I. CLE DE LECTURE 1 : DES IMAGES D’INSPIRATION
EXPLICITEMENT RELIGIEUSE.
**************

2. Images isolées sur les chapiteaux, bas-reliefs, sarcophages ou devants d’autels....



Le plus fameux des chapiteaux de l’abbaye évoque le péché originel :
la tentation d'Adam et Eve.
Adam et Eve sont figurés de part et d'autre de l'arbre de la connaissance auquel est enroulé le serpent qui tend le fruit défendu à Eve.
Abbaye de Lavaudieu, XIe siècle ( 43 ).


Adam et Eve de part et d'autre de l'arbre autour duquel est entouré le serpent tentateur présentant le fruit défendu.
Nef, basilique de VEZELAY, XIIe siècle ( 89 ).
.



Chapiteau extérieur du chevet : le sacrifice d’Isaac.
Abraham, avec son épée, est prêt à sacrifier son fils couché sur un autel. Noter le bélier et le fagot de bois pour l’holocauste.

Notre-Dame du Port, Clermont-Ferrand, XIIe siècle (63 )



Marie est assise sur un siège curule. Le soleil derrière la Vierge évoque la présence divine. L'archange Gabriel touche l'oreille de Marie signifiant par ce geste la future conception de Jésus grâce à l'Esprit Saint.
Eglise prieurale, XIe siècle, Notre-Dame,
CUNAULT ( Maine-et-Loire ).




Dans le choeur des chapiteaux historiés représentent divers aspects du Mystère chrétien.
L'Adoration des Mages ( Avec la signature de l'artiste : " Godefroid m'a fait " ).
Les Mages, couronnés, sont agenouillés devant l'Enfant Jésus tenu par la Vierge. Sortant de l'angle droit du chapiteau la main de Dieu rend témoignage à l'enfant ; à gauche l'étoile brille.
Collégiale de Chauvigny, XIIe s., ( 86 )



Les noces de Cana.
Trois personnages sont attablés de front ;
Marie entre deux convives montre du doigt un poisson ( symbole de Jésus ).
A droite, des jarres vides sont entassées ; répondant à la parole de Marie : " ils n'ont plus de vin ",
un serviteur apporte une cruche...
Abbatiale Saint-Pierre d’Airvault ( 79 )



Le choeur comporte un hémicycle de huit colonnes dont quatre possèdent des chapiteaux historiés représentent divers aspects du Mystère pascal.
Le plus célèbre d'entre eux évoque
la Cène. La distribution circulaire de la table constitue sa forte originalité.
Ancienne abbatiale Saint-Austremoine d’Issoire, XIIe siècle (63 )



Le tombeau du Christ.
Des arcades avec draperies et lampes, un petit clocher donnent à ce sépulcre les allures d’une église.
Eglise abbatiale Saint-Pierre de Mozac, XIIe siècle ( 63 )



La visite des femmes au sépulcre ou l’évocation de la Résurrection du Christ.
Au matin de Pâques, les saintes femmes se rendent au tombeau portant leurs fioles de parfum pour embaumer le corps du Crucifié.

Eglise abbatiale Saint-Pierre de Mozac, XIIe siècle ( 63 )


La Résurrection : l'ange est assis sur le tombeau et présence des saintes femmes.
Ancien chapiteau de l'église romane Saint-Martin disparue et réemployé dans l'église Saint-Jean-Baptiste, Saujon ( Charente Maritime )



*
* Le chapiteau majeur (
l’Assomption ) est sans doute dû au ciseau du maître de Cabestany en personne.
La Vierge est figurée dans une mandorle que des anges emmènent au Ciel. Notons le caractère bien rempli de la corbeille : pas d’espace libre ; c’est un des traits caractérisant l’oeuvre sculpturale de l’atelier du maître de Cabestany.
** La Vierge, les yeux clos, les pieds reposant sur le contour de la mandorle : remarquons aussi le drapé de ses vêtements`;
Eglise de Rieux-Minervoix ( 11 )


Remarquable pesée des âmes
Ancien chapiteau de l'église romane Saint-Martin disparue et réemployé dans l'église Saint-Jean-Baptiste, Saujon ( Charente Maritime )



La pesée des âmes évoque le Jugement dernier.
L'archange est représenté tenant la balance du Jugement. Michel est debout entre une âme nue agenouillée qui l'implore et le Malin écailleux qui essaie de faire pencher défavorablement la balance.
Collégiale de Chauvigny, XIIe s., ( 86 )




