l’on peut dire « signifiant » ou « significatif », au risque de la tautologie. C’est que la notion de sens renvoie non seulement à une direction (1) mais à une possibilité de signification (2).
On évite aujourd'hui de se poser les questions dernières que sont le sens ultime de la vie humaine ; lorsque le besoin de trouver du sens à son existence demeure la forme religieuse de cette quête du sens se manifeste souvent par le goût pour les spiritualités orientales ou par l'engagement sectaire. L'aventure humaine tend, de plus en plus, à se dérouler dans le cadre du seul monde. C'est dire que des formes de spiritualité ancrée dans l'humain pourraient se substituer aux formes traditionnelles de spiritualité fondées sur un ailleurs extérieur surplombant l'homme.
Si l'on met à part la position consistant à dire que la vie est absurde il existe fondamentalement deux manières fort différentes d'apporter des réponses à la question du sens de l'existence.
Soit le sens est donné à la vie humaine de manière exogène ; soit le sens survient de l’intérieur à la vie humaine. Ce sens serait endogène et individuel. Le sens de notre vie et le sens de notre mort, c'est tout un c'est la manière de mourir qui signe et scelle le sens d'une existence Les cheminements venus d’horizons très divers montrent que la question du sens peut se poser de manières bien différentes.
Chaque être humain doit répondre, au moins une fois dans sa vie, la seule qui nous soit impartie, à la question du sens de l’existence dans le temps. Il n'est pas indifférent de laisser son existence courir sur son erre, de se livrer à une jouissance sans mesure, d'œuvrer dans une perspective humaniste au progrès de l'humanité, d'adopter une spiritualité laïque fondée sur l'humain, ou de se vouer à Bouddha, ou de penser que la vie n'a de sens qu'en vue d'un au-delà.

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Les interrogations sur le sens de la vie menées ici entendent modestement préparer la route en présentant des parcours et des paroles de vie sous forme de morceaux choisis ; il est bien entendu que seule l'étude directe des travaux de ces chercheurs peut en restituer intégralement la saveur. C'est donc tout naturellement que nous déclarons notre dette aux auteurs dont les œuvres ont été notre guide.
Ce site se veut une humble
médiation entre les voix autorisées, dont nous avons retenu certaines paroles, et l’homme ordinaire.
S’il paraît difficile de dégager un sens universel qui s’impose à tous, ce travail, à tout le moins par les balises plurielles que posent les matériaux que sont les extraits des œuvres rassemblées, espère rendre service aux lecteurs internautes en recherche.
A chacune, à chacun de se situer.


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