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Consommation et modes de vie
Consommation et modes de vie
  • © Décembre 2022 joël jalladeau Courriel 0

Consommation et modes de vie

De la décroissance au projet de post-croissance
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Les pouvoirs publics ont, en cet automne 2022, appelé les Français à faire preuve de sobriété en baissant notamment la température chez eux ou en diminuant les éclairages urbains. Le système dominant fait sien le concept de sobriété.
La pandémie et l'urgence climatique aidant la décroissance refait surface. La question de la sobriété ne doit elle pas être posée dans le cadre d’une transformation en profondeur de nos imaginaires et du système économique ?
La décroissance est un concept économique, politique et social, qui remet en cause l’idée selon laquelle l’accroissement des richesses conduit au bien-être social. Cette théorie vise donc à réduire la production de biens dans l’objectif de préserver l’environnement. Il ne s’agirait pas tant de faire la même chose en moins que de faire autre chose en mieux. Il serait temps de faire le choix entre une décroissance choisie ou une récession subie.


Crédit photo :© 2018 Madmagz TPE.
https://tpe.madmagz.news/exemple-tpe-es-decroissance-economique/

A. Serge Latouche : "La décroissance implique de sortir de la modernité"
La décroissance est un projet sociétal impliquant de sortir d’un paradigme, pour en inventer un autre. Pour ses partisans, la croissance économique, mesurée par le produit intérieur brut (PIB), n'est pas soutenable du fait des ressources limitées de la Terre. La décroissance est un terme provocateur et un slogan pour casser la langue de bois de la mythologie productiviste 74.
Pour passer d’une société de croissance, à une société d’après croissance il faut évidemment une politique de transition. Cette dernière implique une rupture avec le système.
La décroissance implique de sortir de la société consommation caractérisée par "l'illimitisme " :

caractéristique illimitée de la production des besoins et donc des produits superflu. Les médias et la communication sont l'instrument et le complice du décervelage des masses. En capturant le désir, jamais assouvi, sous la forme du besoin susceptible d'être satisfait par la consommation de biens marchands, la publicité enferme les consommateurs dans une véritable toxico-dépendance.
caractéristique illimitée de la production et donc du prélèvement des ressources renouvelables et non renouvelables, De leur côté, les théoriciens de la décroissance s’appuient sur plusieurs constats pour appeler à la transformation des modes de production et de consommation. Ils précisent que le système économique capitaliste ne peut exister que par une utilisation massive des ressources naturelles et notamment des énergies fossiles, alors que l’épuisement des stocks est inévitable à moyen ou long terme.Le capitalisme ne peut se résoudre à la satiété des besoins conduisant à la saturation des marchés ; il est devenu expert dans la capacité à entretenir le désir d'acheter, tant par l'exploitation des différentes modalités de l'obsolescence programmée qu'en cultivant la composante symbolique des biens et des services.
caractéristique illimitée de la production des rejets et donc de l'émission des déchets et de la pollution ( de l'air, de la terre et de l'eau ) 25 signifie la destruction de l’environnement.
Les théoriciens de la décroissance proposent une réappropriation du sens des limites, et de la mesure. Pour cela il faudrait reprendre en main l’économie au bénéfice du bien-être et non plus du profit et de réfléchir aux transitions nécessaires afin de sortir de notre dépendance à la croissance de manière sereine, démocratique et juste. Il faut désormais imaginer collectivement un nouveau modèle de société sobre et durable.
Le projet de la décroissance est la " construction d'une autre société, une société"post croissance". p. 7
il s'agit de revenir à un niveau de vie matérielle compatible avec la reproduction des écosystèmes afin de réduire les rejets non-recyclables et les prélèvements matériels sur les ressources naturelles. de l'occidentalisation
Dans une société de décroissance ( S. Latouche, 2022, p.91-92 ) quatre facteurs joueraient dans le sens d'une augmentation du nombre de travailleurs nécessaires :
- la baisse de productivité théorique globale du fait de l'abandon du modèle thermo-industriel, du rejet des techniques polluantes, de l'usage inconsidéré des énergies fossiles et de l'abandon des équipements énergivores;
- la relocalisation des activités et l'arrêt de l'exploitation des travailleurs du Sud;
- la création d'emplois à teneur écologique dans de nouveaux secteurs d'activité;
- une réduction massive souhaitable du temps consacré aux activités productives.
En revanche un autre facteur jouerait dans le sens d'une diminution d'emplois requis :
le changement de mode de vie et la suppression des besoins inutiles ( dégraissages importants dans la publicité, le tourisme, les transports, l'industrie automobile, l'agrobusiness, les biotechnologies… .ubstituer d'autres objectifs issus de la "réflexion sur ce que sont vraiment nos besoins fondamentaux et sur la façon dont on peut y répondre de manière soutenable écologiquement et plus juste socialement"
Logiquement, nombre des propositions des décroissants touchent aux secteurs des transports, de la construction et de l'alimentation, particulièrement polluants.Selon eux, la multiplication des biens marchands ne se fait qu’au détriment de la justice sociale entre les pays du Nord et le Sud, et de la dégradation des richesses naturelles.
En même temps, la publicité exalte en permanence les jouissances ; partout la société de consommation étale les signes du plaisir, de l’érotisme, des vacances, de la dépense frivole.
* La première rupture impliquée par le projet décroissantiste consiste à décoloniser notre imaginaire et donc à sortir de la religion de la croissance. La conception de la rupture avec la productivisme d'une société de croissance pourrait prendre la forme d'un "cercle vertueux " de sobriété en 8 R : réévaluer, reconceptualiser, restructurer, relocaliser, redistribuer, réduire, réutiliser, recycler. 51


