LES BÂTIMENTS ACTUELS
ET LEURS TRACES DES SIECLES PASSES
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Il semble avec le recul du temps que l'on puisse parler d'affectation évolutive du logis de la Barre en fonction des poussées ou rémissions, résurgences ou pauses des épidémies de peste.

La maison de la Barre pourrait avoir été représentée dès 1619 sur une toile de François Nautré consacrée au « siège de Poitiers par l’amiral Gaspar de Coligny en 1569 ».
Brossant un large panorama l’artiste invente une vue cavalière que l’on embrasse d’un seul regard et à laquelle les détails représentés donnent l’apparence d’une réalité concrète.

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Musées de la Ville de Poitiers et de la Société des Antiquaires de l'Ouest.

On est en présence d’une évocation des alentours du siège de Poitiers, avec ses faubourgs élargis aux villages proches. L’extrait de la toile esquisse une probable représentation du moulin à Parent ( indiqué par l’artiste ), de la boucle du Clain, puis l’église Saint-Jacques du bourg (en bas à droite) ; le logis de la Barre serait le petit bâtiment de section carrée au toit pointu émergeant de la zone d’ombre à droite. Au-dessus, au milieu d’un clos de murs, pourrait être représentée «  la Folie »  ou Grange Saint-Gelais du nom de l’abbé de Montierneuf qui, peu avant 1487, l’ avait fait bâtir pour se réfugier à la campagne en cas d’éventuelle épidémie.

Un architecte et un charpentier dans leur procès-verbal devant notaire, rendant compte d’une visite d’expertise réalisée en 1687 de la maison de la Barre, font état de deux chambres basses dont l’une comporte une cheminée, deux chambres à l’étage auquel on accède par un escalier de pierre de taille, d’un grenier au-dessus duquel «  y a un coulombier qui est sans escallier ».

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Plan de masse du domaine de la Barre.


Aucun élément ne nous est parvenu dans sa pureté primitive ; il s’agit d’une architecture composite très altérée que nous présenterons en trois points : le mur d’enceinte, le logis ancien et les servitudes.


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1° LE MUR D’ENCEINTE

La propriété conserve quelques vestiges des constructions originelles rappelant les caractéristiques d’une maison forte. C’est par son portail ouvrant au sud. et par son mur d’enceinte que l’on découvre la propriété de la Barre au début de la rue du même nom.
C’est essentiellement la maison édifiée au XIXe siècle qui apparaît en arrière-plan du portail à piliers maçonnés.
La partie la plus ancienne du logis, à droite de la précédente, est beaucoup moins visible de l’espace public.C’est pourtant elle qui recèle quelques éléments des constructions primitives.

2° LE LOGIS

De multiples édifices s’ordonnent à l’intérieur de la cour délimitée par le clos de murs.
Les bâtiments d’habitation s’élèvent au nord. La partie la plus ancienne de la propriété est accolée, d’une part, à l’est de la demeure moderne et, de l’autre, à une vaste grange.

C’est cet étroit bâtiment qui recèle des traces parmi les plus vénérables du passé.
Xavier Barbier de Montault, dans la description qu’il en donnait en 1872, fait état, entre autres «  de croisées à linteau carré évoquant le commencement du XVI e siècle ».
Le logis a fait l’objet au XIXe siècle d’une opération de construction et d’extension vers l’ouest. Remanié intérieurement au XXe siècle il se distingue nettement par son toit d’ardoises qui tranche sur la couverture en tuiles rouges des autres constructions.
Sous les bâtiments d’époque moderne se trouve une cave voûtée en partie creusée dans le calcaire du jurassique.

3° LES BÂTIMENTS DE SERVICE

Les servitudes et dépendances complètent l’organisation du patrimoine bâti autour de la cour.


A l’extrême ouest de ce patrimoine bâti c’est
un terrain pentu boisé qui occupe l’espace.

Au final, c’est en raison d’
éléments architecturaux que l’on peut faire remonter aux XVI-XVIIe siècles que l’ancien logis de la Barre mérite de retenir l'attention aujourd'hui.

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