Nef, chœur et chapiteaux
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Edifiée sur un plan en croix latine l'église comporte une nef raccourcie d'une travée, des collatéraux, un transept, un chœur, une abside et deux absidioles.

La qualité de la sculpture et l'état de préservation des chapiteaux historiés font la réputation de ce monument qui a conservé de beaux éléments romans.

La nef

Le vaisseau central est séparé des bas-côtés par des colonnes recevant les arcs brisés des grandes arcades. Il est couvert d’une charpente du XVIIe siècle.



La nef a été très remaniée avec de grandes arcades brisées ; son berceau de bois daterait du XVIIe siècle.

Le chœur s'ouvre sur un arc brisé comme les trois autres côtés de la croisée, après deux travées il se termine par une abside voûtée en cul-de-four dont il est séparé par une arcade en plein cintre. Il est bordé de chaque côté de deux absidioles orientées parallèles dans la prolongation des nefs latérales. Outre la qualité du décor sculpté chapiteaux, frises, colonnes, ce qui en fait l'originalité est l'importance des larges baies en plein cintre de l'abside qui le rend très lumineux.



Coupole sur trompes de plan octogonal. Des arcades brisées la délimitent.



A droite, au Sud, il convient de remarquer le fameux chapiteau de la Tentation à proximité du transept.


Le chapiteau de la Tentation du Christ au désert.
Jésus, doté d'un grand nimbe crucifère est assis sur un trône à corps de reptile. De sa main droite il menace un démon doté d'ailes qui esquisse un mouvement de recul.




Gros plan sur le démon velu aux pattes dotées de serres.


L'autre démon esquisse à l'instar du premier un geste de recul et tend à Jésus la pierre qu'il lui propose de transformer en pain. Jésus tient le livre de la Loi dans sa main gauche. : " ce n'est pas de pain seul que vivra l'homme ".




Plan rapproché sur le second démon nu aux mains se terminant par des griffes.

Chapiteaux du chœur

Le chœur contraste par la richesse de ses sculptures avec la nef qui en est peu pourvue.


Perspective sur le chœur et l'abside.

Le chœur s'ouvre sur un arc brisé comme les trois autres côtés de la croisée, après deux travées il se termine par une abside voûtée en cul-de-four dont il est séparé par une arcade en plein cintre.




Griffons, croisements d'un aigle et d'un lion au train-arrière. ( pilier Nord-Est du transept )


Corbeille à décor végétal.


L'acrobate, l'animal fabuleux, l'accroupi.

En face, toujours à l'entrée du chœur sur la colonne nord-ouest un acrobate en position particulière est ensuite représenté sur l'autre angle en position accroupie.


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L'acrobate tient sa langue entre les mains est proche d'un monstre évoquant ses turpitudes ou ses convoitises lesquelles empêchent une conversion.
L'homme en position plus stable, accroupie à l'autre angle du chapiteau, illustre un début de retournement.


Les monstres dévorants

Des monstres aux crocs menaçants semblent chercher à ingurgiter deux personnages. A-t-on affaire à un autre type d'illustration de la passion dévorante ...? qui empêche l'homme de se tourner vers la spiritualité




Daniel et les lions ou plus simplement un homme assiégé par ses passions puisque ne figure pas le prophète Habaquq.


Chapiteau dit des lions adossés crachant des feuillages.



Lions affrontés qui se détournent l'un de l'autre ; quoi qu'il en soit c'est des tensions intérieures de l'homme dont il s'agit dans la symbolique romane.


Trois chats se tenant la langue : évocation du mauvais usage possible de la parole…


Les têtes des quadrupèdes s'unissent à l'angle du chapiteau.


Chapiteau à bustes humains émergeant de la corbeille végétale avec fleurons portent une coiffure de feuillages.


Crédit photo : belles églises.com
Pélicans aux cous enlacés illustrent la charité, l'amour des parents pour leurs enfants… et masque barbu.
Les pélicans symbolisent notamment l'Amour de Dieu pour ses enfants, car selon la légende ils donnent leurs propres corps pour nourrir leurs petits.      
     


De la gueule de ces chats sortent de longues langues. Encore une fois dans l'imagerie romane au-delà des bêtes c'est de l'homme dont il s'agit. Le tailleur de pierre entend probablement rappeler l'importance de la parole, meilleure et pire des choses chez l'homme.
Les pommes de pin, par leur nature peu putrescible, représentent la vie éternelle.




Personnages debout tenant en commun un objet. A la base de l'ensemble une couronne végétale constituée de palmettes retombant de part et d'autre du tore de l'astragale ( collerette dite berrichonne ).


Chapiteaux de l'abside


L'abside voûtée en cul-de-four avec ses trois fenêtres.


Vue d'ensemble des chapiteaux Sud.



Une belle sirène bicaudale tenant ses tresses.
Le sujet de la sirène pisciforme présentait de nombreux avantages : un thème à haute valeur esthétique et ornementale qui se prêtait à tous les traitements ; un thème utilisable par les clercs qui y trouvaient matière à sermons sur les dangers de la séduction féminine.
La sirène, belle, séductrice, luxurieuse pouvait s'appréhender comme l'archétype de la féminité dans tout ce qu'elle pouvait représenter de dangereux selon l'éthique dominante de l'époque que révèle la littérature du temps. Or, les textes médiévaux sont pour une grande part l’oeuvre de religieux écrivant pour d’autres clercs formés pour avoir une défiance envers la gent féminine, la nudité des corps et les comportements sexuels. La luxure étant un péché inséparable de la femme dans la pensée chrétienne du temps !!!



Masque moustachu d'angle au long cou.












Deux personnages en position d'atlantes qui supportent leur condition d'hommes et les difficultés de la vie ou les clercs soutenant l'Eglise.


Des êtres simiesques.


Chapiteaux Nord comportant notamment des corbeilles à décor végétal.


Dans le collatéral Sud : éléments divers


Epitaphe du chanoine Sulpicius attribuée au maître de Plaimpied qui aurait également réalisé le chapiteau de la Tentation.

Elle représente Abraham debout portant l’âme du défunt dans les replis de son manteau. L'inscription funéraire est inscrite sur le phylactère. En haut du cadre sont représentées de grandes lettres précisant : PATER ABRAHAM.



Gisant Richard II fondateur d'un monastère pour y établir un chapitre de chanoines réguliers XIIIe siècle

Il a été restitué par le musée de Bourges en 1993 pour le neuvième centenaire de la mort de l'évêque.


Epitaphes de tombes de chanoines regroupées dans le bas-côté droit et qui étaient à l'origine placées sous l'ancien cloître.
( XIIe et XIIIe siècles ).


Les inscriptions funéraires sont gravées sur des moellons à la surface grossièrement polie.


La rédaction des épitaphes est uniforme.

IIII K( alendas ) AUGUSTI OBIIT
ARNVLFVS SAC (er ) DOS ET
CANONI(cus) S(anCti) MARTINI
( Le 4e jour des calendes d'août est mort Arnulf, prêtre et chanoine de Saint-Martin )



Un des anciens bénitiers reposant sur des éléments récupérés de colonne et de chapiteau.

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