☞L'alchimie du sel
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Une saline est un espace délimité, qui, à partir d'un étier, reçoit l'eau de mer pour l'amener à l'état de sel dans les cristallisoirs.
Depuis les réservoirs, le saunier dirige l'eau dans un circuit hydraulique complexe, à travers canaux et divers bassins à dénomination singulière. Ce sont eux qui à la fin d'un long cheminement et par simple déclivité - on profite du fait que le tiers de l'île soit sous le niveau de Ia mer - apportent une eau de mer à la salinité de plus en plus forte dans les œillets.
♦️PRISES D'EAU DE MER : LES ETIERS ET ETREAUX
Ce sont les canaux principaux qui apportent l’eau de mer dans les réserves des marais. Les étreaux étant des ramifications des étiers.
Le Syndicat des Trois-Etiers joue un rôle important dans la gestion de l'eau ou l'entretien des étiers et travaille en étroite collaboration avec le Syndicat mixte d'aménagement des marais ( SMAM ).
Il existe trois étiers principaux ayant tous leur embouchure dans le port de Noirmoutier : l'étier du Moulin - ainsi nommé parce qu'un moulin à eau était jadis installé sur son cours -, l'étier de l'Arceau - le plus long, près de huit kilomètres - et l'étier des Coefs.
Au second plan du chenal du port menant à l'étier du Moulin. on peut entrevoir l'entrée de l'étier de l'Arceau.
Ici c'est l'étier des Coefs qui amène l'eau nécessaire à toute une zone de marais.
L'eau, captée 2 fois par mois lors des marées de fort coefficient, chemine progressivement vers les grands bassins de stockage des salines.
La distribution de l'eau dans les réserves des marais salants s'effectue par le biais de divers mécanismes de contrôle.
♦️LE CONTRÔLE DE L'EAU
A partir de l'étier et des étreaux une saline comporte, pour faire bre,f trois parties principales :
1° Les bassins de stockage où l'eau de mer commence à déposer ses impuretés : branches souvent étroites et sinueuses, marégât ; l'eau ne subit là qu'un léger échauffement car le volume important de ces réserves en limite l'évaporation.
2° Une phase préparatoire importante composée par des bassins de concentration : vives, pèces amettantes.
3° La partie saunante proprement dite constituée de l'ensemble des œillets ; en d'autres termes ce sont les cristallisoirs où se forme et se récolte le sel.
D'après Nicolas Garnier, Restauration d'un marais salant à la Bosse, Lettre aux Amis, n°100, Hiver 1995
Les mêmes métiers, les mêmes environnements, les mêmes outils ne correspondent pas forcément aux mêmes vocables régionaux.
Les mots du saunier en sont une illustration parfaite. Un saunier de l'ile de Ré a beaucoup de mal à comprendre un saunier noirmoutrin ou guérandais.
Circuit de l'eau de l'étier jusqu'aux bassins et canaux constituant une saline.
D'après un schéma du site des marais salants de " Chapo et Cie "
Le sel est le fruit d’un long processus hydrologique au cours duquel s’opère la concentration de l’eau de mer par évaporation progressive sous l’action conjuguée du soleil et du vent.
Aux marées de vives eaux, l’eau pénètre dans les étiers et les étreaux Elle alimente les vastes réserves que sont les branches ou loires et les marégâts.
L’eau emprunte, au fur et à mesure des besoins, un long circuit de canaux ( tours d’eau ) et de pièces d’eau - vives, puis pèces amettantes - où la circulation est ralentie par un système de chicanes. En effet, tout un système de vannes basé sur la différence de niveau des divers bassins règle la circulation de l'eau dans les marais.
L’eau parcourt ainsi plusieurs centaines de mètres de façon gravitaire dans des bassins de faible profondeur.
Au cours de ce lent cheminement l’eau après s'être débarrassée de ses impuretés et de fines particules terreuses en suspension, arrive à l'œillet, dernier bassin où s'opère la cristallisation.
Des vives aux œillets la hauteur d'eau voulue est contrôlée par le déplacement de chettes et de chevilles entre chaque surface de décantation.
Les niveaux d'eau dans la saline, sa circulation et son débit requièrent une vigilance quotidienne de la part du saunier ou de la saunière : tout au long du circuit il faut, dans le langage insulaire, « laisser filer l'eau ou la ralentir ».
Schéma d'un œillet.
Corps d'œillet: vettes plus hautes et plus larges ceinturant la zone des œillets.
Table : Plateforme ovale située sur les ponts des œillets sur laquelle on remonte le gros sel de la récolte journalière afin qu'il s'égoutte.
Vettes : levées ou ponts de vase séchée qui délimitent les bassins intérieurs de la saline et permettent le déplacement de l'exploitant. On dit que les vettes sont beurrées lorsque l'on dispose de la vase en l'étalant.
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