CRYPTES EN POITOU ROMAN
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Sous l'Ancien Régime, le Poitou, province étendue et riche en monuments, couvrait à peu près ce qui a servi à constituer, lors de la Révolution française, les départements de la Vienne, des Deux-Sèvres et de la Vendée.
C’est la raison pour laquelle nous porterons également notre attention sur la présence romane en Bas Poitou : la Vendée.
☞VIENNE ROMANE
✏︎Notre-Dame-la-Grande, Poitiers.
La petite crypte sous le chœur de l’église n’est pas ouverte au public pour des raisons de conservation.
Elle est couverte par un berceau à pénétrations, qui repose en partie sur les parois et des colonnes à chapiteaux. Elle comporte encore des peintures de la fin du XIe représentant l’Agneau en médaillon et des figures d’apôtres et de saints.
© Région Poitou-Charentes, inventaire du patrimoine culturel : A. Dagorn, 1995 .
Petite crypte de plan rectangulaire à abside voûtée d’un berceau plein cintre.
✏︎ Eglise Sainte-Radegonde, Poitiers.
Les murs de la salle sépulcrale, larges de plus de quatre mètres, sont ceux de l’abside primitive.
La crypte sur les fondements de laquelle prend appui l'édifice actuel a été édifiée au XIe siècle. Plusieurs fois réaménagée l’architecture de la crypte, abritant le tombeau de sainte Radegonde, se présente aujourd’hui comme une travée droite avec abside voûtée en cul-de-four entourée d’un déambulatoire à chapelles rayonnantes.
En 1856 les deux accès latéraux originels à la crypte ont été remplacés par un escalier unique central.
La présence de nombreux ex-voto sur les murs constituent d’autres typesse témoignage de reconnaissance des fidèles.
Un étroit déambulatoire du XIe siècle ( restauré ) à trois chapelles rayonnantes contourne la crypte. Le autels de saint Junien, de sainte Disciole et de sainte Agnès étaient abrités dans ces chapelles.
La voûte, « curieuse, alterne des sections voûtées de berceaux transversaux et annulaires » , Zodiaque 1975, p.194 ).
Au centre le tombeau de sainte Radegonde en forme de bâtière ; il est réalisé en pierre marbrière de couleur noire ;il est supporté par une dalle calcaire, remontant à l’époque carolingienne ou du début du XIe siècle, décorée d’une frise sculptée. L’ensemble repose sur trois supports depuis le XVe siècle.
✏︎Abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe.
Deux cryptes existent sous le chevet. La principale, sous le chœur, est une salle voûtée en berceau surbaissé avec un chœur plus étroit à chevet plat encore couvert de peintures de la fin du XIe siècle dédiées aux saints Savin et Cyprien et aux autres saints dont l’abbaye avait les reliques, lesquelles ont toutes disparu.
© Fabrice Mrugala
Au fond, on note la présence d’une niche contenant un autel et d’une ouverture à l'est communiquant avec le déambulatoire.
Sur les murs du vaisseau, les légendes de Saint Savin et de Saint Cyprien relatent leur vie et leur martyre.
Saint Savin et saint Cyprien sont déchirés avec des ongles de fer par les bourreaux. Les deux saints sont identifiés grâce à leur nimbe. Saint Savin, étant l'aîné, est représenté avec une barbe.
© Fabrice Mrugala
Côté sud : Saint Savin et saint Cyprien sont soumis au supplice de la roue.
✏︎Notre-Dame de Lusignan.
La crypte-halle du XIIe siècle sous le chevet de l’église priorale a été dégagée au XIX e. Elle est accessible par deux escaliers de part et d’autre du chœur.
La crypte est voûtée d’arêtes et divisée par des colonnes en trois nefs et trois travées.
Sa voûte repose sur des colonnes géminées restaurées.
Les colonnes supportent des chapiteaux à simples volutes.
Plan rapproché sur le décor des corbeilles.
✏︎ Collégiale Notre-Dame de Morthemer
La crypte - dédiée à sainte Radegonde - sur laquelle a été édifiée l'abside
en hémicycle de l'édifice.
La crypte possède des fresques de facture assez naïve datant probablement du XIIIe siècle.
☞DEUX-SEVRES ROMANES
✏︎Eglise Notre-Dame, Champdeniers.
La crypte dont on a pu dire qu’elle était « la plus gracieuse de toutes qui se creuse sous le chœur » ( François Eygun, 1965, p.133 ) a été construite en moyen appareil à la fin du XIe avec le chevet primitif modifié et agrandi au XV e siècle.
Une crypte à trois vaisseaux de deux travées chacun ; l’ensemble est voûté d’arêtes retombant sur colonnes et chapiteaux.
Dans cette église construite sur une pente, la crypte rachète la dénivellation entre l'entrée et le sanctuaire.