Les " 8 R ", Serge Latouche, 2022, p. 211.


Ces huit fondamentaux de toute société non productiviste soutenable constituent un horizon de sens dans lequel peuvent s'inscrire des initiatives concrètes de nature très diverse pour enclencher une dynamique vers une société autonome de sobriété, sereine, conviviale et soutenable 52;;;
A la mystification de la société de consommation fondée sur la démesure la décroissance oppose le projet d'une société fondée sur l'auto limitation, le partage, l'esprit du don et la convivialité.

* La décroissance au Nord est une condition de l'épanouissement de toute forme d'alternative au développement dans les pays du Sud


Spirale vertueuse pour le Sud, Serge Latouche, 2022, p. 337.

Au Sud il faudrait s'organiser avec d'autres R à la fois alternatifs et complémentaires des précédents, comme rompre, renouer, retrouver, réintroduire, récupérer.
rompre avec la dépendance eco et culturelle à l'égard du Nord
Pour les naufragés du développement, il ne peut s'agir que d'une sorte de synthèse assez paradoxale entre la tradition perdue et la modernité inaccessible.
Il est plus facile d'imaginer l'effondrement de notre civilisation que la sortie du capitalisme, suppose une révolution mentale 96 il s'agit de décoloniser notre imaginaire il s'agit de changer valeurs et de se désoccidentaliser pour commencer à accompagner les transformations de nos modes de vie
-Toutefois, c’est à ce niveau que les choses se compliquent car cela suppose de s’accorder sur les besoins essentiels - est-ce ce possible de demander cela à des pays en phase d’industrialisation alors que les pays du Nord utilisent largement le potentiel des ressources naturelles depuis plusieurs générations ?
L'autoproduction énergétique est un volet important de la revitalisation du tissu économique local solaire, géothermie, éolien

La conception de l'utopie concrète de la construction d'une société de décroissance est révolutionnaire, mais le programme de transition pour y arriver est nécessairement réformateur
pari 17 . A la place de l'ancienne société dominée par capitalisme mondialisé il n'existe pas une unique alternative, mais une matrice de possibles alternatifs.
Serge Latouche, de son côté, parle d'une "société d’abondance frugale"comme faire décroître le "bien-avoir" statistique pour améliorer le bien-être vécu. Les relations sociales primeraient la production et la consommation de produits jetables parfois peu véritablement utiles. Dans un tel projet de société le loisir et le jeu seraient valorisés par rapport au travail, la délocalisation devrait nous conduire à vivre réellement là où nous sommes, et à nous y sentir bien quitte, le cas échéant, à voyager beaucoup plus virtuellement, ce que les nouvelles technologies permettent de faire.
Comme il est exclu de renverser frontalement la domination du capital et des puissances économiques il ne reste que la possibilité d'entrer en dissidence. C'est en s'engageant dans la voie d'une société de décroissance et en faisant la démonstration que le modèle est viable et donc exemplaire que l'on peut le mieux convaincre les sociétés du Sud de changer de direction.
C’est toute la problématique liée à la théorie de la décroissance.
Ses partisans affirment que ce sont les pays les plus avancés qui doivent diminuer la quantité de richesses qu’ils produisent puisque ce sont eux qui consomment la plus grande quantité de ressources naturelles. Selon les essayistes, il est nécessaire de partir d’initiatives locales pour atteindre l’échelon national puis international.

