Fondée au XII e siècle par les moines de l'abbaye de la Chaise-Dieu, elle a été construite en une seule campagne.
Endommagée par un tremblement de terre au XVe siècle, elle fut, par la suite, réhabilitée.
La basilique a été construite dans la vallée étroite du Sioulet, entre la montagne qu'il a fallu entailler et la rivière dont il a été nécessaire de détourner le cours afin de respecter l'orientation est-ouest habituelle des édifices romans.
Malgré son austérité certaine ( pierres volcaniques ), une grande beauté se dégage de l'ensemble de l'étagement du chevet. Au-dessus du massif barlong, le clocher comporte deux niveaux de plan octogonal ajourés de baies géminées. La flèche détruite lors de la Révolution fut reconstruite au début du XIXe, mais amputée de huit mètres.
Comparée à l'église Saint-Austremoine d'Issoire l'ornementation est relativement pauvre. L'élégance des colonnettes et le rouge de la mosaïque procurent, cependant, un peu de chaleur à l'ensemble des toitures en lauzes refaites au XVIIe siècle.
Jolies pentures romanes ouvragées de la porte Saint-Jean.
Le narthex, la façade ouest et les tribunes du bas-côté sud vus de la nef en plein cintre.
Un des deux " in-folio" du narthex. Ces livres empilés
sont une invitation à la lecture des Saintes Ecritures.
Chapiteau dit du " baptême ".
En face de la porte Saint-Jean, quatre aigles symbolisent la lumière et la résurrection avec deux hommes aux angles du chapiteau. A gauche, l'un rit en se tenant le ventre alors, qu'à droite, l'autre tient une feuille allongée et recourbée.
" FOL DIVES : le riche, cet insensé ". Sur le chapiteau faisant face au précédent, un personnage riche, serrant la bourse qu'il porte à son cou, est enfourné en enfer par deux êtres démoniaques. C'est une évocation traditionnelle de l'avare et de son châtiment en Auvergne .
En progressant dans la nef vers la croisée du transept un chapiteau représentant un arbuste avec ses deux branches feuillues forme un Y. Faut-il y voir l'opposition des contraires entre ombre et lumière ? On notera la petite fleur à trois pétales au sommet de la composition.
En vis-à-vis du chapiteau précédent un personnage tient encordé deux singes. Peut-on voir dans cette évocation l'option qu'a tout homme entre laisser libre cours à ses passions ou les maîtriser ?
En progressant dans la nef centrale, du narthex vers le choeur, on est frappé par l'importance du jeu de la lumière et de l'architecture. Il y a progression esthétique en même temps que symbolique de l'obscurité du narthex jusqu'à la lumière du sanctuaire.
Dans le sanctuaire, derrière le maître-autel, est placée, sur une colonne, la statue assise de Notre-Dame d'Orcival ( XIIe siècle ). L'Enfant tient l'Evangile dans ses mains.
Noter le visage non enfantin du fils de Dieu que tient la Vierge d' Orcival sur ses genoux sans que ses mains ne le touchent.
Vue partielle du déambulatoire.
Ampleur et luminosité du choeur.
Dans le déambulatoire un démon ailé attrape un soldat par la chevelure devant son frère d'armes qui semble indifférent.
A côté, un autre démon ailé est monté sur un bouc. Il s'agit d'une évocation de la luxure.
Sur un petit chapiteau proche, une sirène avec un aigle sur le dos évoquerait les pulsions obscures de l'homme.
Dans le choeur, la fleur solaire, proche du tournesol, signifierait " celui qui tient ses regards tournés vers le Christ-soleil " (M.C. Ricard ).
Plus loin dans la galerie on retrouve des aigles, aux ailes partiellement déployées, symboles de résurrection.
Un porteur de mouton ; à remarquer dans l'angle droit supérieur du chapiteau une tête de loup.
Deux centaures de part et d'autre d'un arbre.
Avec ses huit colonnes, la crypte, spacieuse et relativement claire, reproduit le plan du choeur au niveau supérieur ( l'hémicycle se composant également de huit colonnes).
Au centre de la crypte quatre colonnes supportent le dallage du choeur.