Saint-Saturnin, la dernière et la plus petite des églises majeures
reste un des édifices les plus accomplis de l'Auvergne romane
( troisième quart du XII e siècle ).
L' église domine un beau village médiéval.
De dimensions réduites ( 32 mètres de long ), elle ne possède ni narthex, ni chapelles rayonnantes.
Les croisillons sont flanqués chacun d'une absidiole.
L'ordonnance classique des masses du chevet, du massif barlong et du clocher.
Des mosaïques étoilées et des niches possédant trois petites colonnes
décorent l'abside sous la corniche aux modillons à copeaux.
Noter le jeu de la polychromie : alternance d'arkose blonde et de pierre volcanique gris foncé.
Les murs latéraux :
** au rez-de-chaussée, d'importantes arcades ont une fonction de contreforts en même temps qu'elles soulignent les travées ;
** au-dessus, une série d'arcatures séparées par des piliers plats montre l'étage des tribunes.
Sobriété et élégance d'un authentique clocher d'origine ; il est un des rares à avoir échappé aux mutilations révolutionnaires.
Elevé sur un plan octogonal, il présente deux niveaux, à baies jumelées, couronnés par une flèche de pierre.
La nef se compose de quatre travées en berceau plein cintre
avec des collatéraux surmontés de tribunes. Les piliers carrés comportent généralement trois colonnes engagées.
Le choeur ne dispose que de six colonnes comme à Saint-Nectaire.
La croisée du transept est couverte d'une belle coupole sur trompes ;
noter la présence de baies jumelées.
Les chapiteaux sculptés dans une roche volcanique grise sont essentiellement à feuillages et d'une réalisation sommaire.
Toutefois, on peut trouver un aigle aux ailes déployées ; il représenterait le potentiel spirituel de l'homme vers le haut, vers la lumière ;
en ce sens il pourrait évoquer la résurrection.
Deux oiseaux buvant dans une même coupe qui contient le breuvage d'immortalité.
C'est une version particulière de l'évocation classique du salut, de l'Eucharistie.
Au centre de ce chapiteau est représenté un masque humain en forme de coupe placé en haut d'une tige végétale ; deux oiseaux semblent sortir de cette tête.
Ce masque aux yeux ronds tire la langue pendant que deux feuillages sortent de la bouche. On a pu voir dans cette représentation la parole d'un juste. La parole engendre la vie sous forme d'éléments végétaux évoquant la sagesse.
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De part et d'autre d'un arbre de vie un masque humain sur fond d'éléments végétaux.
A gauche, la tête d'un homme à la bouche et aux yeux grands ouverts ; il accueille la Bonne nouvelle et chemine sur la voie étroite du salut.
A droite, le faciès grimaçant d'un homme attaché aux seules choses matérielles et qui, dans cette perspective, passe à côté de l'essentiel.
La crypte est de même plan que le choeur.
Remarquer la sobriété des colonnes massives dépourvues de chapiteaux.
Des ajours ( ici vus de la crypte ) ont été pratiqués dans les marches du choeur surélevé.
La chapelle Sainte-Madeleine du XIe siècle s'élève derrière le chevet
à côté de l'ancien cimetière aménagé aujourd'hui en jardin public.
Voussures décorées du portail de la chapelle.