Abbatiale Notre-Dame de Fontgombault
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L'Abbaye Notre -Dame dans son site.

Des ermites s’installent, dans des grottes, sur la rive gauche de la Creuse, peut être dès le début du XIe siècle, près de la fontaine qui porte le nom de l’un d’eux, Gombaud . À la fin du siècle, l'ermitage devînt une communauté sous la direction de Pierre de l’Étoile qui, en 1091 fonde un monastère sur la rive droite.
L’église abbatiale, achevée vers 1140 et longue de plus de 80 mètres, fut consacrée en 1141.
Les XIIe et XIIIe siècles voient un développement remarquable de la communauté, avec l’implantation de nombreux prieurés ruraux.
Pendant la guerre de Cent Ans l'abbaye fut fortifiée.
Elle fut dévastée lors des guerres de Religion.
Avec la Commende, l'intervention du pouvoir royal dans la nomination des abbés, officielle à partir du concordat de 1516, vient profondément bouleverser les dispositions de la Règle.
Fort heureusement, en 1848, lors d’une visite à l’abbaye en ruine, un prêtre du diocèse, l’abbé Lenoir, décide de la sauver. Il y intéresse les pouvoirs publics ainsi que la communauté trappiste de Bellefontaine en Anjou. En 1849, un essaim monastique s’installe sur les rives de la Creuse et commence à restaurer l’église et les bâtiments avec l’aide d’une colonie pénitentiaire.
Les travaux de restauration se terminent à la fin du siècle par la reconstruction de la nef ( 1889-1899 ), alors que les restaurations du chevet et du transept datent de 1849-1857 sous la direction de l’abbé Lenoir. Des moines de différentes congrégations se succédèrent.
De 1914 à 1918 l'abbaye servit d'hôpital pour les blessés de l'armée belge.
En 1919 un petit séminaire et un séminaire de vocations tardives y sont ouverts, ce dernier restant en activité jusqu’en 1948. À cette date, la congrégation de Solesmes fit revivre l'idéal monastique bénédictin ; le monastère redevint abbaye en 1953.


L'abbatiale dans son site


L'abbatiale vue depuis la chapelle de Décené.


Perspective sur le flanc Nord de l'édifice qui se caractérise par sa simplicité.


Le clocher de plan carré émerge des combles du transept ; un toit en pavillon et un lanternon furent élevés au XIXe siècle.


Le pignon du croisillon Nord du transept apparaît fort dépouillé avec deux fenêtres hautes aux archivoltes comportant des dents de scie.


Crédit photo : Elena Sabadosova Pinterest


Le chevet vu du Sud-Est est remarquable par le jeu de ses arrondis des chapelles et du déambulatoire. L'abside s'étage sur trois paliers : chapelles au nombre de cinq, déambulatoire, hémicycle du sanctuaire. Des corniches à modillons figurent aux différents niveaux.


En face l'abbatiale, se dresse la chapelle de Saint-Benoît de Décené qui desservait autrefois un prieuré de l'abbaye. situé initialement sur la commune de Pouligny-Saint-Pierre. Pour la sauver de la ruine les moines l'ont démontée en 1965 et remontée en 1972.


Un petit masque-culot à la mine inattendue vous accueille !!!


L'intérieur de l'église



La nef est longue de 80 mètres et s'élève à 17,60 mètres. L'axe longitudinal est brisé à quatre reprises pour s'infléchir du Sud-Est à l'Est-Sud-Est. Les travées sont rythmées par les doubleaux.

La nef de l’abbatiale est reconstruite entre 1889 et 1899. Sa pierre, très blanche, issue de carrières poitevines, contraste avec la patine des parties plus anciennes.



Par les verrières du déambulatoire et des chapelles rayonnantes le sanctuaire est élégamment éclairé. Au fond on aperçoit les six colonnes cylindriques du rond-point; l'arc oriental est en plein cintre.


