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Abbaye blanche et monastère noir à Noirmoutier.
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** L'abbaye Notre-Dame de la Blanche.
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C'est seulement depuis le chemin de Frechansère que le site de La Blanche peut être admiré dans son ensemble.


La vue aérienne permet naturellement de mieux localiser les différents bâtiments de l'ancienne abbaye de La Blanche.

( D'après une carte postale ancienne. Collection particulière ).

En 1172 des moines cisterciens de l'abbaye de Buzay fondent un premier établissement monastique sur l'îlôt du Pilier à cinq kilomètres de la côte noirmoutrine :" Isle Dieu " : Beata Maria de Pilliario, de Insulae Dei. La communauté devait y rester une trentaine d'années.Mais les conditions de vie sur ce rocher battu par l'océan étaient difficiles même pour des personnes ayant décidé de mener une vie ascétique.. En 1205, Pierre V de la Garnache accorda aux moines blancs une terre au nord de l'île de Noirmoutier. Telle est l'origine de l'abbaye de la Blanche, ainsi dénommée à cause de la couleur de leurs bures monacales. Une communauté cistercienne occupa le site durant près de six siècles avant d'être chassée à la Révolution française après avoir subi comme toute l'île les incursions dévastatrices anglaises entre 1350 et 1353, en 1388 et 1392.
A partir de 1475, l'abbaye connut le régime de la commende. En 1610 les bâtiments conventuels étaient en ruines. Ils devaient être reconstruits en 1632, 1700 et des travaux de rénovation furent entrepris entre 1760 et 1770.
La petite communauté de moines blancs restera en ce lieu si serein jusqu'à la Révolution française.
L'abbaye possédait un vaste domaine agricole de 57 hectares entourant ses bâtiments et clos de murs. Ce domaine vendu comme bien national en 1791 a été conservé par ses propriétaires successifs depuis 1869 dans son intégralité jusqu'à nos jours.

Des constructions du XIIIe siècle il ne reste que peu de choses ; de l'église du XVe détruite en 1798 il subsiste quelques éléments ; de la fin du XVIIe il reste des bâtiments conventuels ; le logis de l'abbé achevé en 1715 est en bon état.



C'est en longeant la grève entre La Madeleine et La Linière que l'amateur de vieilles pierres peut entrevoir les vestiges de
l'ancienne abbaye de La Blanche émergeant d'un bois de chênes verts.


Des constructions monastiques du XVIIe siècle donnant sur la cour du cloître il reste deux bâtiments en équerre.


A l'Ouest s'élèvent des
bâtiments conventuels aux toits d'ardoises grises du XVIIe siècle... Remarquer la pente de la toiture soutenue par une belle charpente !!!.
( Carte postale ancienne, collection particulière ).



Les
bâtiments monastiques vus sous un autre angle, depuis la route de La Madeleine, ouvrent sur la cour du cloître disparu.
Le petit pan de mur à gauche du cliché est un vestige de l'église abbatiale ruinée. L'ancienne abbaye n'étant pas ouverte au public seule la carte postale ancienne ci-dessous nous permet d'avoir un aperçu de ces vestiges architecturaux.


En plus des bâtiments monacaux, l'abbaye dispose encore de quelques beaux restes tels ceux de la chapelle...dits de " la Porte Dorée ".
Il s'agit d'une porte latérale Nord de l'ancienne église abbatiale disparue. C'était l' accès direct à l'église du XVe siècle depuis l'aile Sud du cloître.
Le feuillage sur ce vieux cliché masque l'arc peu accentué du linteau mais permet toutefois de se faire une idée du beau décor des piedroits.
( Cliché obtenu à partir des Archives Départementales de la Vendée).




Ce qui reste de l'aile Nord des anciens bâtiments conventuels. Les corbeaux de pierre supportant la charpente de l'ancien cloître sont encore apparents sur le mur.


Que fait ici cette photo de l'église de l'Epine?
On rapporte communément que
les colonnes de l'église Saint-Jean proviendraient de l'ancienne abbatiale de La Blanche...


On aperçoit encore depuis le chemin côtier des
éléments architecturaux réemployés comme ci-dessus.



Le
Logis de l'Abbé et la Porte des Lions vus depuis la rue de la Serpentine.



Une des constructions majeures de l'ancienne abbaye est constituée par " la Porte des Lions "qui sert d'entrée monumentale à l'enclos abbatial.
Voici comment on peut l'apercevoir de loin derrière les toits de l'exploitation agricole.


Cette vue de détail permet de comprendre pourquoi ce fameux portail est dit "
Porte des Lions ".
La présence de deux félins qui se font face couchés sur deux pilastres surplombant l'ensemble justifie l'appellation.


