La basilique Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand,
un des joyaux de l'art roman auvergnat.
L'édifice primitif fut bâti à la fin du VIe siècle par saint Avit, évêque de Clermont,
en un lieu appelé le Port. Ce terme signifiait échange, entrepôt.
Dédiée à Marie, l'église actuelle daterait de la fin du XIe - début du XIIe siècle ;
elle est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.
A la différence de la cathédrale gothique dont les flèches se voient de loin,
Notre-Dame est enserrée dans les maisons du quartier du Port.
Vue du Sud printemps 2006 après travaux de rénovation.
Malgré le manque de recul l'ordonnance classique auvergnate des masses du chevet, du massif barlong et du clocher apparaît.
Le clocher octogonal à deux étages est la réplique reconstruite au XIXe siècle de celui de l'église de Saint-Saturnin
lequel est un des rares clochers à avoir échappé aux mutilations révolutionnaires.
Des mosaïques - alliant l'arkose blonde et la pierre volcanique - et des niches ornent l'abside et
les chapelles rayonnantes sous les corniches aux modillons à copeaux.
Chapiteau extérieur du chevet : Le sacrifice d'Isaac :
Avec son épée Abraham est prêt à sacrifier son fils couché sur un autel ; noter le bélier et le fagot de bois pour l'holocauste.
Chapiteau extérieur du chevet : Adam et Eve ( copie ).
Chapiteau extérieur du chevet : Griffons buvant dans un calice ( copie ).
Le portail sud comporte un des rares tympans d'Auvergne.
Le linteau et le tympan du portail sud ( fin du XIIe siècle ) ; la polychromie serait du XVIIIe.
Au tympan le Christ - mutilé - siége en majesté entouré de deux séraphins chantant sa louange.
Sous le Christ, il ne reste que deux des quatre symboles des évangélistes ( le boeuf de Luc , le lion de Marc ).
Le linteau en bâtière évoque, à gauche, l'adoration des Mages s'inclinant devant l'Enfant-Roi
et Marie siégeant sur un trône.
La Présentation de Jésus au Temple et son Baptême dans le Jourdain occupent la partie droite du linteau.
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Une statue de part et d'autre du portail représente deux prophètes :
à gauche, Isaïe ; à droite, Jean Baptiste le précurseur.
Le croisillon sud comporte un fronton décoré de triangles et de mosaïques de pierres blanches et noires.
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( Cet autre linteau en bâtière du XIIe siècle n'appartient pas à N. D. du Port.
Incorporé dans la façade de l'immeuble d'angle de la place des Gras, il était sur sur un portail de l'église Saint-Pierre détruite à la Révolution.
Il évoque le lavement des pieds des apôtres par le Christ, le jeudi saint. )
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Dès l'entrée, les hauts piliers, le rythme des arcades et le progrès de la lumière mènent le regard vers le sanctuaire.
Les ouvertures voient leur nombre s'accroître au transept et dans le choeur alors que
la nef ne reçoit de lumière que par les baies des collatéraux et des tribunes.
Des tribunes en quart de cercle surmontent d'étroits bas-côtés.
Les collatéraux sont voûtés d'arêtes.
La croisée du transept comporte des murs ajourés de baies supportant une coupole sur trompes.
Noter la " porte de l'au-delà " ou en termes moins imagés le petit oculus central.
Le choeur est entouré d'un déambulatoire voûté d'arêtes sur lequel débouchent quatre chapelles rayonnantes.
La douceur romane de la lumière apparaît en cet espace.