Les deux collatéraux ont une élévation sous voûtes de 8, 80 mètres soit exactement la moitié de la hauteur de voûte centrale. La sculpture de l'ancienne nef ( avant sa destruction ) n'est représentée que par les chapiteaux des bas-côtés à base d'ornementation végétale. Les chapiteaux du vaisseau central proviennent tous de la restauration de 1899…


Crédit photo :paj-mag
Le décor sculpté du sanctuaire et du déambulatoire repose sur un programme végétal. Seul un chapiteau échappe à l'uniformité de l'ornementation du type feuillage. Du fait de la clôture ce chapiteau du chœur situé dans la partie de l'église réservée à la communauté monastique - à droite de l'autel du sacrifice - il nous faut emprunter ce cliché figurant un personnage songeant au milieu d'acanthes. L'hypothèse généralement avancée est qu'il pourrait s'agir du songe de Jacob.


Dans le collatéral Sud se tient une vierge murale du XIIe siècle, jadis encastrée au-dessus du portail Nord. Vénérée depuis la Révolution sous le titre de Notre-Dame du Bien Mourir quand un malheureux ayant tenté de la profaner, fit une chute dont il mourut peu après, mais en manifestant un profond repentir. Lors du Xe centenaire de la fondation de l'abbaye la statue a été solennellement couronnée en 1994 par l'archevêque de Czestochowa.



En haut de l'allée de la nef centrale, gisant de Pierre de l'Etoile, ermite puis premier abbé fondateur de Fontgombault, mort en 1114. L'abbé tient de la main droite la crosse et de la gauche le livre de la Règle de saint Benoît.


ICONOGRAPHIE DE LA FACADE



Ordonnancement général de la façade Ouest. Le niveau inférieur semble s'étendre alors que le grand pignon paraît haut et étroit, flanqué de deux ailerons.


La façade comporte quatre contreforts qui délimitent trois zones, soulignant ainsi le plan de l'intérieur.
De l'auvent qui abritait jadis le grand portail il ne reste que trois corbeaux et le solin de pierre.
La fenêtre axiale est géminée par un meneau et s'ouvre sous une rose qui date de la fin du XIIIe siècle.
L'échauguette à mâchicoulis et les archers ont été établies au XIVe siècle pour la défense de l'abbaye lors des guerres franco-anglaises.



Cliché Placide Verdot, 3é quart du XIXe siècle. Archives départementales de l'Indre, 6 FI 50
Portail de l'ancienne église.
Cet ancien cliché permet de voir, à travers cette porte, l'état d'une partie de la nef en ruines depuis sa destruction en 1569 par les calvinistes.


Dans le massif inférieur de la façade occidentale on observe les deux colonnes-contreforts courtes et trapues renforçant les contreforts rectangulaires. Huit colonnettes supportent l'archivolte du grand portail presque aussi large que haut, sans tympan.


L'archivolte est formée de quatre voussures enveloppées dans un grand arc ouvragé. On note l'importance donnée aux faisceaux de tores et les rosaces de la petite voussure interne.


Le grand arc enveloppant contigu à la quatrième voussure comporte des rinceaux à colombes qui s'avancent comme en procession à l'entrée de l'église vers la Jérusalem céleste.
Elles se rejoignent à la clé.



Les rinceaux à colombes sont " liserés d'un galon à dents de loup et d'un ruban angevin à zigzags ".


Un élégant et mystérieux personnage féminin, les mains sur les hanches, est inséré au milieu des rinceaux à colombes.


Les chapiteaux supportés par les colonnettes de la partie gauche du portail.


Base de la partie gauche du portail. Les colonnettes reposent sur des lions accroupis.Ils sont ici gardiens du seuil, en avant-poste du sacré.


Comme les précédents de gauche les chapiteaux de la partie droite du portail sont supportés par des colonnes lisses restaurées.



Les colonnettes de la partie droite du portail reposent également sur des lions couchés marquant le passage du monde extérieur à l'église.


Détail d'un des lions de la base gardant et protégeant l'entrée.


Lions adossés aux têtes à l'angle de la corbeille sur le chapiteau à droite du portail.


Les queues des lions sont entrelacées et fleuries.


Une représentation des forces du mal ?




L'arcade aveugle Sud.

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Corbeilles à feuillages et être fabuleux.

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