L'ancienne collégiale d'ENNEZAT,
reférence dans l'art roman auvergnat.
Malgré ses mutilations l'église d'Ennezat demeure un des plus anciens témoins du roman auvergnat ;
n'aurait-elle pas été édifiée un demi-siècle avant les principales réalisations romanes de la région ?
L'ampleur du choeur gothique ( XIIIe siècle ) apparaît nettement
au-delà des parties romanes ( XI e siècle ) subsistantes construites en arkose : nef, bas-côtés et transept.
Par sa partie occidentale l'édifice appartient au groupe des monuments romans auvergnats dits majeurs.
La façade de l'église Saint-Victor et Sainte-Couronne telle qu'elle se présente aujourd'hui
de l'ouest après les travaux effectués au XIXe siècle.
On est frappé par l'emploi de pierre de Volvic au lieu de l'arkose.
L'utilisation de pierres blanches ajoute à la polychromie de l'ensemble.
La porte occidentale en plein cintre dispose d'un linteau triangulaire
avec tympan décoré de petits triangles ornementaux de couleur.
Le clocher ajouré de deux étages de baies - restauré en 1870 - est supporté par un petit massif barlong ;
dommage que la perspective soit quelque peu faussée par l'ajout gothique à l'arrière-plan.
Masque feuillu ; ici, c'est par la bouche que s'échappent des feuillages ;
composition ornementale ou essai de symbolisation des paroles des hommes ?
( AThuret, c'est par les oreilles que sortent les tiges végétales ).
Un remploi de voussures d'un porche du XIIe siècle semble avoir été utilisé
pour une porte moderne de la façade sud...
La nef est relativement étroite mais bien proportionnée.
L'élévation latérale comporte deux niveaux : les grandes arcades et l'étage des baies latérales.
Elégance et clarté se dégagent de la construction.
L'éclairage est réalisé par le narthex et le transept, par les baies des bas-côtés et des tribunes.
Bel étage des tribunes.
Au-dessus de chaque arcade s'ouvrent deux baies géminées d'une grande sobriété.
La croisée du transept est surmontée d'une coupole sur trompes flanquée de deux bas-côtés.
La tribune de l'étage supérieur du narthex est d'une élégante sobriété.
Elle jette sur la nef un jour abondant expliquant en partie la luminosité de l'édifice.
Etroitesse également des bas-côtés de la nef.
Ici, le bas-côté sud voûté d'arêtes.
La nef centrale et ses deux nefs latérales constituent sans doute
un des plus beaux ensembles de l'architecture romane auvergnate.
Perspective sur quelques chapiteaux ; notamment, un chapiteau à fleur d'eau ( dans un espace dit " le marais " ).
Le supplice de l'usurier est le plus fameux des chapiteaux de la collégiale.
Ici, il a sa bourse pendue à son cou et à ses pieds son pot de terre abritant ses richesses. Nu, il est empoigné par deux
personnages démoniaques vêtus d'un pagne.
La signification du message gravé est sans ambiguïté :
" en pratiquant l'usure, c'est pour moi que tu as travaillé " fait dire le sculpteur à Satan.
Ce thème du châtiment de l'avare est fréquemment rencontré dans la sculpture auvergnate.
Une variante du thème de l'équilibre avec le calice comme élémént central.
Deux sirènes figurent aux angles de ce chapiteau.
Une variante du thème de la réticence avec ces oiseaux se détournant l'un de l'autre.
Un des chapiteaux mettant en scène des personnages.
Sobriété mais belle facture des chapiteaux à feuillages.
Bel Y symbolisant la dualité entre le Bien et le Mal
sur cet élément déposé à l'entrée de la nef.