Sud Vienne : un patrimoine roman hors des sentiers battus.

** Usson- du -Poitou.
L'ancienne église priorale Saint-Pierre date de 1091 ; les parties les plus récentes sont du XVe siècle. C'est un des plus beaux édifices romans du sud de la Vienne. Sur le côté gauche du sanctuaire des cellules des moines de l'ancien prieuré ont été réhabilitées.



L'église comporte un transept, une nef à collatéraux, une abside et deux absidioles aux toitures constituées de dalles calcaires.



Le front de façade : quelques éléments sculptés soulignent les lignes architecturales. Une corniche coupe horizontalement la façade renforcée par des contreforts verticaux.




Une porte à voussures.




De chaque côté du portail on note la présence de losanges d'appareil décoratif.



Les voussures reposent sur de beaux chapiteaux à lions, griffons, monstres...



Une plaque décorative archaïque représente le Christ en croix entre la Vierge et Saint Jean, d'une part,
et de l'autre, deux soldats ( le porte-lance et le porte-éponge).
De chaque côté de la tête du Christ les emblèmes personnifiés du soleil et de la lune.

** Payroux.
Un prieuré de l'ordre de Saint-Augustin s'était établi au bord de la charmante rivière le Payroux. L'église Notre-Dame de l'Assomption ( XIIe et XIIIe siècles ) possède une nef en berceau et une travée sous clocher ogivale.



Un sanctuaire à chevet plat.



Un portail circonscrit par une triple voussure d'une grande sobriété ;
deux arcatures aveugles l'encadrent en partie cachées par les contreforts ajoutés.

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Que signifient ces figures humaines tantôt grimaçantes, tantôt caricaturales, tantôt hilarantes ?



S'il n'y a pas lieu de chercher à ces figures souvent grotesques, mais aussi parfois fines et délicates dans certaines corniches, une signification particulière, leur truculence et l'imagination du sculpteur méritent en tout cas d'être relevées.


** Le Vigeant.
L'église Saint-Georges date des XIe, XIIe et XVe siècles. Le clocher est la partie la plus ancienne de l'édifice. La nef est flamboyante.



Silhouette robuste du clocher sur porche ( XIe siècle ). Il comporte sur chacune des quatre faces, en haut deux baies en plein cintre et, à l'étage intermédiaire, deux grandes arcatures.



Le portail à voussure polylobée présente un cachet limousin.





De chaque côté du portail deux chapiteaux de facture étrange et naïve représentent la Cruxifixion. Sous les bras de la croix sont représentés la Vierge Marie et l'apôtre saint Jean. Au-dessus de la traverse sont figurés le soleil - le petit cône en écailles - et la lune personnifiée.De plus, les autres personnages à droite entendent-ils évoquer la création de l'homme et de la femme ?



Sur le chapiteau de droite figure la même scène. On notera, en plus, le personnage à trois têtes et en forme de croix ; faut-il y voir une allusion au mystère de la Trinité ?



Tout ce qui sort de la bouche manifeste les propos émis A la porte de l'église on peut penser qu'il s'agit de paroles inspirées visant à soutenir l'Eglise ; en effet, les paroles prononcées remontent vers le haut de la corbeille à la manière de la position de soutien d'atlante.

** L'Isle-Jourdain.
L'ancienne église priorale Nore-Dame de Saint-Paixent a été édifiée au XIIe siècle et fortement restaurée au niveau de la nef et du clocher au XIXe siècle.



Vue d'ensemble de l'église qui, à l'origine, ne semblait comporter qu'une nef.



Portail polylobé d'inspiration limousine avec ses quatre archivoltes. La pierre n'a pas bien résisté à l'épreuve du temps...



Un chapiteau du XIIe siècle d'une forte intensité illustre la Tentation avec son entrelacs de deux serpents. L'un s'adresse à un masque humain, auquel un poisson figurant le Christ semble murmurer également du côté opposé.L'autre serpent parle à l'oreille d'une seconde tête humaine prolongée à gauche par un corps d'âne dont on perçoit ici le cou et les pattes. On est vraisemblablement en face d'une représentation de la condition humaine soumise aux sollicitations du Malin. Si l'homme écoute le serpent, plus qu'il ne répond aux invitations discrètes de la Bonne Nouvelle, il retourne à l'état de bête.