B. Timothée Parrique - "Ralentir ou périr", l'économie de la décroissance


Crédit photo d'après " POUR.press "
https://pour.press/ralentir-ou-perir-leconomie-de-la-decroissance-de-timothee-parrique/

Il faut se poser les bonnes questions, réévaluer ce qui compte vraiment, réfléchir à ce qui nous rend heureux, mieux nous réapproprier nos besoins une fois libérés de la publicité qui manipule nos désirs, redéfinir le sens de nos vies et finalement imaginer le monde dans lequel on veut vivre et que l’on souhaite léguer à nos enfants. Qu’est-ce que la belle vie, la qualité de vie ? Ces questionnements supposent de reposer la question de notre rapport à la nature, à l’économie, aux outils, au temps, à l’autre, au travail. Dans un système décroissant, notre première richesse serait le temps, le temps de faire les choses et d’en profiter pleinement. Prendre soin les uns des autres, participer à une initiative citoyenne, comme un jardin partagé ou une monnaie locale, ou encore se former… Que se passerait-il si on oubliait les notions de compétitivité, d’employabilité et de productivité, et qu’on les remplaçait par de la sobriété, de la coopération, du partage des tâches, du temps choisi, de l’utilité sociale ?
Timothée Parrique démontre les limites écologiques, sociales ou même économiques de la croissance."il faut abandonner l’idée du PIB comme un bouton magique qui viendrait résoudre tous nos problèmes". La critique de la croissance repose d'abord sur une raison écologique car, qu’on le veuille ou non, la taille des économies des pays du Nord (et encore moins leur croissance) est incompatible avec les limites planétaires : entre produire plus, et polluer moins, il va falloir choisir. Il pointe à son tour une caractéristique très importante : le problème c'est avant tout la croissance, « l'illimitisme dans un monde limité ». Au lieu et place de l’économie mesurée par le PIB se cache une économie de l’entraide, du bénévolat, de l’associatif, des communs, du non-lucratif… Entendons nous bien le capitalisme est consubstantiel à la croissance : vouloir la fin de l'un, c'est vouloir la fin de l'autre.
Mais il serait politiquement infécond de cantonner la décroissance à une critique de la croissance : car il n’y a de rejet qu’en vue d’un projet, et comme on ne peut pas passer du monde d’avant rejeté au monde d’après projeté, alors il faut bien envisager une transition, un passage, un trajet ; et c’est la décroissance. Le terme de décroissance est ici réservé au « chemin de transition  et le « projet de société », c’est la post-croissance.
C’est une trajectoire que Timothée Parrique construit : de l’allégement de l’empreinte écologique à l’harmonie avec la nature, de la planification démocratique au contrôle démocratique des prises de décision, d’une exigence de justice sociale à un partage équitable des richesses, d’un souci du bien-vivre à une prospérité sans croissance.
Explorer le chemin de transition vers une économie de la post-croissance.
Dans la définition de la
post croissance, de cette économie stationnaire, on peut distinguer deux parties dans le contrat social qui est proposé. Un préambule nécessaire, car sinon il signerait notre mort en tant que société, vivre dans les limites planétaires : pas seulement celui du climat, mais des 9 limites identifiées. La seconde est sociale, une société de partage, inclusive et permettant d'apporter une vie satisfaisante : dont la fin est « l'être » et « l'avoir », frugale, le moyen.

