ET SES CROIX
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Une dizaine de calvaires et croix sont encore visibles ; certaines remontent au XVIIe siècle.
Construite à la fin du XIX siècle,l ’église Saint-Philbert est construite sur les fondations de l’ancienne abbatiale bénédictine, fondée vers 674 par le moine Saint-Philbert.
La terrible année 1794 s'ouvrit dès ses premiers jours par un terrible carnage. Les républicains, qui venaient de reprendre l'île de Noirmoutier, s'y déchaînèrent impitoyablement contre les Vendéens.
Non loin de là, dans l'église Saint-Philbert, on avait parqué dès le 3 janvier douze à quinze cents malheureux. Le lendemain et les jours suivants, on les fit sortir, 60 par 60, sous prétexte de les faire comparaître devant la commission militaire. En fait, ils furent conduits tout droit, par la rue Banzeau et la rue des Martyrs, jusqu'à un cloaque de vase où ils furent fusillés.
Les cadavres furent transportés plus tard par les habitants de Noirmoutier dans les dunes de la Claire où ils reposent toujours. Ils y seront rejoints par d'autres victimes des fusillades d'avril, mai et juin 1794. Les massacres prirent fin le 3 août 1794, par une ultime exécution de 22 personnes, en majorité des femmes et des enfants, quelques jours après la chute de Robespierre.
Calvaire de l'église Saint-Philbert, 1898.
Souvenir de mission est-il rappelé sur le socle reposant sur une table moulurée.
Les bras de la croix ont des extrémités de type "pommelé".
La croix de Sore telle qu'on peut la voir aujourd'hui, déposée à l'entrée du donjon pour éviter sa disparition alors qu'elle était brisée.
Elle était érigée autrefois à une croisée de chemins non loin de l'Herbaudière.
Détail. C.P. AAIN Claude Bouhier - Lettre aux Amis, 188, Décembre 2017, p. 14.
La croix de Sore datée de 1695 est toujours respectée par tous les Noirmoutrins sous le nom de " croix des Sorts " .
Claude Bouhier remarque justement que " les mauvais sorts ont toujours eu besoin d'être vaincus et dresser une croix s'imposait au milieu de cette vaste plaine terrifiante la nuit ", p.16.
Croix en fer du port ou de l'écluse, 1884. Coll. Maryse Ajoux,
in Vincent Cristofoli, Lettre aux Amis, n° 195, Septembre 2019, p.19.
Croix des Martyrs, jetée Jacobsen.
Croix de granite de 1902 érigée en mémoire des 1500 Vendéens massacrés sur ce site en janvier 1794 par les colonnes infernales de la Convention républicaine.
Elle est toute proche de la chapelle Notre-Dame de la Pitié, dite chapelle des Martyrs.
Dans les années 1950 l'abbé Raymond fit fouiller le lieu présumé des fusillades de Banzeau et fit ériger la chapelle des Martyrs sur les restes des victimes.
La Grande croix de la Réconciliation " à la foi catholique " après l'édit de Nantes ( 1598 ) se dresse au cimetière Saint-Michel. Elle daterait de 1614.
Découronnée dont la hauteur totale devait dépasser les quatre mètres ,la croix frappe par son aspect lourd et fruste repose sur un socle circulaire formant deux marches. sur cette base se superposent un gros cube, un fût de colonne en forme de tronc de cône. Le symbole cruciforme qui constituait le quatrième élément est manquant.
"La grande croix de la Réconciliation ou grande croix du cimetière de Noirmoutier. Un lieu de culte en plein air", Claude Bouhier, Lettre aux Amis, 147 , p. 13 - 15 automne 2007.
Sur le haut du fût de la croix se remarquent deux cartouches rectangulaires. Dans l'un d'entre eux semblent encore apparaître deux lettres G et M en capitales. Claude Bouhier estime qu'il peut s'agir d'un notaire du nom de Guillaume Maublanc.
La Grande croix en ciment du cimetière présente l'aspect d'un tronc d'arbre avec sa texture apparente bois.
