La plaine de la côte orientale
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** Sainte-Christine, à Valle-di-Campoloro



Entre Aleria et Bastia, à la hauteur de Prunete, une route grimpe dans les collines en direction de Cervione. Avant d'atteindre des pentes plus raides, à Valle-di-Campoloro, un chemin relativement carrossable mène à Sainte-Christine.

** San Pancrazio, à Castellare-di-Casinca



Sur la Nationale 198, entre Folelli et Querciolo, l'église préromane San Pancrazio est très visible de la route, et mérite une halte.

** Santa Maria Assunta de Mariana, dite "La Canonica", à Lucciana


La Canonica s'élève sur un site paléochrétien. Les fouilles ont permis de retrouver les bases d'une basilique et d'un baptistère du IV
e siècle , des mosaïques, des colonnades de granit, des thermes, etc.
Détruit par les Lombards au VI
e siècle, reconstruit au VIIe siècle, le site de Mariana a été abandonné au VIIIe siècle et a dû attendre la fin du XIe siècle pour être occupé à nouveau. C'est en 1119 que l'archevêque de Pise, légat pontifical, a consacré Santa Maria Assunta.
Avec ses 35 mètres de longueur c'est la plus grande des églises romanes de Corse.

La porte est encadrée par deux pieds-droits dont les coussinets supportent un linteau sculpté en coïlanaglyphe de faible relief où, en partant d'un noeud complexe situé sur la gauche, s'entrecroisent des lacets qui s'achèvent en feuillages.

Un linteau identique et des animaux semblables aux deux griffons et aux deux dragons ornaient l'église Santa Maria de Piedicorte di Gaggio et sont réutilisés dans le campanile de l'église actuelle du village. Il s'agit très certainement de l'oeuvre du même sculpteur.

Entre les deux baies les plus proches de l'abside on peut voir trois grandes dalles de parement, curieusement insérées dans les autres pierres du mur, et ayant nécessité par endroits des découpes de celles-ci. Elles donnent l'impression d'une marqueterie ("un décor en intarsiata", dit
Mme Moracchini-Mazel).
Les pierres sont évidées profondément pour faire apparaître les motifs grâce aux jeux d'ombres.
La bande allongée, de forme trapézoïdale, présente cinq grands cercles enfermant chacun un petit cercle concentrique. Entre les grands cercles: deux rangées d'étoiles à quatre branches curvilignes. Aux angles: trois trous ronds et un trou en étoile curviligne.
En-dessous, une pierre dont les proportions sont données par le nombre d'or, est sculptée en intaille de douze étoiles curvilignes (trois rangées de quatre étoiles); la dernière pierre, presque carrée, présente neuf petits cercles dont le tour et les quartiers sont sculptés alternativement en creux et en relief. Les quatre espaces entre les cerles sont tous ornés de façons différentes, ainsi que les angles de la dalle.
Il s'agit là d'un décor fréquent en Toscane, où des pâtes de couleurs variées remplissaient les alvéoles. On en trouve sur des murs, des devants d'autels, des ambons, etc.
Cependant à Mariana, l'emplacement de ce décor demeure énigmatique. Même s'il s'agissait, comme on l'a supposé, du chef d'oeuvre d'un tailleur de pierres, pourquoi serait-il placé en cet endroit du mur?

Au chevet de Santa Maria Assunta, une très belle abside fait saillie, dont les dalles épousent la courbure. Huit pilastres de faible épaisseur soutiennent sept arcatures plates, elles-mêmes enfermant chacune deux plus petits arcs.

Dans tous les murs, comme à san Parteo, les trous de boulins ajoutent des jeux d'ombres denses qui ponctuent de façon très heureuse la riche palette des calschistes patinés.


** San Parteo de Mariana, à Lucciana



A peu de distance à l'Ouest de l'ancienne cathédrale de Mariana, un chemin mène à travers champs sur le site de San Parteo. Des fouilles ont permis de découvrir ici des cimetières païen et paléochrétien.
Au V
e siècle une petite basilique (basilichetta) fut construite pour recueillir les reliques de San Parteo et de ses compagnons, Paragrino, Partenopeo et Severino. Au VIIIe siècle, les attaques des musulmans ont poussé les chrétiens à mettre ces reliques en sécurité à Noli (Ligurie) dont la cathédrale est dédiée à ces quatre saints.
Les cimetières et les fondations de la
basilichetta sont aujourd'hui couverts par les prairies.