Changing the world, one site at a time…
Poitiers, au gré des flâneries
Poitiers, au gré des flâneries
  • © Décembre 2023 joël jalladeau Courriel 0

Poitiers, au gré des flâneries


De l'église Saint-Porchaire
aux remparts médiévaux Sud
________


Nombre d'immeubles de ce noyau urbain - " le Plateau" - sont très largement différents des bâtiments observés jusqu'ici.
Les constructions sont naturellement influencées par le goût artistique de l'époque : le XIXe siècle.
Les constructions plus anciennes qui peuvent être encore observées çà et là frapperont le visiteur puisque nous retrouverons même des pierres romanes et des restes de l'enceinte médiévale.



* Rue de la Marne


Au n°30 rue de la Marne une demeure qui remonterait aux années 1770.


Au n°45 le commissariat principal de la police abrite curieusement une réplique du Manneken-Pis.





Aux n° 48-50. Maison de style Napoléon III.


Tourelle d'angle et fenêtre Renaissance d'une maison du XVIe siècle.

* Rue Victor Hugo et environs


Au n°9 prend place le portail des années 1660 de l'ancien couvent des Augustins placé ici en 1901.
Il est accosté de deux paires de colonnes laissant apparaître des guirlandes. Son sommet comporte des rinceaux.


Le n° 22 se remarque par son balcon en pierre reposant sur des arcades en anse de panier supportées par des colonnes évidées abritant des statues féminines.


Le n°26 se distingue par ses lucarnes au fronton pointu et ses diables accroupis.


Au n°9 bel immeuble pourtant singulier…


La maison à deux étages comporte deux travées latérales et une travée centrale décalée.



Au-dessus de cette dernière fenêtre centrale on remarque un ange au milieu d’une guirlande de feuilles et de fruits.


Au 36 Rue Théophraste Renaudot un grand et long bâtiment ( 1818 ) appartenant à la communauté religieuse de la Grand - Maison.


Deux cœurs figurent au-dessus de la représentation mariale…


… ainsi qu'au-dessus du portail.



Enfeu de l'église Saint-Hilaire -le-Grand.

Côté sud du transept de l’église Saint-Hilaire-le-Grand, à la base du transept, on observe un enfeu bien conservé datant de la fin du XIe siècle que les passants d’aujourd’hui longent distraitement.
L’enfeu comporte un arc en plein cintre à double rouleau, moulurée tores séparées par des gorges

Encastré dans le mur un cadre comporte des inscriptions latines.
« Le sort des hommes titube comme l’onde incertaine du fleuve, car ce qui était à l’instant solide bientôt se liquéfie dans la mort. Homme riche ou pauvre, ne place pas ta confiance dans la fortune, car un seul jour enlèvera les biens de ce monde. Ainsi fut-il de Constantin qui repose en ce tombeau : riche d’honneurs, il distribua ses biens aux infirmes, à ceux qui étaient nus, aux aveugles, aux veuves et aux indigents, et il s’employa à se faire tout à tous… »




L’enfeu de l’église Saint-Hilaire le Grand à Poitiers, Vienne, protège une dalle sculptée d’une vigoureuse et luxuriante végétation surgissant du pied de la croix : c’est une rare représentation de la croix-arbre de vie. De la croix naît la vie nouvelle, le noir Vendredi saint ne doit pas être disjoint de la joie pascale. N’est-on pas là en présence d’un raccourci fort évocateur du paradoxe chrétien de la croix ?



* Rue de la Tranchée / rue Carnot




Parmi les quelques vestiges de l’ancien complexe collégial demeure le doyenné du chapitre de Saint-Hilaire, formé par les édifices érigés à la Renaissance par Geoffroy d’Estissac (1470 environ-30 mai 1543), connu pour avoir été le protecteur de François Rabelais. n° 22

L’ensemble apparaît aujourd’hui altéré à cause des extensions réalisées à partir du début du XIXe siècle et imputables aux changements d’usage du complexe. Occupé jusqu’au 2011 par les bureaux et les salles des courses de l’IUFM, le doyenné a été finalement cédé par le Département de la Vienne pour être restauré et divisé en unités d’habitations.


Sur la façade principale des médaillons sont observables entre les ouvertures accostées de pilastres surmontés de chapiteaux.




Une maison à pan de bois subsiste dans ce quartier d Plateau…

Rappelons, enfin, que pendant des siècles, le chapitre de Saint-Hilaire-le-Grand fut le seigneur temporel du bourg "Saint-Hilaire ", situé en dehors de la cité. Un monument dénommé communément " les Trois Piliers "conservé au centre de la cour du restaurant actuel le Vingélique au 37, rue Carnot mérite de retenir l'attention. Il est daté de la fin du 11e siècle ou du début du 12e siècle.
Surmontés du fameux chapiteau de" la Dispute" ( conservé au Musée ) ces piliers de justice manifestaient l'autonomie en matière judiciaire du bourg Saint-Hilaire. Le vocable a perduré parce que le seul pilier encore visible aujourd'hui comporte trois demi-colonnes surmontées de trois chapiteaux.