En tant que phénomène concret, c’est une « réduction de la production et de la consommation pour alléger l’empreinte écologique planifiée démocratiquement dans un esprit de justice sociale et dans le souci du bien-être ».
Une économie de la
décroissance ( les valeurs et principes – autonomie, sollicitude, suffisance, sobriété, anticapitalisme, convivialité, etc. – associés à la décroissance comme paradigme). Dans la littérature spécialisée, la décroissance, c’est ces deux choses à la fois : un mouvement concret visant à ralentir l’économie et une transformation institutionnelle ayant pour objectif d’accompagner ce mouvement.
La décroissance est un réajustement de la taille de l’économie en fonction de la capacité de charge des écosystèmes. On regarde à quel point on a dépassé les limites planétaires, et on réajuste à la baisse jusqu’à ce que le métabolisme biophysique de notre économie atteigne une taille qui soit soutenable.
Ce régime biophysique ne s’applique pas partout pareil. Il faut le planifier dans un esprit de justice sociale et dans le souci du bien-être, c’est-à-dire en prenant en compte les inégalités. Même différenciation à l’échelle d’un pays : contraction pour les hauts revenus et leurs grosses empreintes écologiques, et convergence des ménages les plus modestes vers un mode de vie décent. C’est le défi : comment réduire le volume total de la production et de la consommation tout en s’assurant que ceux qui sont aujourd’hui les plus vulnérables aient une marge de manœuvre en termes d’énergie, de matière, de temps, et d’argent pour pouvoir mieux vivre. Les stratégies de décroissance ciblent essentiellement les pays déjà riches en situation de dépassement écologique. L’objectif de ce régime est de libérer des ressources pour les pays du Sud qui auront besoin de produire et de consommer davantage dans les décennies à venir.