Chaque cimetière a sa croix ; la tradition voulait que cette croix soit érigée au milieu du cimetière…
Sur une assise puissante une sobre croix de mission est érigée rue du Général Leclerc.
Sur le joli socle une plaque précise qu'elle a été réalisée en souvenir d'une mission.
Calvaire de Saint-André dressé à l'entrée du Bois de la Chaise, 1878.
Croix sur un haut et massif piédestal.
Croix en X qui aurait été utilisée pour supplicier saint André ; c'est le symbole traditionnel représentant l'apôtre.
L'élégante croix de Castries érigée en 1892 en bordure d'une propriété du Bois de la Chaise de l'allée des Sableaux.
Détails. Caractéristiques originales de cette croix en pierre : l'élégante hampe présente des moulurations en creux et en relief …
… et elle comporte quatre branches égales.
La croix de Castries jadis.
D'après carte postale reproduite dans Yves Aubry, 1999, Siloë, p.138.
Les Noirmoutrins avaient l'habitude d'attacher leurs ânes à cette croix avant d'aller promener les touristes dans le Bois et sur la plage des Dames d'où l'appellation souvent employée de croix aux ânes.
L'âne était un animal de bât et de trait des îliens. De mauvais esprits n'allaient-ils pas jusqu'à dire qu'il y avait dans l'île autant de cagnots ( ânes en patois ) que de Noirmoutrins…
Cette croix latine se situe au nord de Noirmoutier, dans l'allée Pierre L'Ermite du Bois de la Chaise.
La croix du Magnificat ( 1899 ) sur socle en maçonnerie est un témoignage de l'histoire religieuse de l'île.
La plaque commémorative de la croix du Magnificat. Le Souvenir Vendéen et les Amis de Noirmoutier ont posé une plaque en 1976 sur la croix dite du Magnificat, en mémoire de ces vingt-deux victimes du 16 thermidor an II (3 août 1794), et pour les 1500 autres prisonniers vendéens exécutés en masse sous la Terreur.
Les faits méritent d'être rappelés. La reprise de Noirmoutier par les républicains, aux premiers jours de l’année 1794, a ensanglanté l’île jusqu’au cœur de l’été.
Entassés dans l’église Saint-Philbert, les prisonniers vendéens furent d’abord conduits sur la grève, au lieu-dit la Vache, pour y être exécutés par centaines. L’amoncellement des corps, inhumés sommairement et découverts par les marées, infecta Noirmoutier au risque de provoquer des épidémies.
Les autorités communales décidèrent par conséquent de les transférer au nord de l’île, dans les dunes de la Clère. Les victimes de la Terreur viendront s’ajouter à ces charniers des mois durant.
Un dernier convoi de vingt-deux personnes, essentiellement des femmes, prit ce chemin à pied depuis le bourg de Noirmoutier, le dimanche 3 août 1794. Liées deux à deux, elles marchèrent au supplice en chantant le Magnificat. On les mena devant deux grandes fosses, puis les soldats les fusillèrent avant de les achever à coups de pelles et de crosses de fusils.
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Rappelons qu'autrefois les façades d’anciennes fermes, ou de bâtiments ayant rapport avec les travaux des champs, comportaient des croix peintes en signe de protection.
" A l'Epine la spécialité des lutins était de pénétrer la nuit dans les écuries et de tresser finement la queue et la crinière des chevaux et de les faire courir pendant des heures à te point que le laboureur, au matin, retrouvait son cheval essoufflé et en sueur, avec sa crinière et les crins de sa queue finement tressés. Le moyen de se protéger des lutins était de peindre en blanc ou en noir une grande croix sur la porte de la grange ou légèrement au-dessus ". Yvan Devineau " Croyances anciennes curieuses ou mystérieuses dans l'île", Lettre aux Amis, N°157, p.19.
Croix grise peinte sur le mur reblanchi de cette construction de la Garennerie.
Il y a quelques années la même croix sur le même bâtiment était effectivement blanche.
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