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Pierres romanes en Limousin
Pierres romanes en Limousin
  • août 2023 joël jalladeau Courriel 0

Pierres romanes en Limousin

Les sculptures de l'église prieurale d'Arnac, 19011.
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Au XI e siècle il existait un monastère. L'église romane Saint-Pierre et Saint Pardoux d'Arnac-Pompadour du XII e siècle a été remaniée au XIIIe et au XVe.

L'extérieur


Sous les corbeaux l'abside comporte cinq grandes meurtrières à table inclinée et des baies, à plein cintre, au dessus des absidioles.


Cinq absidioles, dont quatre petites et une, plus grande- celle du centre- entourent l'abside.
Une arcature disposée sur un mur-bahut et qui enveloppe les baies, peut être observée. Les arcades en plein cintre jouent le rôle de contrefort.

La façade ouest



Après la catastrophe de l'effondrement d'une partie de l'édifice un important ensemble de travaux a été réalisé vraisemblablement au début du XIII ème siècle.

Façade à pignon avec clocheton à une seule baie.


 La face externe du mur occidental par un placage en moyen appareil, comprenant un portail, deux arcatures appliquées, surmonté de trois niches et d'une grande fenêtre centrale.


Au-dessus du portail prennent place trois niches abritant trois statues : celle de la Vierge à l'Enfant est entourée des saints Martial et Pardoux.

Le portail et ses arcatures


Portail en arc brisé.

Arcatures du côté gauche du portail et son décor.

Arcatures du côté droit du portail et son décor.

Les chapiteaux du portail ouest


Trois chapiteaux romans ont été encastrés dans la frise-chapiteau décorant la partie supérieure des piédroits du portail.


Les thèmes des sculptures sont ceux que l'on retrouve ordinairement aux portails romans de la région. Par suite les spécialistes estiment que ces chapiteaux ont été réemployés à leur emplacement primitif.


Une gueule de lion avec crinière engoulant un petit personnage à la chevelure frisée.



Réemplois du côté droit du portail.
Le lion en buste crachant des rinceaux et une gueule de lion engoulant un petit personnage dont les bras semblent s'accrocher désespérément pour ne pas être entièrement absorbé.

Découvrir l'intérieur

L'intérieur présente une nef unique à trois travées et un transept à absidioles.


La croisée du transept comporte quatre piles massives. A la suite d' un berceau brisé les voûtes ont été refaites suivant les nouvelles conceptions gothiques.


Les armes des Pompadour crossées et mitrées.


Voûte d'ogives.



La chapelle d'axe comporte trois fenêtres alors que la plupart des absidioles n'en possèdent qu'une. 
Dans chaque absidiole et chaque chapelle, les murs comportent une arcature.



Chaque absidiole est voûtée en cul-de-four. Une fenêtre à la chapelle sud avec un tore dans la voussure mais on peut observer que ni son implantation ni son diamètre correspondent aux colonnettes. Les tailloirs sont forts et les petits chapiteaux sculptés sont en calcaire.
A. Les chapiteaux des colonnes supportant les retombées des voûtes d'ogives


Il est généralement estimé que les corbeilles des parties hautes du chœur et de la nef semblent avoir été conservées lors des réaménagements du monument lors du passage d'une voûte en berceau à un voûtement gothique.


Deux saynètes sont représentées sur cette corbeille. A l'angle un personnage nimbé présente sa crosse à un défunt sans auréole figuré dans un cercueil ovoïde au bord décoré de losanges en creux. Cette évocation a été considérée comme la résurrection par saint Martial de son compagnon Austriclinien.



Une deuxième scène occupe la partie gauche de la corbeille : un personnage nimbé paraît faire un geste de bénédiction vers un bâton tenu par un homme également nimbé.

Deux personnages malheureusement décapités sont figurés dans des mandorles. A gauche, un ange, représenté avec une grande aile qui s'échappe de la mandorle, tend un bouquet qui sort aussi de la mandorle, au personnage de droite identifié à Marie.
Cette saynète a été décryptée comme une Annonciation ; cette dernière étant d'ailleurs confirmée par une inscription sculptée dans l'espace entre les deux mandorles : "Spiritus Sanctus Super veniet in te ": l'esprit saint viendra en toi.


Sur cette corbeille le Christ nimbé se tient debout à droite. Au centre un personnage coiffé d'un bonnet, semble juché sur un arbuste.
La saynète est une évocation de l'appel de Zachée.
Le Christ invite le collecteur d'impôts à descendre de son arbre afin de loger chez lui.


En face à droite, côté sud, saint Pierre et saint Martial sont représentés dans des mandorles.

Saint Martial serait debout à gauche de la corbeille. Il fait de de la main droite un geste de bénédiction et tient de l'autre main une crosse dont le sommet dépasse la limite supérieure de la mandorle.


Saint Pierre, quant à lui, tient sa clé de sa main droite et, de plus, une inscription - PETR - lève toute ambiguïté.


Des fruits suspendus à des entrelacs.

* Un thème repris trois fois : un homme et des lions…

Trois corbeilles présentent des personnages entourés de lions. Deux variantes peuvent, semble-t-il, être distinguées.


Un homme, jambes écartées, se tient entre deux lions.


Entre deux lions encore mais cette fois l'homme dans le plus simple appareil ne dissimule même pas son sexe.


A la différence des précédentes figures l'homme entre des lions entrecroisés élève les bras en position d'orant.
C'est donc à une évocation de Daniel dans la fosse aux lions que l'on peut penser.


B. Les petits chapiteaux placés sous les arcatures ou autour des fenêtres des chapelles
 Vingt et un chapiteaux de petite dimension décorent ces parties de l'édifice; en voici une sélection.


Les tailloirs de ces chapiteaux, dont certains sont restaurés, présentent tous le même profil à arête abattue.
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Deux chapiteaux qui se font face présentent un oiseau, ailes déployées. Leurs ailes sont striées et le plumage est représenté sous forme de losanges.


Des lions en buste se mordent mutuellement à la gueule sous l'angle du tailloir. On distingue la crinière des quadrupèdes fortement marquée, les yeux percés et leurs petites oreilles.


Des chapiteaux d'arcatures sans décor ou à corbeille végétalisée.


Des têtes léonines crachent des feuillages.


Affrontement de deux béliers présentant les mêmes caractéristiques : cornes, forme des yeux, pelage.


Corbeilles aux quadrupèdes entrecroisés semblant se mordre l'échine et animal fabuleux ailé.



Aux angles d'une corbeille deux personnages accroupis, jambes écartées, se saisissent chacun une mèche de cheveux.


Des hommes représentés en buste se saisissent mutuellement une partie de la barbe bifide.

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