L’église Saint-Blaise de la Celle
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L’église Saint-Blaise est l’édifice d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Déols, dont l’origine peut remonter au XIe siècle, mais attestée en 1155. La construction s’est faite probablement en deux campagnes rapprochées: d’abord le sanctuaire, le transept et les deux premières travées de la nef, puis les trois autres travées et la façade.
Les arcs boutants qui renforcent les contreforts sont l'œuvre des XV et XVIIe siècles.
Le berceau de la nef a été refait en 1898.
Le monument conserve un important ensemble de chapiteaux sculptés.


De robustes arcs-boutants de part et d'autre de la nef semblent amarrer l’église au sol et lui confèrent une allure gothique que dément la structure dePour un édifice d'origine romane la présence d'arcs-boutants apparait singulière. Ils ont été ajoutés au XVe siècle côté Sud, puis reconstruits en 1898.



Le clocher, carré, avec ses baies géminées, implanté à la croisée son premier étage est nu; l'étage supérieur est percé sur chaque face de quatre baies en plein cintre groupées deux à deux sous des arcs de décharge. La tour est surmontée d'un toit en pavillon. Le clocher a été restauré en 1911.


LE CHEVET



Bel étagement des volumes du chevet.

Le chevet est à pans coupés dans sa partie supérieure encadré par deux absidioles aux bas-côtés du chœur et de deux autres, plus profondes, aux bras du transept.



Absidioles Sud. Chacune est épaulée par deux contreforts-colonnes et dispose d'une fenêtre plein cintre qu'entoure une archivolte..



Absidioles Sud. Les chapiteaux sont richement ornés de feuillages et de têtes.


Têtes tirant la langue de part et d'autre d'un homme à la barbe bifide.

Têtes humaines et créature monstrueuse dans un maillage végétal.

Composition aux expressions particulièrement horrifiques.

En plus des masques des oiseaux émergent des feuillages.



Les quatre contreforts-colonnes de l'abside portent de grandes arcades surhaussées d'un mur polygonal à cinq pans au sommet duquel court la corniche.


Absidioles Nord. Contreforts-colonnes et chapiteaux de la même inspiration que ceux des absidioles Sud.


Aux mimiques humaine et monstrueuse s'ajoutent de mini créatures sortant du feuillage.


Corbeille disposant de la plus importante population de masques divers et d'animaux ( singe, chouette …).



Variations sur les mêmes thèmes…


… en moins grouillantes.



LA FACADE





La façade encadrée par deux contreforts plats est axée sur la porte en plein cintre sans tympan qu'abrite un avant-corps couvert d'un glacis dont la saillie est portée par des modillons à têtes.


Au-dessus du portail s'ouvre une grande fenêtre en plein cintre qu'entoure un boudin continu. De part et d'autre cette baie axiale sont percées deux petites fenêtres qui éclairent les bas-côtés; un bandeau mouluré contourne leurs archivoltes.
Par ailleurs toute la façade est construite en bel appareil régulier, à l'exception de sa partie inférieure, sous l'appui des fenêtres latérales, qui est faite de moellons.



La façade ne présente pour tout décor que deux reliefs de facture fruste de part et d'autre de l'entrée de l'église; leur signification reste à ce jour mystérieuse. La première scène à droite du portail est complétée par la présence en saillie d'une encolure équine.




A droite on observe deux personnages portant un court vêtement plissé descendant seulement à mi-cuisses se tiennent l'un à la tête, l'autre à la taille ;
Entre leurs jambes on remarque, d'une part, un animal ressemblant à un renard, dans une cage, de l'autre, une sorte de récipient , voire une lampe à huile ; le tableau est complété par des reptiles s'agitant au-dessus de leurs têtes.




Les personnages du relief de gauche, évoquent peut-être deux lutteurs. Plus frustes encore que les précédents ces deux hommes s'empoignent par la nuque; derrière eux un objet conique fait de lattes de bois fait penser à un ou pourquoi pas à une hotte…


En-dessous du tableau précédent se trouvent sur une autre pierre rectangulaire, un jeune bovidé en marche posant la patte sur une boule et une autre tête animale en haut-relief.


Ces scènes énigmatiques d'allure archaïque sont de facture préromane. Ce sont probablement des remplois de décors ayant ornés un édifice ancien, mais de quelle époque ? En plus quel est le statut de l'inscription présente sur les deux tableaux " FROTOARDUS "? nom du sculpteur, d'un personnage ?



ARCHITECTURE INTERIEURE

La nef est composée de trois vaisseaux de cinq travées de taille inégale couvertes d'une voute en berceaux à doubleaux. La voûte en berceau de la nef et les arcs-boutants côté sud sont démolis et reconstruits en 1898
Les magnifiques chapiteaux du chœur figurent des végétaux et des animaux affrontés.




La nef est couverte d'un berceau plein cintre, d'ailleurs refait à la fin du XIX e siècle, dont les arcs doubleaux retombent sur une colonne engagée dans les piles de la nef.


De la nef vers un bas-côté : grande arcade de tracé plein cintre, chapiteaux ornés de feuillages, d'animaux…


Colonnade du chœur côté Nord : trois arcades portées portées, par deux piles centrales et de chaque côté, par deux colonnes engagées.



L'iconographie des chapiteaux de cette colonnade tourne autour du thème de la corbeille corinthienne.


Trois niveaux de feuillages superposés.


En revanche, le chapiteau de droite de cette colonnade Nord comporte de face des lions affrontés et aux angles du tailloir des fauves adossés réunissant leurs têtes.


Le côté Sud du chœur les corbeilles des chapiteaux comportant des monstres au corps allongé, affrontés ou adossés mordant leurs queues repliées et retournées en volute, des oiseaux au longs cous enlacés, des têtes largement dégagées : hommes barbus encadrant des visages féminins, des mufles de monstres aux oreilles pointues. Dans un maillage végétal des oiseaux aux longs cous enlacés sous les angles des tailloirs.



Les diverses faces du chapiteau présentent , au-dessus d'une base végétale, des hommes barbus encadrant des visages féminins.


Détail. Plan rapproché sur un visage de femme.


Parmi les autres chapiteaux observe notamment des personnages à la barbe bifide…


… des mufles de créatures monstrueuses…


… des masques aux oreilles pointues émergeant de feuillages …


… des masques tirant la langue.


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