BUXEROLLES, TERRE D'ANTAN
BUXEROLLES, TERRE D'ANTAN
  • © 2021 joël jalladeau Courriel 0

BUXEROLLES, TERRE D'ANTAN

Il était une fois la moisson
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La moisson est l’ensemble des activités qui ont pour objet la récolte des céréales. Elle se déroule en plusieurs étapes : les labours préalables aux semailles, la moisson proprement dite, le battage.

* Labours d'antan
Il y a quelques dizaines d'années, afin de préparer les terres pour y effectuer leurs semis et semailles, les paysans n'avaient pour travailler que leurs bras et l'aide du cheval.
* La charrue Brabant


Le labourage se faisait à l'aide d'une charrue à un soc (le brabant) que tirait un ou deux chevaux. En principe chaque ferme possédait son propre matériel et ce travail, contrairement à la moisson par exemple se faisait sans aide des voisins ; seuls les membres d'une famille ou parfois le plus proche voisin s'entraidaient.


Crédit photo : Larousse 1920


Les
charrues brabant simples existaient dès les années 1830. Elles se distinguaient parce que toutes en fer, et par leur train avant à régulateur incorporé. Sa fonction est d'ameublir la terre favorisant ainsi la circulation de l'air et de l'eau dans le sol.
La charrue est pourvue non seulement d'un soc analogue à l'antique araire mais elle comporte de surcroît un coutre ( couteau vertical placé à l'avant dont la fonction est de tracer la ligne de la raie que va ouvrir le soc horizontalement ) et un versoir qui fait se retourner et se rejeter sur le côté la terre du sillon creusé.
L'avant-train d'une charrue a pour but principal de rendre beaucoup plus facile et plus sûr le maniement de la charrue.


Les charrues à brabant double sont à double soc.




Crédit photo : letraitcharentais.

Elles présentent, sur l'ancien Brabant, l'avantage de labourer, en allant et venant, et à la profondeur désirée.


Gros plan sur l'avant-train avec les roues de support, le crochet d'attelage, la vis de réglage en profondeur du sillon et le régulateur de largeur de la raie ouverte par le sillon.
La profondeur et la largeur relatives des sillons sont importantes car ce sont elles qui déterminent la quantité du sol arable qui est soumise par le labour à l'action fécondante de l'air.

* L'outil dit "cultivateur" regroupe une famille d'instruments à dents qui se distinguent notamment par la forme des dents, leur rigidité ou flexibilité et par leur espacement.
Alors que les
cultivateurs lourds sont utilisés pour les opérations de déchaumage et de décompactage, les cultivateurs légers sont conçus pour la préparation de lit de semences afin de favoriser la germination lors du semis. Ce lit de semences doit être meuble, nivelé et sans grosses mottes. C’est indispensable pour que les graines soient facilement semées et à une profondeur de plantation régulière. Ce travail va également permettre aux semences d’avoir bon contact avec le sol.

La fonction des dents du cultivateur est de produire un fendillement de la terre sur leur passage. Les mottes sont projetées latéralement et s'entrechoquent permettant d'affiner la structure de la couche de terre travaillée. En bref, ces herses servent l'ameublissement des terrains.
La herse va briser les mottes créées lors du labour du champ avec la charrue et aplanir la surface du sol pour constituer ce lit de semences.



Les cultivateurs légers comportent des dents vibrantes en forme de "S "; cette configuration leur permet de vibrer longitudinalement et latéralement.



Un plan rapproché sur un modèle plus récent permet de mieux percevoir les fameuses " dents en " S ".


Cultivateur à axe horizontal permettant de retourner la terre ou rotovator. Il est capable d’effectuer un émiettement grossier ou très fin. Il peut travailler en présence de grosse quantité de résidus, sans bourrage, et les incorporer dans le sol. Le résultat est une surface propre avec un mélange terre/ résidu homogène.


Cet engin agricole se reconnaît par ses deux roues agraires, les fraises arrières et le carter protecteur.


