Si le Poitou est une des régions françaises particulièrement riches en chefs-d'œuvre romans, les témoins de l'esprit de Cîteaux sont, quant à eux, beaucoup moins nombreux.
Malgré leur état ils méritent, cependant, d' échapper à la chape de silence qui, trop souvent, les enveloppe.

En terre de Vienne les abbayes du Pin et de l'Etoile demeurent certes les ensembles architecturaux les plus représentatifs de l'esprit cistercien ; toutefois d'autres vestiges rendent compte de l'architecture sobre et austère cistercienne . C'est ainsi que des empreintes architecturales cisterciennes se rencontrent dans les anciennes abbayes de La Merci-Dieu, de Valence…et de Bonnevaux.
Dans leurs constructions, simplicité et sobriété architecturales priment, et tout décor superflu est banni. Fonctionnalité et rigueur sont associés à un élan spirituel qui se traduit par une grande maîtrise des lignes, des volumes et de la lumière. Les abbayes témoignent dans leurs pierres, au-delà de la simple beauté, de ces valeurs de dépouillement, de pureté et de spiritualité.
C'est sur sur cette "Bona-Vallis" que nous voudrions ici revenir car elle témoigne dans ses vénérables pierres,
au-delà de la simple beauté, de ces valeurs de dépouillement, de pureté et de spiritualité voulues par saint Bernard.

L'abbaye Notre-Dame de Bonnevaux ( Marçay, 86370 ) fut fondée vers 1119 par Hugues de Lusignan et sa femme Saracena.
En 1124, cette abbaye, fille de Pontigny, s'affilie à l'ordre de Cîteaux.



Au XVIe siècle, comme bien souvent une administration commendataire se met en place qui lui enlève ses abbés résidents ; les guerres de Religion ( 1562-1598 ) entraînent le déclin final de l'établissement. L'abbaye ne compte plus que cinq moines en 1768 ; ils sont chassés à la Révolution par les décrets interdisant les congrégations. La décadence trouve alors son terme : les bâtiments monastiques sont vendus comme bien national.

Elle sera ensuite partiellement transformée en château, le reste étant détruit.

La carte postale ancienne suivante le montre à l'évidence lorsqu'elle mentionne les bâtiments en tant que château et non en tant que monastère.


Carte postale déposée par jmduvignaux sur https://www.geneanet.org/

Pour qui découvre l'ensemble architectural dans son cadre naturel, il ne reste dorénavant qu'une petite partie des bâtiments primitifs qui ont été incorporés au XIXe siècle dans des constructions d'appropriation privée.



C'est dans un décor bucolique que la face Nord de l'ancienne abbaye s'offre au regard.



Le corps de logis principal vu du Sud.

* Lors de sa fondation en 1119 l'abbaye était le témoignage de pierre de la profonde foi des hommes d'une époque. Seules quelques belles pierres permettent encore de lire partiellement la vie des moines blancs qui, pendant des siècles, y prièrent et travaillèrent.


* Depuis le début des années 2017, le lieu retrouve une nouvelle forme de vie. Bonnevaux entend devenir un lieu international de méditation et de conférences, au cœur de la Communauté Mondiale pour la Méditation Chrétienne, dédié à la transformation personnelle et sociale.
C'est ainsi, qu'avec de nouveaux hommes et femmes, le site de Bonnevaux transformé va pouvoir revivre.

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