BUXEROLLES, TERRE D'ANTAN
BUXEROLLES, TERRE D'ANTAN
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BUXEROLLES, TERRE D'ANTAN


De la vigne au chais
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Après les moissons, les vendanges étaient à nouveau une période d'intense activité.



La présence du vignoble étant notée sur le territoire de Buxerolles depuis le Moyen Age, les vendanges étaient une véritable institution avec ses règles et son calendrier fixés par les différents seigneurs ainsi que le rappelle Yannis Suire dans l'inventaire du patrimoine de la Communauté d'Agglomération de Poitiers CAP Poitou Charentes.

" Le 17 septembre 1752 par exemple, comme chaque année, le sénéchal et le procureur fiscal de la seigneurie de la Loubantière se rendent à la sortie de la messe de Buxerolles pour exposer que "le temps et la saison convenable pour faire la récolte des vins s'approchant", il est "à propos de procéder dans les règles prescrites au banc des vendanges en distinguant les différents cantons par lesquels il faudra commencer et finir, pour éviter la confusion et procurer la commodité aux propriétaires des vignes".
Des experts sont désignés pour aller voir dans les vignes si la vendange est à maturité.
Après quoi, un calendrier est établi pour vendanger les cantons les uns après les autres, de la Croix Mériot à Chandy en passant par les Hautes Landes, etc."

Si autrefois on pouvait même trouver une barrique devant une maison de Lessart,


aujourd'hui les traces de la présence de ce vignoble sont bien limitées sur le territoire communal.
Si l'on met à part la célèbre " bouteille" surplombant un de ses quartiers
( en fait un château d’eau construit en 1925 ), c'est à l'extrémité d'un champ, dans des jardins d'agrément, une cour ou sous un hangar que l'on peut découvrir quelques rares objets relatifs à la vigne et au vin.

✏︎Des soins de la vigne





Décavaillonneuse, pour enlever la terre au pied des ceps et effectuer en même temps un désherbage.

Cet outil retourne le cavaillon qui est au pied des ceps de vigne, cette bande de terre que la charrue ne peut atteindre au pied des rangs de ceps et que l'herbe peut donc envahir.

Cet instrument à une seule aile utilisé au printemps permet ainsi d’éliminer les adventices à la sortie de l’hiver et d' entretenir le sol au pied des ceps.


Puisque l'activité viticole était jadis importante sur la commune n'hésitons pas à rappeler comment les calendriers des mois médiévaux représentaient l'entretien de la vigne.



Eglise Saint-Etienne de Paulnay, Indre. XIVe siècle
Peinture murale évoquant le mois de Mars : taille des ceps de vigne ; les sarments coupés gisent sur le sol.




Pulvérisateur à bouillie bordelaise.

Cet appareil permet notamment de pulvériser de la bouillie bordelaise pour traiter la vigne contre le mildiou.


Tracté par un cheval le pulvérisateur, grâce à des rampes amovibles, peut traiter deux à trois rangs de vigne simultanément.


✏︎ L'extraction du jus des raisins d'hier
La vendange effectuée le pressurage est une étape essentielle de la vinification consistant à libérer le jus des raisins en vue de préparer le vin.
L’extraction du jus des grappes par pression s'est faite longtemps par
foulage des raisins aux pieds avant que l'on ne recoure à une évolution mécanique du processus du pressurage à l'aide d'un pressoir.


Eglise Saint-Etienne de Paulnay, Indre. XIVe siècle

Septembre : le raisin est foulé dans la cuve cerclée de fer. Le paysan foule même a vendange en goûtant une grappe de raisins…



Eglise Saint-Nicolas (XIIe siècle ), Civray, Vienne.
Déjà au XIIe siècle les artistes sculptaient dans la pierre un homme tenant un pilon et foulant aux pieds les grappes de raisins apportées par le hotteur.

Le Larousse 1922, à son tour, donne une représentation du pressoir commun à vis actionné par un bras levier.

