Thomas à la collégiale
de Semur-en-Auxois, Côtes-d'Or
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La collégiale Notre-Dame de Semur-en-Auxois ( Côte-d'Or ) comporte un portail nord appelé " la porte des bleds " car il ouvrait au Moyen Âge en direction des champs de blés. Ce portail qui servait de porte d’entrée aux fidèles dans l’église abrite un beau tympan sculpté du XIIIe siècle.
Crédit photo : Christophe Finot. Wikimedia
Le tympan sculpté relate l’incrédulité de Saint Thomas et des épisodes de sa vie légendaire aux Indes. Au-dessus du tympan un ange tient deux couronnes sur les voussures supérieures.
C'est à partir du cliché de Christophe Pinot que nous présenterons les plans rapprochés permettant de saisir les différentes scènes composant les trois registres du tympan.
*Au niveau supérieur
Les scènes du tympan se déroulent sous la protection du Christ bénissant placé au sommet de la composition. Entouré de deux anges, porteurs de coupes et d'encensoirs, il bénit de sa main droite et tient de l'autre un globe. La couche ondulée de nuages indique que la composition se passe dans les cieux.
* Au niveau intermédiaire du tympan
Saint Thomas qui tient le Livre de la main gauche met l'autre main dans la plaie ouverte par le coup de lance. A la différence des représentations de Poitiers et de Strasbourg on note l'absence des autres apôtres lors de ce face à face entre le Ressuscité et Thomas.
Le roi des Indes Gondoforus a envoyé Abanès lui chercher un habile architecte pour lui construire un palais. Le Christ -au centre- présente Thomas tenant le Livre à l'envoyé du roi appuyé sur une épée dans son fourreau.
Thomas et Abanès prennent le bateau pour l'Inde. L'apôtre ne porte pas son regard vers Abanès mais vers le Christ de la scène précédente.
* Le niveau inférieur du tympan
Le roi Gondoforus célèbre le mariage de sa fille ; il a ordonné à tous les habitants d'y participer ; Thomas fait partie de la table du monarque qui préside le repas en bout de table; à ses côtés ont pris place son gendre et sa fille.
A droite Thomas ; une jeune fille venue de Judée jouait de la flûte et dansait. Elle devina que Thomas était juif et se mit à chanter dans sa langue. L'apôtre l'écoutait, les yeux levés au ciel. L'échanson, tenant une coupe, voyant que ce dernier ne mangeait ni ne buvait, le gifle pendant le repas. Dieu ne laissa pas l'insulte impunie. Le châtiment est suggéré ; sorti pour puiser de l'eau l'échanson est tué par un lion et sa main est rapportée par un chien.
Les convives comprirent qu'il y avait chez Thomas une force secrète. Les représentations au bas de la table du banquet sont importantes. D'une part, le chien rapporte la main du serviteur-offenseur. D'autre part, la joueuse de flûte se renverse en arrière en appuyant l'un de ses pieds sur un pied du roi.
Abanès présente Thomas au roi Gondogorus en tant que l'architecte recherché pour la construction du palais. L'apôtre reçoit les richesses royales nécessaires.
Au lieu d'utiliser l'argent royal l'apôtre le distribue aux pauvres sous la forme de pains contenus dans un grand panier.
Suite à la colère du roi Thomas est emprisonné. De sa main gauche il soutient sa tête en signe d'abattement ; de la droite, il tient l'Evangile dans lequel il puise sa force.
Une scène clé pour la compréhension n'a pas été représentée : celle où Gab, le frère du monarque, mort et ressuscité qui soutient qu'il a vu dans les cieux le palais édifié par Thomas.
Ici l'apôtre le doigt levé indique à Gondoforus quel beau palais l'attend au ciel s'il consent à devenir chrétien. Le roi se jette à ses pieds pour lui demander pardon.
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