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A la redécouverte du Quercy roman 

  • © Août 2023 joël jalladeau Courriel 0

A la redécouverte du Quercy roman 

Cahors, du pont Valentré …
… à la cathédrale Saint Etienne
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Bâtie dans une boucle du Lot, Cahors est, en quelque sorte, une presqu’île ceinturée de collines vertes qui dominent tout autour.
Deux monuments s'imposent  : le pont Valentré et la cathédrale Saint-Etienne.



Depuis le point haut de la Croix Magne le visiteur de passage à Cahors retient d'abord le célèbre pont Valentré et la légende du diable…



…. mais pour l'amateur de vieilles pierres c'est surtout la perspective sur la cathédrale Saint-Etienne et ses deux coupoles ovoïdes qui mérite aussi d'attirer le regard.

Edifiée à partir du XIIe siècle, c'est un des plus vastes édifices français à coupoles sur pendentifs qui combine éléments romans et gothiques.


L'extérieur


La façade massive rajoutée laisse une impression d'austérité et de lourdeur.
Le narthex est surmonté d'un beffroi encadré de deux tours. Un portail à triple voussures est surmonté d'une galerie et d'une rose.


Angle nord-est du cloître et élévation sud du clocher ainsi que le mur de la nef avec la première coupole.

ette architecture à coupoles se retrouve dans plusieurs monuments de la région.
On en trouve des exemples à
Souillac dans le Lot et à Périgueux en Dordogne.
C


Portail roman méridional.
L'architecture du portail sud comporte deux voussures légèrement brisées sous une archivolte à billettes.
L'arc trilobé et festonné qui attire le regard se retrouve dans un grand nombre de portails. Il daterait de la première moitié du XIIe siècle.

Au dessus du portail on observe une claire voie en brique rouge.

Le portail nord


Le tympan roman du portail place Clément Marot,
réalisé entre1140 et 1150, forme un avant-corps sur la façade nord.
L'intrados, profond, est dénué d'ornement.
Sur l'extérieur, il est bordé d' arcs légèrement brisés, dont le plus élevé touche presque les modillons décorés de figures grotesques.
Il est encadré d'étroites arcatures aveugles ornées de roses.


Ensemble du tympan et des contreforts du portail.


La scène centrale représentant l'Ascension est flanquée de plusieurs petites saynètes représentant la vie de saint Etienne.


L'Ascension du Christ en majesté, une main dressée et de l'autre tenant le Livre.
Accompagné d'anges et d'angelots il s'élève dans une mandorle.


La Sainte Vierge au-dessous du Christ.



A gauche, en haut, l'arrestation d'Etienne par les juifs.
Au niveau inférieur Saint Étienne prêche le Christ aux juifs; deux d'entre eux font mine de se boucher les oreilles.


la lapidation de saint Etienne ; à gauche Saul gardant les vêtements des lapidateurs.
Au registre inférieur
Au-dessus Dieu et le Christ apparaissent à saint Etienne.


Parmi les apôtres de gauche on reconnaît saint Pierre portant ses clefs. A droite Marie.
Au registre inférieur, de petites arcades trilobées abritent des Apôtres et la Vierge.
Le personnage de gauche isolé dont l'attitude et le vêtement différent de ceux des apôtres, représente pour certains commentateurs, probablement le sculpteur qui aurait signé ainsi son œuvre.


Les apôtres de droite.



L’archivolte est ornée d'une frise composée de personnages très maigres, très allongés et se faisant face. Ils illustrent des luttes d'êtres et de quadrupèdes.
La saynète en haut à droite a pu être interprétée comme érotique…


De l'autre côté l'archivolte représente notamment des personnages ferrant un cheval.


Décor finement sculpté du contrefort gauche du portail.


Décor du contrefort droit du portail.

La frise du massif occidental

L'intérieur frappant d'abord par l'absence de transept, ce sont les peintures murales du narthex qui attirent le regard. Elles ont été découvertes en 1950, dégagées et restaurées dans les années 1988 et 1989 après avoir été réalisées entre 1316 et 1324. Peintes sur trois murs, du mur sud jusqu'au mur nord, elles évoquent l'histoire de la Création jusqu'au péché originel.
    1. Moïse médite sur le Livre de la Genèse,


    1. Dieu sépare la lumière des ténèbres et créant les anges. Il sépare les eaux du ciel de la terre et créé les étoiles,

    1. Dieu crée les oiseaux, les poissons et les quadrupèdes,

    1. Dieu insuffle la vie à Adam et tire Ève du côté d'Adam.

    1. Dieu introduit Adam et Ève dans le jardin d'Eden.

    1. Adam et Eve chassés du Paradis.


    1. Un ange habille Adam et Ève.

    1. Adam bêche la terre et Ève file la laine dans une maison fortifiée.


    Les peintures murales de la coupole occidentale de la nef


    Les peintures murales de la coupole occidentale ont été découvertes en 1840. D'abord restaurées en 1891, elles l'ont été encore en 1953 et 1982 . Ces peintures, réalisées entre 1316 et 1324, sont l’un des rares exemples de peinture monumentale gothique conservé aujourd’hui en France et en Europe. Elles témoignent des embellissements apportés à l’édifice roman, à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle. Elles illustrent la lapidation de saint Etienne et des figures de prophètes.

    Le martyre de saint Etienne.

    Au centre de la composition le saint est agenouillé en prière insensible aux pierres qui lui sont lancées. Autour de l’oculus, treize personnages représentant la société médiévale : nobles, guerriers et paysans semblent participer au martyre d'Etienne, sous les yeux de Saül assistant à la scène l’épée levée.



    Des figures de prophètes.


    Autour de la scène du martyre, la coupole se divise en huit grands espaces de 4,50 mètres de hauteur, délimités par de larges bandes ornées de rinceaux et de pampres, dans lesquels prennent place les figures de sept prophètes et du roi David. Ces derniers, présentés en témoins de la lapidation d’Étienne, se tiennent dans des édicules gothiques. Placés sur un fond peint en faux appareil qui simule et prolonge l’architecture, ce décor se réfère directement à l’art du vitrail, lequel tend à remplacer, depuis le XIII e siècle, les grands ensembles peints dans les édifices religieux.
    Sans prééminence de rang, les prophètes se font face deux par deux en tenant chacun un phylactère sur lequel est inscrit leur nom en lettres gothiques suivi de l’abréviation latine de propheta ; ils foulent au pied des monstres symbolisant les vices que dénoncent leurs prophéties. Ces animaux, repeints lors de la restauration de la coupole à la fin du XIX
    e siècle, devaient être un fauve, un serpent ou un dragon.



    Jérémie et Isaïe,



    Esdras et Jonas.


    Habacuq et Ezechiel


    Le roi David et Daniel.
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