Pineda de la Sierra



En remontant le cours de l'Arlanzon, à l'Est de Burgos – d'abord sur la N 120, puis, après Ibeas de Juarros sur la route provinciale 820 – on longe le lac du barrage d'Urquiza et l'on atteint Pineda de la Sierra. C'est un beau village de moyenne montagne (1200 m d'altitude) aux maison bâties avec du grès rouge et dont les rues et les places sont dallées de grandes pierres gris mauve et ocre très clair. En haut, l'église San Esteban se dresse sur un vaste espace qui permet bien d'en admirer la face Sud, la plus intéressante.Pineda Sierra r 076rjj

Son accès, en haut d'une volée de six marches, est un véritable portail roman, légèrement en avant du mur. Son arc en plein cintre est constitué de trois boudins précédant une large voussure plate. L'archivolte repose, de chaque côté, sur les chapiteaux de colonnes doubles.

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Cinq arcatures à droite et six à gauche éclairent la galerie. Leurs extrados sont surmontés par un boudin mouluré qui allège l'aspect du mur. Elles s'appuient sur des colonnes doubles, gémellées ainsi que leurs chapiteaux et leurs bases. Le décor de ces chapiteaux est végétal, très stylisé et rappelle parfois les oeuvres du second maître de Silos: feuillages striés ou bordés de perlettes, etc. Sur trois chapiteaux de la partie gauche, un petit personnage assis, vêtu d'une longue robe plissée, coiffé d'un bonnet carré, donne le sentiment, par son air un peu bougon, de ne pas apprécier d'être coincé entre les deux corbeilles. Est-ce un roi? un juge? un prêtre?

Le portail proprement dit de l'église offre une très riche apparence. Les cinq colonnes qui, de chaque côté, supportent l'archivolte, sont séparées par quatre colonnettes qui confèrent une certaine élégance à l'ensemble. Les arcs sont constitués de boudins, par endroits accompagnés d'un tore de plus fin diamètre.

Les dix chapiteaux sont de grande taille par rapport à la hauteur des colonnes. Les tailloirs, ornés de palmettes, ont des dimensions variables mais toujours assez importantes par rapport aux corbeilles.

Sur le premier chapiteau de gauche, un évêque semble bénir un mort allongé à sa droite. Viennent ensuite des harpies et des griffons, et enfin une sirène à double queue.

A droite, on aperçoit sur le premier chapiteau des personnages non identifiés. L'un d'eux, à la limite du deuxième chapiteau, porte une longue robe. Suivent trois chapiteaux décorés de feuillages stylisés.
Le dernier chapiteau, près du portail, met en scène une Adoration des Mages.Marie tient devant elle un Enfant Jésus déjà bien grand. A leur gauche, peut-être est-ce Joseph qui s'appuie sur un bâton et lève une main, comme pour signifier qu'il est temps de fuir en Egypte.

Les fenêtres de l'abside sont intéressantes par leurs colonnes trapues et leurs chapiteaux: feuillages stylisés, oiseaux affrontés. Enfin, l'édifice comporte un bel ensemble de modillons.