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Pierres romanes en Limousin
Pierres romanes en Limousin
  • août 2023 joël jalladeau Courriel 0

Pierres romanes en Limousin


Eglise Saint-Pierre de Collonges-la-Rouge, 19500
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 L’église Saint-Pierre a été construite au XIIe siècle sur les fondations d'un prieuré bénédictin du VIIe siècle. A cette époque elle a la forme d'un vaisseau régulier , cruciforme avec une coupole au centre, surmonté d'un beffroi et ouvert à l'ouest par un portail. L'édifice a subi de nombreuses transformations au cours des siècles. Les voûtes de la nef et du chœur ont été refaites au XIVe siècle.
L'édifice agrandi agrandi a été fortifié au XVIe siècle lors des guerres de Religion.
L'église possède un remarquable portail orné d'un tympan en pierre blanche (alors que toute la ville est rouge) et un clocher roman à galbes (l'un des plus anciens du Limousin).


🟠 Le clocher roman à gâbles

Une seconde nef, de style gothique, surmontée d’un deuxième clocher, a été construite côté nord à la fin du XIVe siècle et surmontée d’un deuxième clocher.
Au XVIe siècle, alors des guerres de religion, l’église a été fortifiée par l’adjonction d’une tour carrée (dite tour du guetteur).
C'est ainsi que deux tours défensives flanquent un magnifique clocher roman.



Le clocher roman à gâbles du début du XIIe siècle
s'élève sur quatre étages.
L

Ces étages ont des contreforts plats, reliés au sommet du second par des arcs; à chacun deux baies plein cintre par face une voussure nue sur chapiteaux sculptés tailloirs en biseau bases cylindriques entre deux tores; entre les étages une corniche à billettes
Le clocher a une base carrée est formée de deux étages, ajourés de hautes baies géminées en plein cintre.


Etage avec quatre massifs saillants munis d'un arc aveugle et d'un gâble. L'octogone n'a que deux petits étages, le second percé de quatre baies plein cintre.
Un étage intermédiaire permet, au moyen de pignons aigus ou gâbles, de passer du plan carré à l'octogone des derniers étages.

Le dernier étage portant une couverture conique en charpente remplaçant l’ancienne flèche en grès rouge.


Des armes sur un mur peuvent être observées…


… ainsi que de nombreuses et diverses marques de tâcheron.


Quelques figures humaines peuvent être observées provenant de modillons réemployés.



🟠 Le tympan


L'église possède un remarquable portail orné d'un tympan en calcaire qui tranche avec le grès rouge de l'ensemble de l'édifice. Il aurait été sculpté au XIIe siècle par des artistes de Toulouse.

La tradition rapporte que pendant le guerres de religion, le tympan aurait été démonté pour le sceller derrière un parement du mur du pignon, afin de le mettre hors de portée des actes de vandalisme des Huguenots. Ce tympan est remis en place en 1923, lors de la restauration de l’église.

décorées de boutons et de feuilles, dans lequel est inséré le tympan sculpté.
Le portail se présente sous la forme d'un grand arc brisé, avec trois voussures
Sous le tympan, un linteau refait avec des fragments anciens, divisé en deux parties, est évidé de manière à former des arcs trilobés ; il repose sur des colonnes engagées dans les piédroits et le trumeau central.

Les deux arcs trilobés à crossettes ornés de perles qui supportent le tympan sont soutenus par quatre chapiteaux à palmettes perlées.Trois sont des copies datant de la dernière restauration.



Seul le chapiteau de droite est d’origine.


Noter un montreur d'ours tenant son animal par une corde.


Le tympan est bordé de rinceaux à tiges perles, formant médaillons garnis de têtes.
Les chapiteaux sculptés d'un décor végétal, tout comme les pierres du linteau, sont issus pour la plupart des réfections de 1923.


La tradition assure que ce tympan symbolise l’Ascension ( d'autres chercheurs émettent l'hypothèse d'un Retour du Christ). Il est composé de deux registres.


Au niveau supérieur le Christ debout et bénissant et tenant un Livre est élevé par deux anges;
les pieds reposant sur 'un voile dont les extrémités sont tenues par deux petits anges qui, paraissent l'aider à s'élever.

De part et d'autre de la scène centrale, deux grands anges, ailes déployées, une jambe fléchie et l'autre jambe tendue, suivant la courbure de l'archivolte, montrent le Christ d'une main et se penchent vers la Vierge et les apôtres du niveau inférieur.




Au niveau inférieur, douze personnages sont représentés sous des arcades à deux lobes.
Ici la Vierge est notamment à côté de l'apôtre Pierre tenant comme toujours une clé.


Le visage de la Vierge respire la sérénité…

… pendant que les apôtres s'interrogent…



… en regardant le Christ s'élever dans les nuées.
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