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LES CHAPITEAUX
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Les chapiteaux de l'abbatiale se répartissent pour l'essentiel au niveau des retombées des grandes arcades en berceau plein cintre du déambulatoire, du transept et de la nef, soit à l'étage des tribunes.
Pour des raisons d'accessibilité nous ne présenterons pas ceux des tribunes.
Comparé au magnifique travail du tympan l'exécution des chapiteaux, malgré leur intérêt, ne semble pas, d'une façon générale, avoir fait l'objet de la même attention. Les chapiteaux sont principalement à thème végétal, les historiés quant à eux sont peu nombreux.
Plusieurs ateliers de sculpteurs, en effet, se sont succédé, utilisant le grès de couleur rougeâtre et le calcaire jaune en guise de matériau ; cela permet de comprendre comment l'avancement du chantier s'est fait d'Est en Ouest.
☞LES CHAPITEAUX HISTORIÉS
Scènes profanes et dans une moindre mesure religieuses sont désormais traitées avec une exceptionnelle virtuosité .
✏︎ Chapiteaux historiés côté Sud du transept
♦️LE CYCLE DE SAINT PIERRE
Dans le croisillon Sud, le « cycle de saint Pierre » occupe trois chapiteaux avec l'arrestation, la délivrance et la crucifixion du prince des apôtres.
Bien que cette corbeille soit très dégradée la croix retournée permet d'identifier saint-Pierre crucifié la tête en bas.
Ce chapiteau serait un des plus anciens remontant à la première campagne de construction.
Le Seigneur nimbé, suivi par un ange, bénit Pierre de sa main levée. Le prince des apôtres a le regard tourné vers le Messie mais est en marche vers le roi couronné situé à l'angle de la corbeille ( Hérode ? ). A gauche, les têtes de deux prisonniers apparaissent derrière la porte de leur geôle.
La délivrance de saint Pierre : emprisonné un ange lui prend la main afin qu'il le suive hors de sa prison.
Détail. En bas, à travers la porte restée ouverte, les gardes casqués dorment. En haut, les chaînes du prisonnier libéré par l'ange sont suspendues.
Dans le déambulatoire à proximité du maître-autel on observe le sacrifice d'Isaac assis sur le bûcher. L'aile de l'ange semble le protéger tandis qu'Abraham se prépare à faire son office mais la main de Dieu est proche de son visage.
✏︎ Groupes historiés côté Nord du transept
En plus de l'arrestation de sainte-Foy il faut admirer des éléments statuaires qui ne paraissent pas être réalisés pour leur emplacement actuel.
♦️Le haut-relief de l'Annonciation
Sur le mur du bras Nord du transept on peut observer trois séries de personnages. La sculpture principale a pour objet l'Annonce à Marie.
L'archange Gabriel, nimbé, s'avance vers la Vierge, la main tendue. Marie a la main grande ouverte sur la poitrine se disant servante du Seigneur. Derrière elle le sculpteur a fait figurer une servante.
Gabriel s'incline légèrement devant Marie dans une attitude de soumission.
De part et d'autre de ce groupe de l'Annonciation deux personnages sont présents : l'un est Isaïe porteur d'une tige fleurie, évocation de l'arbre de Jessé, ; il tient déroulé un phylactère.
De l'autre côté est représenté Jean-Baptiste le bras droit levé vers le ciel ; il tient un livre ouvert : "voici l'Agneau de Dieu ".
♦️ LE JUGEMENT DE SAINTE FOY
Sur une pile nord de la nef, un chapiteau est consacré à la condamnation de sainte Foy, victime en 303 de la persécution des chrétiens.
L'Arrestation de sainte-Foy.
Sur le côté droit de la corbeille sainte Foy qui ouvre la main sur sa poitrine est accompagnée par son son ange gardien porteur d'une croix. Puis un garde la conduit au tribunal que préside le pro-consul romain Dacien.
À l'angle gauche, la jeune martyre d'Agen est présentée à Datien assis sur un trône. Sur une autre facette ce dernier remet lui-même au bourreau le glaive de la décapitation.
A la suite de sainte Foy qui communia en quelque sorte à la passion du Christ figure un chapiteau de l'offrande des calices :le Christ présente deux coupes symbolisant l'Eucharistie.
☞LES CHAPITEAUX À THEMES PROFANES ET A MOTIFS VÉGÉTAUX
La structure et l'iconographie des chapiteaux a évolué au cours du temps. On a pu penser qu'entre 1041 et 1065 les premiers chapiteaux autour du chevet avaient été réalisés à partir d'un grès rouge alors que dans les périodes ultérieures un calcaire jaune avait servi de matériau.
✏︎ Les chapiteaux en grès rose sont les plus anciens de l'abbatiale.
Les premières campagnes de travaux, dans le troisième quart du XIe siècle, nous ont livré maints chapiteaux à entrelacs. C'est un motif composé de rubans plats, le plus souvent à trois brins qui se croisent ou bien se nouent en passant alternativement l'un au-dessus de l'autre à la manière d'un travail de vannerie.
Nombreux sont ceux qui ont souffert de l'usure du temps ; en conséquence leur lecture est devenue difficile.
Cependant une sirène à double queue associée à deux centaures est encore bien visible. Chapiteau daté du milieu du XIe siècle.
Détail : la sirène bifide.
Détail : un des centaures.
✏︎ Des chapiteaux datant d'une campagne de construction postérieure en calcaire blond.
** Des chapiteaux de type corinthien.
** Des masques humains émergent du motif ornemental à feuillages. 
Si les chapiteaux à feuilles nues règnent en maître sur les corbeilles, les tribunes de la nef et du transept présentent aussi de nombreuses et belles réalisations mais de par leur situation elles sont difficilement observables.
Exemple : un combat de chevaliers
Crédit photo : https://www.tourisme-conques.fr/fr/conques/abbatiale#chapiteaux-romans-a-motifs-vegetaux
Le petit opuscule, disponible à l'abbatiale, du frère Jean-Régis Harmel, Julien Philippoteau et Vincent Cunillère, 2015 permet d'en avoir une bonne évocation.
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