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Consommation et modes de vie
Consommation et modes de vie
  • © Décembre 2022 joël jalladeau Courriel 0

Consommation et modes de vie

Pour un" basculement " du modèle économique, Philippe DESSERTINE.
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Et si « l’après COVID » était une chance à saisir pour nous permettre de changer de modèle économique et faire du monde d’après un monde meilleur ? C’est en substance le message qu’a souhaité faire passer l'économiste dans son ouvrage"Le Grand basculement ".


Crédit photo : Statista
https://fr.statista.com/infographie/17800/big-data-evolution-volume-donnees-numeriques-genere-dans-le-monde/


Alors que les propositions de décroissance et de modes de consommation frugaux ne peuvent être difficilement entendues par la plus grande partie de la population mondiale, soudain, avec le Covid des années 2020, la machine économique s'est arrêtée brutalement avec parallèlement la perspective immédiate d"autres " modalités d'activités sous la contrainte et en improvisation, une autre manière de vivre commence à émerger. Pourtant les difficultés étaient considérables et peu réjouissantes : une pandémie, des confinements successifs, une reprise ingérable faute de pouvoir s’approvisionner et embaucher, la guerre aux portes de l’Europe avec pour finir, une crise alimentaire qui s’installe.
C'est une mutation totale du mode de vie qui devrait être envisagé suggère Philippe Dessertine. Peut-on penser au
basculement du modèle économique, à l'instauration d'un modèle de production de services moins générateur de conséquences néfastes pour le climat, à l'image de l'expérimentation involontaire d'un nouveau modèle lors du confinement imposé du temps du Covid.

* La limitation des mouvements pourrait conduire à un début de solution contre le dérèglement climatique.

-Le premier élément majeur de ce changement devrait consister en moins de déplacements tant des marchandises que des personnes.
Avec le Covid la notion de circuit court, de proximité a commencé à s'imposer
. Le fonctionnement à distance est la contrepartie de l'absence de mouvement; il n'est plus question de partir loin, vite et nombreux.
Le télétravail pour l'environnement et la réduction forte des déplacements quotidiens professionnels serait l'idéal permettant de cumuler deux avantages majeurs et pour la personne et pour l'environnement.
télétravilleurs répartition pour partie dans l'entreprise, pour partie à la maison ou à côté de la maison dans un tiers-lieu le télétravail et le commerce à distance vont contribuer à réaménager les modes de vie et les territoires
Le télétravail serait plus productif de 22% selon une estimation de l'Institut Sapiens car il supprime pauses-café, transports, repas à rallonge rapporté par Jean Viard (2021, p.140 ).

- A l'image du Covid qui a limité les regroupements centralisés tant de production que des lieux de vie la solution serait de multiples petites et moyennes unités de télétravail accessibles sans transport mécanisé à ceux qui les utilisent.
Dès lors que les unités de production ne seraient plus nécessairement de grandes, dès lors qu'une grande partie des services pourrait être prodiguée à distance, l'évolution souhaitable devient évidente : un étalement de l'habitat aplati, non concentré avec des types d'emplois permettant aux habitants de ne pas avoir à se regrouper ou à bouger chaque jour vers le même endroit.

la production devrait être la plus proche possible de la consommation.
Si relocalisation il devrait y avoir elle ne saurait se faire qu'au prix d'une robotisation à outrance de manière à maintenir des coûts relativement bas, le cantonnement des individus dans un environnement restreint, incluant voire se centrant sur le logement.
- troisième dimension de ce changement : incluerait la réduction de la consommation superflue et de lutter contre l'obsolescence artificielle.
124 Le temps des productions et consommations physiques illimitées est terminé ; une certaine frugalité s'imposerait donc.
La préoccupation sociale associée au nouveau modèle doit intégrer les trois dimensions fortes du nouveau modèle: la
réduction de la mobilité, la fin de la concentration dans des centres urbanises, la réduction de l'hyperconsommation.