Un des chapiteaux évoquant le Jugement dernier :
les damnés.
Saint-Nectaire XIIe siècle ( 63 )



Un ange enlève une âme au pouvoir de deux démons.
Cathédrale du Puy-en-Velay, XI-XIIe siècles ( Haute-Loire )



Trois chapiteaux du portail : les pêcheurs dans leurs barques et Jésus marchant sur les eaux ( à droite ).
Eglise Saint-Nicolas, façade XIIe siècle, Civray ( Vienne )



Daniel dans la fosse aux lions.
Eglise Saint-Nicolas, façade XIIe siècle, Civray ( Vienne )


Daniel bénissant et tenant le Livre dans une mandorle entouré des lions.
Ancien chapiteau de l'église romane Saint-Martin disparue et réemployé dans l'église Saint-Jean-Baptiste, Saujon ( Charente Maritime )


Saint Georges combattant le dragon.
Eglise Saint-Nicolas, façade XIIe siècle, Civray ( Vienne )


Saint Georges, protégé par son écu, tient à distance le dragon, évitant une mort certaine à la princesse reconnaissable à ses longues manches pagode.
Eglise Sainte-Radegonde, XIIe siècle, Talmont sur Gironde ( Charente Maritime )

** Evocation de la vie des saints.

* Sur un bas-relief.



Le bas-relief de droite montre le Christ bénissant de la main droite et remettant,
de la main gauche, les clés du Royaume à l'
apôtre Pierre.
Eglise de Chail, XIIe siècle ( 79 )


Au-dessus du pignon d’un porche gothique un linteau en bâtière évoque la lapidation de saint Etienne. Etienne reçoit dans sa dalmatique ( vêtement liturgique des diacres ) les pierres qui lui sont lancées ; il les présente à un ange qui les montre à Dieu représenté par une main bénissant.
Eglise de Chambon-sur-Lac, fin XIIe-début XIIIe ( 63 )

* Sur une façade.


Saint André le visage tourné vers le Christ ( à l'étage supérieur dans sa mandorle ).
Eglise Saint-André, façade XIIe siècle, Ruffec ( 16 )


Saint Pierre reconnaissable à sa clef.
Eglise Saint-André, façade XIIe siècle, Ruffec ( 16 )

* Sur un chapiteau.



Pierre dort enchaîné en prison. Un ange l'éveille. Ses liens vont se défaire.
Pierre et l'ange vont quitter la prison sans que le soldat de garde ( à droite ) ne se réveille.
C'est le chapiteau de
la délivrance de Pierre (le seul à l'entrée du choeur ).
Eglise Saint-Pierre de Mozac ( 63 )


La tentation de Saint-Benoît. Ce dernier tenant le livre saint reste insensible devant la femme que lui présente le diable.
Basilique de VEZELAY, XIIe siècle ( 89 ).


Evocation du martyre de saint Jean-Baptiste, décapité à la requête d'Hérodiade représentée avec sa fille Salomé dont la danse plut au roi Hérode.
Eglise Sainte-Radegonde, XIIe siècle, Talmont sur Gironde ( Charente Maritime )

* Sur un sarcophage/devant d’autel.

L'absidiole du croisillon Sud de l'église romane de Saint-Hilaire ( 11 ), fortement remaniée, dispose d'un possible devant d'autel en marbre du XIIe siècle dont la réalisation est due au ciseau du fameux Maître de Cabestany : c'est le " sarcophage dit de Saint-Sernin " sculpté sur trois côtés.
Des épisodes clés de la vie de saint Sernin s’enchaînent sans discontinuité : on est en présence d’un programme religieux complet.



A gauche de la face principale, saint Sernin est attaché à la patte arrière d'un fougueux taureau excité par deux chiens et aiguillonné par un bourreau.
Ancienne abbaye de Saint-Hilaire ( 11 )

* Scène de l'Ancien Testament en haut-relief sur une façade.


Un homme barbu est allongé, une jambe pendante. Debout une femme supporte une draperie sur son bras étendu.
Parmi les multiples hypothèses interprétatives qui ont été avancées il semble qu'aujourd'hui soit privilégiée l'histoire de Judith et d'Halopherne. Judith tente de sauver sa ville assiégée par Halopherne. Au cours d'un banquet qu'elle organise en l' honneur de l'assiégeant elle l'enivre et le décapite. L'armée ennemie est démoralisée à la vue de son chef assassiné... La ville est sauvée.
Eglise Saint-André, façade XIIe siècle, Ruffec ( 16 )