Le chapiteau le mieux conservé comporte deux oiseaux face à face, becquetant chacun ce qui est peut-être un renard renversé sur le dos.



Un chapiteau orné de sangliers pris au filet par un personnage.


Le troisième chapiteau montre une large feuille d'eau.

* Rue Bourcani : les Arênes







Les vestiges des arènes correspondent à l'un des couloirs de circulation interne situé à l'origine sous les gradins.


* Rue du Puygarreau


Hôtel Jehan Beaucé construit en 1554.
De style Renaissance il présente des réminiscences médiévales avec la mise en évidence de la tour d'escalier avec les baies disposées en spirale. Frontons et fenêtres sont richement ornées.

La tour d’escalier, à droite, est une création du XIX siècle, lorsque l’hôtel particulier a connu une extension ornementation des fenêtres.



Trois ouvertures d’angle superposées ; par cette disposition la lumière pénètre sur chaque façade.



A l'angle de la rue Louis Renard et de la rue du Puygarreau une statuette mariale avec l'Enfant.


* Rue Louis- Renard



Au milieu de la cour d'honneur du " lycée Henri IV " on observe un pavillon à dôme carré de l'ancien collège des Jésuites fondé en 1604.


Médaillon de Louis XIV bienfaiteur avec une date : 1652.


Le buste du fondateur apparaît dans une niche au milieu de deux paires de colonnes.
.

Portail à tympan et à fronton en arc de cercle. Les motifs ornementaux sont constitués d'écus et de guirlandes.

* Rue de l'Ancienne Comédie



N¨23 et 25, Hôtel particulier dont voici le bâtiment sur rue. .


Un ange surmonte la date : 1547.


Une autre sculpture qui serait du XVIe siècle attire le regard à la jonction de la rue de l'Ancienne Comédie et de la rue du Colonel-Denfert.
Un homme dont la main droite est posée sur le tronc d'un arbre curieusement représenté les racines vers le haut et dont feuillages et fruits sont orientés vers le bas.
Un examen attentif montre que les pieds de l'homme barbu et moustachu sortent du feuillage.


* Rue de la Celle



Hôtel de la Bidolière, n° 13, restauré en 1981.
Edifice qui attire fortement le regard du fait de ses apparences romanes singulières alors qu'il fût construit en 1563-1564 à l'époque Renaissance…


Baies en plein cintre dotées de colonnettes à chapiteaux.


Porte cintrée avec claveaux d'inspiration romane.


Au n°3 de la rue Roche d'Argent une demeure se démarque des immeubles voisins.


Il présente une belle fenêtre - dont le cordon est supporté par deux figures humaines - qui pourrait être du XVe siècle ?

* Autres curiosités architecturales insolites


Une curiosité sur la façade d'un immeuble du 61 rue Carnot vestige d'un hôtel disparu du XVIIe siècle. Un mouton tenant entre ses pattes antérieures une petite bête à longue queue du genre rat !!!


La façade du 42 rue Rabelais, comporte un phénix regardant le soleil. Le phénix est un oiseau mythique, doté d'une grande longévité et caractérisé par son pouvoir de renaître après s'être consumé dans les flammes. Il symbolise ainsi le cycle de mort et de résurrection. Cette œuvre pourrait dater du XVI e siècle.
* Les remparts sud


A l'initiative d'Aliénor d'Aquitaine et de son époux Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, une grande enceinte de 6,5 km de long est construite dans les années 1160, afin de protéger l'ensemble de la ville médiévale. Son tracé suit le cours des rivières du Clain et de la Boivre qui jouent le rôle de douves naturelles.
Au sud de la ville restes de l'enceinte ( parties hautes refaites ) sous le parc de Blossac.
A l'aube du XVIIe siècle, les murailles perdent de leur utilité militaire et sont progressivement démantelées pour laisser place, dès le XVIIIe à des boulevards.




La tour à l'Oiseau est appuyée sur le rocher. Son nom provient de l'habitude de placer à son sommet une cible représentant un oiseau afin de s"entraîner au tir à l'arc ou à l'arbalète.


Les remparts se poursuivent à l'ouest, de l'autre côté de l'avenue de la Libération, le long de la rue des Douves.



La section sud-ouest de ces remparts est aujourd'hui la mieux conservée.


Marques de maçons.


vers la gauche, en contrebas, la tour de Vouneuil ou tour du Fou, en constitue l'extrémité occidentale et permettait de contrôler la vallée de la Boivre.
Elle date dans son état actuel de la fin du XIVe siècle.

______________________