* Nécessité d'un" grand basculement " ayant du sens pour la planète entière

Un des mérites de l'auteur est de souligner la nécessité de prendre en compte la variable démographique à l'échelle mondiale. Dans débats discussions polémiques entrainées par la remise en cause du système économique mondial manque la plupart du temps une référence à cet absolu : l'espérance de vie ( En Centre-Afrique l'espérance de vie est de 51,5 ans pour les Hommes et 55,9 pour les Femmes ; en comparaison un enfant de sexe masculin né aujourd'hui en France vivra en moyenne 79,2 ans et les femmes françaises atteignent en moyenne l'âge de 85,3 ans ).
La Terre dans 20 ans sera totalement différente parce que le nombre d'humains aura augmenté de manière considérable sans doute près de 2 milliards. Toute logique perspective doit d'abord intégrer le poids des populations nouvelles pour lesquelles le minimum du raisonnable est de prendre en compte leur aspiration à la satisfaction des besoins primaires, se nourrir, se loger, se soigner, permettre le bien-être de ses enfants et de ses anciens; la satisfaction de l'accès à l'éducation, à la culture, l'aspiration à trouver le sens le plus élevé à son existence. A l'échelle planétaire le nouveau modèle doit répondre aux aspirations d'homogénéisation par le haut d'une population humaine marquée par un phénomène de distorsion flagrante entre une minorité riche et une multitude pauvre.

Il fait d'abord remarquer que parler seulement de transition énergétique est une formule incantatoire pour lutter contre le dérèglement climatique ; il faut beaucoup plus pour permettre à une population mondiale de 8 milliards d'humains d'espérer en l'avenir; nécessaire d'inventer un autre modèle et non seulement de perfectionner l'ancien avec des énergies différentes. Il s'agit moins de penser tradition que de proposer une bascule totale, radicale ayant du sens pour la planète entière p.121.
cela nécessite un nouveau modèle économique conciliant croissance pour tous, prospérité et développement durable.

*
« Big Data » source d’un nouveau modèle économique ?

Le nouveau modèle pour une humanité n'ayant jamais été aussi nombreuse ne peut être issu que d'une nouvelle révolution technologique et scientifique ; cette révolution a commencé depuis plusieurs années : la maîtrise des grands nombres.
Les données massives sont au cœur de la réflexion économique mais aussi de l’activité de service : « en clair, le PIB mondial aujourd’hui, c’est 75 % de services pour 20 % d’industrie et plus les humains vieillissent, plus ils ont besoin de services… ».
L’amorce d’un phénomène où la DATA devient vecteur et entraîne une migration de valeurs dans tous les domaines et qui, contrairement à l’inflation, est source de richesses. L’outil digital permettant un fonctionnement diffèrent de tout ce que l’on a connu jusqu’alors : « d’un coup, la possibilité d’organiser la planète autrement existe : on arrête de rassembler les gens avec l’obligation de les concentrer soir et matin grâce au télétravail… ». 99 La science apparait comme la solution à la difficile équation que doit résoudre l 'humanité modele est un changement de société, un chamboulement
seule l' impasse environnementale oblige à une remise en cause du modele ancien comme axe de développement des pays pauvres l'humanité est appelée à consommer moins de produits physiques et à compenser par plus de productions immatérielles cette logique est une évidence du fait du dérèglement climatique et de la nécessité de restreindre les conséquences de productions de masse pour une population immense; elle peut être comprise aussi en se fondant sur l'évolution des besoins de chaque individu : besoins de services augmentent.
Alors que les tenants de l'ancien monde sont toujours focalisés sur des propositions de consommation physique, les générations futures consommeront plus de services et donc moins de produits physiques compris au début de la vie quand elles sont jeunes. des jeux, à la fin de vie des soins 128
Derrière la montée en puissance de la gestion des données massives, l'un des axes les plus stratégiques de l'économie montante, se trouve un défi majeur : parvenir à relier l'activité de gestion des données, en particulier par l'intelligence artificielle, et des ressources d'énergie durable créées à cette intention. L'énergie consommée par les outils digitaux permet dans le même temps de supprimer celle utilisée dans les moyens de transport: diminution des mouvements et par ricochet positif réduction drastique des gaz à effet de serre.
" Les big data, les données massives, sont véritablement l'alpha et l'omega de l'époque qui vient " p.135.
" Trois clefs sont capitales non pas pour se raccrocher au wagon de la croissance, mais pour en devenir la locomotive : une capacité d'innovation ayant pour racine obligée une approche mathématique des grands nombres; une capacité d'adaptation hyper-rapide; un hinterland puissant en termes de ressources et de potentialités de cerveaux" p. 160.

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