Le rouleau est utilisé selon sa forme et son poids, pour différents travaux du sol tels que : briser les mottes, supprimer les petites irrégularités de surface et niveler, préparer des lits de semis…


✏︎ La moisson d'antan
Les produits cultivés dans les champs, comme le blé, l’orge et le seigle, ne sont que partiellement comestibles. Les graines situées au sommet de chaque plante peuvent être utilisées pour fabriquer des produits comme des céréales, mais les enveloppes sèches des graines ne sont pas comestibles et doivent être jetées, ainsi que leurs tiges.
Avant la mise au point des machines modernes, les travailleurs agricoles devaient récolter les cultures en effectuant une série d’opérations laborieuses les unes après les autres.
Ils devaient ensuite séparer le grain comestible de la partie non comestible en battant les tiges coupées.
Enfin, ils devaient nettoyer les graines de tous les débris restant pour les rendre utilisables dans un moulin. Tout cela exigeait beaucoup de temps et de personnes.
À la fin de la moisson, les femmes et les enfants et les indigents ramassent les grains tombés et la paille laissée sur place, ils glanent le champ.

Si la façon de moissonner n'a pas beaucoup évolué pendant des siècles, elle s’est radicalement transformée depuis les années cinquante-soixante lorsque les moissonneuses-batteuses ont remplacé les anciennes moissonneuses-lieuses.

* Moisson à la faucille et à la faux
- Pour couper la paille portant les grains, courbés en deux sous la chaleur des longues journées d’été, les paysans ont utilisé depuis toujours la faucille, puis plus tard la faux.
On en retrouve des reproductions dans les documents du Moyen Âge (miniatures, sculptures, peintures murales, vitraux). Il était, en effet, courant de représenter, à cette époque, les travaux des champs. Chaque mois du calendrier est évoqué par une activité particulière.



Eglise Saint-Etienne de Paulnay, Indre..
Juillet : moisson à la faucille ; derrière le moissonneur apparaissent les javelles entassées.

De la main gauche, le moissonneur saisit une poignée de tiges de blé qu'il pousse en avant, tandis que la faucille, tenue de la main droite, coupe d'un geste rapide les tiges au-dessous de la main gauche. Le moissonneur place la poignée ainsi coupée entre les cuisses et l'abdomen où elle se trouve saisie.
Il renouvelle plusieurs fois son geste et quand il a coupé une certaine quantité de blé,
il pose la brassée ainsi obtenue sur un lien qu'il a préparé au préalable. En deux ou trois fois, la javelle sera assez grosse pour faire une gerbe.


Types de faucilles.

- Pour sectionner les céréales la faux permet un travail plus rapide que la faucille, mais elle doit être " armée ". Cette faux montée diffère un peu de celle employée pour le foin. Elle est équipée à la base d'une armature en bois, souvent formée de dents parallèles à la lame, droites ou courbes.


Faux armée à doigts dite aussi " à crochets " ou " à râteaux ".

Ces armatures qui varient suivant les régions ont toujours la même fonction : maintenir debout les tiges coupées par la lame, les rassembler en fin de course et les déposer régulièrement sur le sol. Les épis étant ainsi directement regroupés en javelles, ce petit matériel porte parfois le nom de faux javeleuse.

Pour la moisson à la faux, le travail s'effectue généralement par équipe : le faucheur et ·les ramasseurs. Les ramasseurs sont, le plus souvent, au nombre de deux ; un seul aurait de la difficulté à suivre le faucheur. Le ramasseur, armé de sa faucille, confectionne les liens, relève par brassées les tiges coupées par la faux et les pose sur le· lien pour faire les javelles qui, liées, donneront les gerbes.


* De la faucheuse-javeleuse à la moissonneuse-lieuse
Il faut attendre le début du XXe siècle pour voir apparaître un système de coupe plus complexe faisant appel à la force animale : la faucheuse-javeleuse. C'est une faucheuse qui coupe les céréales et les met en javelles.
Première innovation agricole d’une longue série, la javeleuse, tirée par des chevaux, coupe en un passage environ un mètre de large de céréales et rassemble tiges et épis en javelles.
En plus de la faucheuse ordinaire, la moissonneuse-javeleuse comprend un certain nombre d'éléments supplémentaires pour non seulement couper les céréales mais aussi les mettre en javelles lesquelles devaient être tout de même liées manuellement.
« Les gerbes se faisaient sur un tablier alimenté grâce à un râteau sans dents. Une fois que la planche était remplie, la javelle retombait à terre à l’aide d’une pédale. Il fallait deux personnes pour cela : une qui faisait tomber la récolte et l’autre qui dirigeait l’attelage ; une femme liait ensuite les javelles. »



Crédit photo : Patrimoine et musées ruraux


Vestiges montrant bien le sabot séparateur, la scie et la planche à andains ( rangées de fourrage laissées sur le sol après le passage de la machine).

La moissonneuse-lieuse

Un nouveau matériel s'est rapidement substitué à la javeleuse, la gerbe étant liée par la machine elle-même. Plus besoin de lier les gerbes à la main ! Plus besoin de lever la javelle !



