Cool Text - Curiosits et insolites      du patrimoine 210748088213940

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♦️ Un regard vers saint Eloi
Rue de Bonneuil-Matours, le passant, qui à l’occasion se promène le nez en l’air, peut avoir l’attention attirée par une maison de caractère possédant en façade une niche abritant une statue: celle d’un prélat revêtu de ses ornements sacerdotaux, la tête coiffée de sa mitre et tenant à la main la crosse de sa dignité épiscopale.

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C’est en quelque sorte à ses pieds que s’élève une partie nouvelle de Poitiers, ayant sa physionomie propre et son unité, appelée Saint-Eloi. On peut penser que c’est ce célèbre personnage qui a donné son nom à ce quartier.

Mais s’agit-il bien du fameux héros de la célèbre comptine «  le bon roi Dagobert » composée au XVIIIe siècle?
Pour en être certain il nous faut remonter le temps à la recherche de ce
personnage réel devenu au fil des siècles un héros de légendes et un saint populaire de la chrétienté occidentale.

Qui est Eloi ?
Il est né à Chaptelat près de Limoges, en Limousin, vers 588. Il entra en apprentissage à Limoges auprès d'Abbon, orfèvre réputé.
Peu d'années après, Éloi monta à Paris exercer son métier au service de l'orfèvre Bobbon, qui reçut une commande du roi Clotaire II pour la fabrication d'un trône d'or incrusté de pierres précieuses.

Clotaire II donna à Bobbon la quantité d'or nécessaire à la fabrication du siège; c’est le jeune orfèvre qui réalisa l’ouvrage. Mais une fois le siège royal du mérovingien terminé, une quantité d’or demeurait encore disponible. Ne voulant pas conserver pour lui-même ce surplus i l'honnête Eloi fabriqua un second siège qu'il dora avec ce qui restait de métal précieux et, lorsque le souverain reçut livraison de sa commande, quelle ne fut pas sa surprise de recevoir deux exemplaires de son trône royal.

Cet acte, étonnant pour l'époque, lui valut la confiance du roi qui lui demande de résider à Paris, comme orfèvre royal, fonctionnaire de la Trésorerie royale et conseiller à la cour. Eloi conservera cette charge lorsque Dagobert succédera plus tard à son père. Le rôle qu'il eut à jouer ne fut d'ailleurs pas toujours facile et, maintes fois, il lui fallut remettre à l'endroit non point tant la culotte que les idées et les mœurs du roi.

Grande était la piété et la vie de prière de ce laïc qui allait souvent aux offices monastiques.
Un an après la mort de Dagobert qu'il avait assisté dans ses derniers moments, il quitte la cour et entre dans la cléricature. Le 13 mai 641, il fut élevé sur le siège épiscopal de Noyon où il mourut le 1er décembre 660.


Au Moyen-âge, maintes corporations le choisiront Eloi comme saint patron.
Compte tenu de ses qualités professionnelles exceptionnelles, orfèvres, joailliers, doreurs voudront légitimement honorer leur ancien collègue.
Si son habilité comme orfèvre le fit très tôt choisir comme saint patron par les orfèvres eux-mêmes, des corps de métier travaillant des matériaux moins nobles le prirent aussi par extension comme protecteur de tous les métiers du fer.
Il en est ainsi des forgerons, métallurgistes, quincailliers, serruriers, mécaniciens et garagistes…

Plus surprenant peut-être est de retrouver notre bon saint Eloi protecteur des chevaux et, à ce titre, des maquignons, des cultivateurs, charretiers…Cela est dû à un fait légendaire. On raconte que voulant un jour donner une leçon à un maréchal-ferrant trop prétentieux, il lui aurait montré de façon singulière comment ferrer un cheval. Eloi trancha la patte de l'animal, la ferra puis la remit miraculeusement en place sans que la bête en éprouvât du désagrément. On comprend dès lors pourquoi saint Eloi est devenu le patron des maréchaux-ferrants, des maquignons, des cultivateurs, ainsi que de tous les corps de métiers qui, jadis, avaient de près ou de loin un rapport avec les chevaux…



Patron de nombreuses corporations liées au travail des métaux comme les orfèvres ou les forgerons, on comprend maintenant qu’un plan rapproché de la statue fasse apparaître des instruments, appartenant aux métiers du fer, pour le moins surprenants pour un prélat : enclume, pinces, tenailles et …fers à cheval.


Version 3


Ce personnage ornant une des maisons de notre cité est donc bien saint Eloi, parfois nommé le "Gourmand" car il a deux fêtes: la saint Eloi d’hiver et celle d’été: le 1er décembre (date anniversaire de sa mort en 660) et le 25 Juin (date anniversaire de la translation de ses reliques- un de ses bras- en la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1212.