Et la voici d'après une carte postale ancienne comment se présente globalement ce grand portail avec son cintre caractéristique en forme de coquille striée. Un fronton en forme de triangle domine la construction remontant au premier tiers du XVIIIe siècle. Un long chemin arboré conduit à un
grand portail ( Collection particulière ).


Sur la photo, à droite de la Porte des Lions s'élève l'ancien logis de l'abbé commendataire de La Blanche. Ce bel édifice, qui fait face aux bâtiments monastiques, a été achevé en 1715.


L'ancienne abbaye n'étant pas ouverte au public, seule une carte postale ancienne permet de le présenter dans son ensemble.
( Collection particulière ).

** L'ancien monastère noir Saint-Philbert.
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Philbert, en conflit avec le maire du palais de Neustrie, doit quitter l'abbaye de Jumièges qu'il a fondé près de Rouen. Il trouve asile auprès de l'évêque de Poitiers Ansoald qui l'autorise en 675 à se retirer avec quelques moines sur l'île d' Her ou Herio, aujourd'hui île de Noirmoutier. D'abord appelé Hermoutier, le monastère prend le nom de Noirmoutier en raison de la couleur de la coule bénédictine des moines qui l'occupent. L'abbaye connaîtra des jours dramatiques lors des incursions dévastatrices des Sarrasins, puis des Normands. Ces derniers la saccagent au IXe siècle. Les moines se réfugient près de la communauté monastique de Tournus en Bourgogne en l'an 875, après une pérégrination de près de quarante ans avec les reliques de leur saint fondateur. Vers l'an mil le monastère est réduit en prieuré dépendant de l'abbaye de Tournus. Le régime de la commende fut introduit dès la seconde moitié du XIVe siècle. Les bâtiments conventuels seront vendus comme biens nationaux en 1790. La crypte mérovingienne est le seul témoin de l'abbaye noire de Noirmoutier-en-l'île. Elle est classée monument historique depuis 1898.


C'est dans un site alors solitaire, au sud du bourg, près de la grève que Philbert fonda un monastère " dont les murailles devaient être battues par la marée montante ".

L 'église - vue depuis le donjon du château - fut édifiée sur l'emplacement du monastère fondé en 677 par Philbert. Pillée par les Sarrazins au début du VIIIe siècle, l'église fut incendiée par les Normands en 846 et reconstruite au XIe siècle. Les différences de pente de la toiture marquent la présence de collatéraux ajoutés à la nef ( Sud à droite de la photo au XIV e siècle, Nord au XVIIe en amputant une partie de l'ancien cloître aujourd'hui totalement disparu ). Le clocher néo-roman a été construit en 1875 après que la flèche en bois ait été détruite par un incendie en 1843.


La partie la plus ancienne de l'édifice supérieur est constituée par l'abside ( XIe siècle ). Elle a été prolongée au XIIe siècle par un vaisseau central à la charpente apparente.



Enfeu de style ogival très sobre contenant notamment un bas-relief mutilé et une crucifixion sans doute du XIIe siècle.
La colonne retrouvée lors des travaux de restauration de la crypte pourrait remonter à l'époque mérovingienne.


Enfeu dit des " sept dormants " ( jeunes martyrisés sous l'empereur Dece ).
Du motif central formant clé de voûte rayonnent quatre nervures retombant sur des culs-de-lampe à demi-effacés.


La crypte de saint Philbert, située sous le choeur de l'église paroissiale a été construite à la fin du XIe siècle -début du XIIe à l'emplacement de l'ancienne abbaye bénédictine.Du point de vue architectural, la crypte - monument majeur de l'île - est longue de 8,50 mètres pour 6 mètres de large. Huit colonnes divisent l'espace en trois parties ; douze colonnes engagées supportent les retombées des arêtes de la voûte.


Les voûtes et les piles qui les supportent dateraient du XIe siècle lorsque la crypte a fait partie intégrante de l'église bâtie pour le prieuré de Saint Philbert.


De l'époque mérovingienne, il ne reste que la base des murs et les ébrasements des fenêtres murées.


La crypte contient une relique de saint Philbert et son tombeau vide. Le corps du fondateur du monastère noir y reposa de 684 à 836. Ensuite, sa dépouille fut transportée à Tournus pour échapper aux invasions normandes du IXe siècle.
La crypte fut remaniée au XVIIe siècle et restaurée en 1863. Lors de la campagne de restauration de 1863 furent mis en évidence les restes de ce qui fut probablement la chapelle originelle de la fondation de saint Philbert.

Ce cénotaphe est une construction en forme de sarcophage couvert d'un toit à deux pentes. Il dispose pour toute décoration d'une croix pattée et allongée sur le faîte.