Crédit photo : webmuseo


Crédit photo : Larousse 1920
Moissonneuse-lieuse attelée.


Une innovation chasse l’autre. La moissonneuse tirée par des chevaux, les plantes coupées, assemblées et liées en gerbe en un seul passage.
Mais malgré un travail déjà facilité, les opérations suivantes nécessitent encore des bras. Toutes les gerbes devaient encore être chargées à la main sur des charrettes, puis stockées à la ferme ou en meules en plein air, en attendant le battage.


* Battage : du fléau à la batteuse


1° Après la moisson il fallait battre le blé. A cette fin on utilisait un fléau. Cet instrument est formé d'une batte en bois dur qui frappait les épis et d'un manche, poli par l'usage, reliés entre eux par un lien de cuir souple.


Eglise Saint-Etienne de Paulnay, Indre.
Calendrier des mois, Août : battage du blé au fléau lancé au-dessus de la tête.

C'est avec cet outil rudimentaire, dont le maniement paraît simple, que l'on effectue l'égrenage en frappant, avec la batte, les épis déposés sur le sol. Cette peinture murale du XIIIe siècle montre que son utilisation était traditionnelle.


Crédit photo : objetsdhier.com

La céréale à battre est étendue sur l'aire sur une épaisseur de quelques centimètres. Les batteurs sont alignés et frappent alternativement le blé en un rythme parfaitement cadencé. Après chaque frappe, ils laissent tourner le manche dans leur main pour que, au coup suivant, le battant ne touche pas le manche et tombe parfaitement à plat.
Chaque batteur opère sur une largeur d'environ un mètre. Il la parcourt en six ou huit coups de fléau. Après quoi, il avance d'un petit pas. Les batteurs, disposés en cercle autour de la récolte établie sur l'aire de battage, coordonnent leur mouvement pour que la position de leur fléau soit toujours en décalage par rapport à celle de leur voisin. De cette coordination ainsi que de la cadence des batteurs dépend la qualité et la quantité de grain libéré.
Quand les batteurs sont arrivés au bout de l'aire la paille est secouée à la fourche pour laisser tomber le grain qui sera ensuite vanné.

2° Le progrès aidant, s'imposa alors l'utilisation d'une batteuse qui allait de ferme en ferme. Les plus jeunes pouvaient participer en déliant les gerbes dont les liens étaient tous faits avec de la paille. Parmi les hommes les uns faisaient passer les gerbes dans la batteuse, d'autres secouaient la paille, d'autres encore ramassaient la paille et faisaient une meule.


Crédit photo : webmuseo.


Crédit photo : Fête des battages à Availles-en-Châtellerault
Battage à l'ancienne : reconstitution du fonctionnement de matériel d'antan, 7 septembre 2014
La chaudière à vapeur entraîne la batteuse pour séparer le grain de la paille.



3° L'intérêt de la moissonneuse-batteuse réside dans son système deux en un permettant d’abord de moissonner, c’est à dire de récolter les céréales, et de pratiquer ensuite le battage qui permet d’extraire les graines de leur épi ou de leur tige.

La moissonneuse-batteuse permet lors de la récolte d'effectuer successivement les opérations suivantes : coupe de la récolte, battage, séparation de la paille et du grain, nettoyage puis stockage du grain.



Crédit photo : El Aissaoui Abdellah


Avec les batteuses les plus modernes, le stockage des grains se fait directement dans les sacs à la sortie de la machine. La paille quant à elle est conditionnée en balles grâce à un système de presse.
Aujourd’hui, la moissonneuse batteuse des années 50 a bien changé : largeur de la barre de coupe, rapidité, réglages automatiques, système de dépoussiérage, cabine de pilotage isolée et climatisée, systèmes électroniques de contrôle, systèmes de guidage, GPS, mesures en continu, cartographie des rendements…

Les machines de 2020 récoltent plusieurs hectares par heure de travail ! Elles extraient le grain et le stockent dans une trémie, rejettent au sol pailles et enveloppes. Bref, elles soulagent les agriculteurs d’une grande partie du labeur de la moisson d’autrefois.
Le progrès aidant, le temps passé aux champs a diminué aussi.

Les agriculteurs de nos territoires
utilisent ainsi des matériels de ce type évidemment plus ou moins sophistiqués…Faut-il rappeler que la moissonneuse-batteuse est une machine qui représente un gros investissement pour une exploitation. Les modèles les plus modernes pourront atteindre le demi-million d’euros…


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