Sous le chœur cette belle crypte retrouve le tracé de l'abside primitive.Ces colonnes, montées sur des socles, proviennent probablement d’un édifice antérieur.
Plan rapproché sur les voûtes.
Les chapiteaux des colonnes centrales de la crypte paraissent plus anciens.
Les chapiteaux des colonnes engagées semblent contemporains de ceux de la nef de l'église.
Gros plan sur un des chapiteaux de la crypte comportant
notamment un masque humain sculpté en faible relief entre les volutes d'angle.
Gros plan sur un des chapiteaux de la crypte comportant
notamment un masque humain sculpté en faible relief entre les volutes d'angle.
☞VENDEE ROMANE
✏︎Eglise Saint-Romain, CURZON.
Placée sous le chœur, cette crypte -halle à trois vaisseaux de trois travées est couverte de voûtes d’arêtes très élevées sur colonnes et chapiteaux à motifs varies.
La crypte vue depuis l'escalier d'accès. Elle se termine en hémicycle ; une unique petite fenêtre. Au centre, formant un carré, quatre colonnes supportent les voûtes.
Vue d'ensemble de la crypte du XIe siècle avec ses colonnes monolithes, neuf engagées et quatre centrales.
Les fines colonnes qui supportent la voûte sont décorées de compositions florales stylisées.
Chapiteau rustique du fond de la crypte : de part et d'autre d'un masque humain au nez allongé, portant une fine moustache à la barbe bifide se trouvent des rameaux stylisés.
Chapiteau rustique du fond de la crypte : de part et d'autre d'un masque humain à longue barbe bifide se trouvent des têtes de créatures fabuleuses.
A remarquer sur la gauche de la corbeille de ce chapiteau une fruste silhouette d'homme nu faisant face au chapiteau.
Vue partielle de la crypte depuis les colonnes centrales vers le fond de la crypte.
Un des piliers centraux comporte des représentations dont la signification pourrait donner lieu à des interprétations différentes...
Volutes se terminant par une boule.
✏︎Eglise Saint-Pierre, LES ESSARTS.
La crypte fut conservée à la fin du XIXe siècle lors de l’édification de l’église actuelle.
La crypte constitue le vestige d’une ancienne priorale de la fin du XIIe siècle.
Elle est de plan rectangulaire ( onze mètres sur quatre ).
La crypte vue depuis l'escalier d'accès. Elle présente une abside semi-circulaire.
Vue d'ensemble de la vaste crypte du XIIe siècle à trois nefs. Elle dispose de deux rangées de cinq colonnes centrales.
Les murs latéraux de la crypte comportent des colonnes doubles de part et d’autre d’un dosseret.
Les corbeilles de ces dernières colonnettes sont ornées de volutes.
Perspective sur les chapiteaux des colonnes centrales et des colonnettes doubles murales.
Les chapiteaux des piliers centraux sont ornés de coquilles saint Jacques...
... ou de volutes.
Vestiges de peintures murales découvertes sur une paroi de la crypte : un ange à l’encensoir.
✏︎Eglise Notre-Dame, Vouvant.
Cette église est considérée comme un monument majeur du roman bas-poitevin notamment pour son portail nord.
La crypte qui retient ici notre attention, découverte en 1882, remonte au XIIe siècle.
La crypte-halle comporte quatre travées voûtées d’arêtes.
✏︎NOIRMOUTIER-EN-L’ILE.
Sous le chœur de l’église, la crypte fut le lieu où reposa le corps de saint Philbert de 690 à 836, avant de gagner Saint-Philbert-de-Grand-Lieu pour aboutir à Tournus (Saône-et-Loire ) où les moines de Saint Philbert se retirèrent après les invasions normandes, en 875.
La crypte de saint Philbert, située sous le chœur de l'église paroissiale a été construite à la fin du XIe siècle -début du XIIe à l'emplacement de l'ancienne abbaye bénédictine. L’accès se fait par deux escaliers ouverts de part et d’autre de l’autel majeur.
Du point de vue architectural, la crypte - monument majeur de l'île - est longue de 8,50 mètres pour 6 mètres de large. Huit courtes colonnes divisent l'espace en trois nefs ; douze colonnes engagées supportent les retombées des arêtes de la voûte.
De l'époque mérovingienne, il ne reste que la base des murs et les ébrasements des fenêtres murées.
Les voûtes et les piles qui les supportent dateraient du XIe siècle lorsque la crypte a fait partie intégrante de l'église bâtie pour le prieuré de Saint Philbert.
La statue de saint Philbert se dresse à la place probable de la confession.
Ce cénotaphe est une construction en forme de sarcophage couvert d'un toit à deux pentes. Il dispose pour toute décoration d'une croix pattée et allongée sur le faîte.
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