Le Nebbio roman
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Le Nebbio (Nebbiu en corse, de nebbia, la brume) s'étend en amphithéâtre au Sud-Est de Saint-Florent, entre le Cap Corse à l'Est, le col de Teghime à l'Est, le Bevinco qui coule au Sud-Est, le Monte Asto (1535 m)au Sud-Ouest et le Désert des Agriates à l'Ouest. C'est la Conca d'Oru (Conque d'Or), dénomination chère à Pascal Paoli, habitée depuis le néolithique, comme en témoignent les sites de Patrimonio, de Pieve, du col de Tenda, entre autres..
** Santa Maria Assunta, ancienne cathédrale du Nebbio à Saint-Florent
A la sortie de Saint-Florent, sur la D. 238 qui conduit à Oletta en suivant la rive droite du Poggio, se dresse la cathédrale, autour de l'emplacement de laquelle les Romains fondèrent Cersunum, qui devint Nebium. Au cours de l'ère chrétienne, Saint-Florent fut le siège d'un évêché du IVe au XVIIIe siècle.
Un peu plus petite que la Canonica, mais construite sur le même modèle entre 1125 et 1140, elle offre aux regards, sur un terre-plein bien dégagé, sa structure faite de blocs de calcaire blanc légèrement rosé à grain très fin. Les rangées de grosses pierres s'amenuisent dans les parties supérieures.
** San Michele de Murato
Venant de Saint-Florent et d'Oletta, le voyageur franchit le col de San Stefano et arrive sur un plateau qui domine la vallée du Bavinco. Là se dresse l'église San Michele, peu avant le village de Murato. Il s'agit probablement de l'église la plus connue des touristes. Très facile d'accès avec de larges possibilités de stationnement, visible de loin, elle frappe par la bichromie de ses murs.
Notre sens de l'esthétique peut être heurté par la hauteur du campanile et par un changement de couleur et d'agencement des pierres. Laissons la parole à l'historien de l'art : " Ce campanile a été reconstruit trop haut au cours de la restauration de la fin du XIXe siècle ; les proportions de l'ensemble s'en trouvent gâchées et il serait souhaitable qu'on puisse un jour le restituer dans son état premier que nous connaissons par des gravures anciennes. Elles montrent un couronnement beaucoup plus harmonieux sur une tour moins haute comportant une toiture à deux pans au-dessus d'une toute petite baie pour la cloche. " ( Geneviève Moracchini-Mazel, La Corse romane, éditions Zodiaque, p.169 ).
Des décennies plus tard, rien n'a été fait, et la malheureuse église hisse toujours son long cou au-dessus des arbres comme une girafe égarée.