Le pressoir moderne à vis centrale descendante est composé d'un bâti-cage, généralement cylindrique, destiné à accueillir les raisins, reposant sur une table inférieure.
La pression sur les raisins s'effectuera sur un plateau supérieur, à l'aide d'une vis placée verticalement et manœuvrée au moyen d'un ou plusieurs bras.
Les plus petites exploitations se regroupaient par deux ou trois. Souvent le pressoir avait été acheté en commun. Les plus grandes propriétés embauchaient des équipes plus ou moins conséquentes en fonction de l'étendue du vignoble.


Le pressoir ayant conservé sa vis centrale et son levier est aujourd'hui objet de décoration dans un jardin d'agrément…pour qui n'a plus vingt ans, ce n'est pas sans émotion qu'il peut se souvenir d'avoir participé enfant à la manœuvre !!!

A côté du pressoir vinicole pour extraire le jus de raisins et du pressoir cidricole pour l'extraction du jus de pommes on peut trouver également d'anciens petits presse-fruits à usage familial.

✏︎Les futailles
Bien avant la maturité du raisin, il convenait, non seulement de prévoir la nourriture des vendangeurs ( tuer le mouton, le cochon et quantité de volailles ), mais encore de vérifier auparavant l'état des futailles.


L'histoire et la géographie des régions viticoles ont donné naissance à une grande pluralité de contenances. Les capacités varient ainsi en fonction de l'utilisation, de quelques dizaines à plusieurs centaines de litres.
Ces volumes sont cependant standardisés à l'intérieur même des régions, mais on retrouve des appellations différentes, et des diversités de volumes d'une région à l'autre.



Un tonneau déjà de bonne capacité…


… mais sa contenance doit être encore limitée relativement à celui-ci quasiment du type foudre !!!


Le fond des tonneaux comporte diverses indications chiffrées, contenance, année, marque de tonnelier.


La marque de tonnelier pouvait représenter divers symboles souvent empruntés à la tradition de la vigne, du vin et du compagnonnage ; apposée sur les fûts elle permettait en quelque sorte aux fabricants de tonneaux de signer leur ouvrage.


" Tonneau des danaïdes ": une tâche absurde sans fin interminable à recommencer sans cesse ; individu très dépensier vidant toujours son compte en banque.
" Boire comme un tonneau ": boire avec excès.
" Quand le vin est tiré, il faut le boire " :l'affaire étant engagée, il faut en accepter les conséquences, même fâcheuses.
" Des femmes et de vin ne faites pas magasin ": n'abusons pas trop des bonnes choses.
" Beauté de femme et bon vin font se lever matin " : ne perdons pas de temps pour profiter des plaisirs de la vie.


Et pour finir une petite note de la Nouvelle République.fr le 21/08/2013 à 05:41 | Mis à jour le 01/06/2017 à 19:10 : De la nécessité d'une belle cave, aujourd'hui encore !!!
Les sous-sols du Poitiers ancien invitent à l'installation de belles caves à vins.
Une chose était prioritaire pour un ami amateur de vins qui cherchait à acheter dernièrement une maison à Poitiers: qu'il y ait une belle cave dessous!
L'anecdote est révélatrice. Elle est racontée par Paul-Henry Mathieux au cœur de son impressionnante cave à vins située au deuxième sous-sol du plateau poitevin. « Ici nous sommes déjà à près de dix mètres sous terre, mais Grand'Rue, il y a souvent trois niveaux de caves. Quand mon beau-père habitait cette maison, il ne connaissait pas l'existence de ce deuxième niveau. En nettoyant la cave, on s'est aperçu que deux endroits étaient comblés par des gravats, d'un côté les premières marches d'un escalier à vis sont apparues et plus loin on a dégagé l'emplacement d'un ancien monte-charge. A l'étage inférieur, on a retrouvé des sortes de rangements, peut être y a-t-il eu un marchand de vins ici au XIXe siècle… Avec des traces rougeâtres de béton romain sur certaines parois, la cave ne date pas d'hier …. »

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