La « post-croissance » est un terme utile car il permet d’éviter la connotation négative de « décroissance » . Le chercheur à l’Université de Lund, en Suède définit la « décroissance » comme une transition et la « post-croissance » comme une destination – une « économie stationnaire en harmonie avec la nature où les décisions sont prises ensemble et où les richesses sont équitablement partagées afin de pouvoir prospérer sans croissance ».
Le chantier de transformation de l’économie est considérable mais nous l’attrapons à l’envers. On pense l’écologie en fonction des règles de l’économie alors que ça devrait être le contraire : on devrait ré-imaginer l’économie à partir de l’écologie.
Si l’on veut sortir de la croissance, il faudra donc nécessairement sortir du capitalisme et donc réduire l’importance sociale des institutions qui le composent : le salariat, les marchandises et les marchés, la propriété privée des moyens de production, et l’entreprise à but lucratif. La décroissance n’est pas l’économie d’aujourd’hui en slow motion ou en miniature, c’est un chemin de transition vers une économie post-capitaliste où ces pratiques deviendront marginales, remplacées par d’autres institutions (la garantie de l’emploi, le salaire à vie, la gratuité, les réseaux de réciprocité, les communs, les coopératives, etc.).
Tous les concepts, politiques, institutions, pratiques discutées dans le domaine d’étude de la décroissance ne consistent pas à produire moins. Il y a aussi des transformations plus subtiles liées aux institutions, la démarchandisation, le changement d'indicateurs de gouvernance publique. La récupération de l’eau de pluie, la réduction de la part carnée dans l'alimentation et l'incitation aux déplacements à pied ou en vélo ne suffisent pas à mettre l’économie en décroissance. C'est la relation au travail, à la propriété, à la monnaie, l'invention de nouveaux modèles d’entreprise et de financement public, et le partage des richesses qui devraient être revus.
Dans cette perspective la
décroissance est une transition, une sorte de grand régime de l’économie, avec toutes les transformations institutionnelles qui vont avec alors que la post-croissance est une destination. Ce serait un modèle économique alternatif, non plus centré sur la poursuite d’une croissance exponentielle du PIB, des profits, et des revenus, mais plutôt motivé par la satisfaction de besoins concrets et la poursuite du bien-être.
Construire cette économie suppose de repenser les règles et l’objectif du jeu économique. Il y a toute une économie à inventer. Le nerf de la guerre : abandonner la poursuite de la lucrativité. La recherche effrénée des profits est aujourd’hui un obstacle à la transition écologique, et cette logique du "grow-or-perish" n’est absolument pas compatible avec l’idéal d’une économie harmonieuse et parcimonieuse dans un régime de post-croissance. Graduellement, il va falloir transformer toutes nos entreprises en coopératives à lucrativité limitée, suivant le modèle des Sociétés Coopératives d’intérêt collectif (Scics). La plupart des entreprises doivent s’ancrer dans des territoires, se démocratiser, souvent réduire leur taille afin de pouvoir fonctionner démocratiquement : abandonner cette obsession pour la valeur financière.Cela demandera tout une panoplie d’instruments : coopératives à lucrativité limitée, monnaies locales, budgets participatifs, jardins partagés, réseaux de réciprocité, indicateurs de bien-être, interdiction de la publicité, garantie de l’emploi, fermeture partielle des marchés financiers, revenu de transition, salaire maximum, taxation progressive des richesses, quotas carbones, etc.
Ceux qui n'entendent pas parler d'une remise en question de nos modes de vie et toutes les oppositions politiques et médiatiques à ce basculement font souvent appel à la caricature en dénonçant ces thèses décroissantistes comme un retour à l'âge de pierre. Au-delà des critiques courantes de catastrophisme et de "retour en arrière", ces thèses décroissantistes allant à contre-courant semblent à la lecture une nouvelle utopie. Il s’agit bien d’une diminution du domaine de l’économie au profit de celui de la « vie sociale », ce qui suppose de rompre avec tout un imaginaire porté par l’idéologie de la croissance.
La feuille de route d'une stratégie de décroissance comporterait quatre éléments. 1) Alléger l'empreinte écologique en ciblant en priorité les biens et services à fort impact écologique. 2) Elle devrait être planifiée démocratiquement compte tenu du pouvoir des grandes entreprises renforcé par l'idéologie néolibérale qui fait de la lucrativité la boussole de la société 3) Elle devrait s'opérer dans un esprit de justice sociale, chacun devant contribuer selon sa situation ( consommateurs, entreprises, pays : " décroissance pour les privilégiés et croissance pour ceux qui en ont le plus besoin ) 4) dans le souci du bien-être. " ce qui compte vraiment n'est pas le pouvoir d'achat mais le pouvoir de vivre". Bien sûr cela ne se fera pas sans efforts, ni même sans conflits sociaux légitimes.
Beaucoup pourraient y souscrire intellectuellement mais la difficulté réside dans leur difficile commencement généralisé d'application du fait de l'indispensable décolonisation de l'imaginaire prévalent dans les sociétés provenant de la surconsommation des images du bonheur marchand et de la difficulté de parler de déconsommation aux pays émergents ! même si le ralentissement de la production et de la consommation vaut d'abord en priorité pour les pays riches et les plus privilégiés entre nous ( La Chine et les Etats-Unis étant les plus grands pollueurs ): elle doit être sélective et cibler ceux qui contribuent le plus au dépassement écologique.
" Ralentir ou périr " est à tout le moins un aiguillon dont le but est de booster la réflexion sur l'un des débats majeurs de l'époque.

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* "La Maison commune de la décroissance", dans une parution de 2022, entend d'abord dénoncer clichés et malentendus comme la décroissance serait le retour à l'âge des cavernes, est liberticide, serait la récession, technophobe, de droite et une affaire de riches
Ensuite, l'ouvrage aborde des thèmes permettant de mieux appréhender ce qu’est, et ce que n’est pas, la décroissance : désintensifier l’agriculture et l’élevage et les ré-empaysanner, démarchandisations anticapitalistes, réduction du temps de travail, plafonnement et le partage des richesses, déconsommation, démobilité, démétropolisation des territoires, sortie du monde des nucléaires …
** Les "pertes et préjudices" sont toujours plus élevés ces dernières années alors que les catastrophes climatiques se multiplient partout dans le monde (inondations dévastatrices, canicules, méga-feux, sécheresses mettant à mal les récoltes). Pour la première fois, la question du financement des dommages déjà causés par le réchauffement sera ainsi à l'agenda officiel de la COP 27. Cette prise en considération était depuis des années une revendication essentielle pour les pays les plus exposés, qui sont aussi souvent les moins responsables des émissions de gaz à effet de serre causant le réchauffement.
Mais les pays riches se sont toujours montrés très réticents
craignant de voir leur responsabilité mise en cause et arguant que le financement climat est déjà suffisamment complexe.

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