Saint populaire, plusieurs dictons sont associés à sa fête d’hiver:

« Si, à la saint-Éloi tu brûles ton bois, tu auras froid pendant trois mois »

« Lorsque saint-Eloi a bien froid : quatre mois durs grands froids »

« Quand arrive la saint-Éloi, laboureur, tu peux rester chez toi. »


♦️Vieilles pierres ici et

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Mur de la Charletterie. On retrouve partout à Buxerolles ce mode de construction pout tous les murs anciens.


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Une pierre comportant une curieuse figure dans un mur situé dans une impasse baptisée allée des Cerisiers donnant rue de Bonneuil-Matours.
Ce motif avec ses trois branches représente un
triskèle typique.

Le triskèle, également orthographié triskell est un terme issu du grec triskélès signifiant trois jambes.

Il est souvent présenté comme un symbole celtique représenté par un motif à trois branches ou trois spirales orientées dans le même sens.
En fait le triskèle est utilisé depuis des millénaires.
Bien qu’on prête communément une origine celtique à ce symbole, ce n’est en réalité qu'enpartie exact. S’il est vrai que les Celtes en firent un usage fréquent durant le second âge du fer (Ve - IIe siècle av. J.-C.), le triskèle était représenté par l’homme depuis la période Néolithique, comme en témoigne le tombeau de Newgrange, daté d’environ 3 200 avant notre ère.

La signification et la symbolique du triskèle donnent lieu à de nombreuses interprétations dont on ne retiendra ici que la forme giratoire et courbée de ses branches serait pour certains un symbole de dynamisme, de mouvement en opposition à tout ce qui est droit et figé. Ce serait donc un symbole de la vie.

  • Le triskèle pourrait  aussi symboliser pour d'autres le temps qui passe : passé-présent-avenir ou encore les trois âges de la vie (enfance-vie adulte-vieillesse).

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Maison sise rue Hippolyte Véron
Réemploi de pierres provenant d'une construction ancienne détruite.

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Maison sise rue Hippolyte Véron
Œil de bœuf en remploi.
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Maison sise rue Hippolyte Véron
Curiosité : Plan rapproché sur l
e paille-en-queue oiseau symbolique de l'île de la Réunion…

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Pierre gravée découverte sur un mur d'un cellier d'une maison de Buxerolles Bourg.


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Vestiges d'un portail du XVIIe siècle témoignant d'une ancienne métairie( ? ) à l’Ormeau.

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A l'Ormeau encore on peut observer dans une ancienne cour de ferme ce beau pilier soutenant un grenier où l'on accédait par cet escalier contigu.

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Gros plan sur la porte en arc en plein cintre.
Le logis de la Loubantière : demeure reconstruite en 1762 d'un ancien fief seigneurial.


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Décor insolite sur ces vieilles pierres de Lessart : sans doute les initiales du couple ORILLARD et VINCENT.

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Lessart : vénérables pierres sauvegardées.

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Sur le claveau d'une des maisons de Meuniers à Lessard : 1704.

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En haut de l'escalier des Meuniers à Lessart on observe non pas des coquilles saint Jacques mais des palourdes !!!

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Construction insolite dominant la demeure de Valvert.

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Pigeonnier du XVIIe siècle. La Charletterie.



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Four à pain. Route de l'Ormeau.


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Puits . Passage entre les deux chemins.



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Tourelle d'angle qui a peut-être fait partie du système de défense de la Loubantière

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Armoiries restituées de Lépinay-Richeteau, seigneur de Buxerolles au XVIIe siècle ( un mûrier surmonté de trois étoiles d'or ).

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Une pierre sculptée incrustée dans le mur de la sacristie de l'église du Vieux Bourg figure un écusson : une feuille dans un cercle, rayée verticalement, le pétiole enroulé.



♦️Il reste à la Grande Sablière quelques témoignages de premières occupations humaines.
Avant la construction de deux lotissements les services de l’État (Drac, service régional de l’Archéologie), ont prescrit réglementairement une fouille archéologique préventive. En 2013, une équipe de l’Inrap sous la direction de Marie-Luce Merleau responsable scientifique de l’opération, est intervenue sur le site.
Les recherches menées par les archéologues ont révélé deux phases d'occupation correspondant chacune à un habitat associé à des sépultures, mêlant ainsi les vivants et les morts.
1° Si quelques silex taillés révèlent une présence humaine au paléolithique c'est au néolithique, du Ve millénaire au premier tiers du IIIe millénaire avant notre ère, que l'homme en voie de sédentarisation a marqué le site de son empreinte. CLes chercheurs ont mis au jour plusieurs structures comme une tranchée continue de 76 m de long, probablement la fondation d'une palissade simple qui délimitait l'éperon rocheux. Sa datation au carbone 14 la situe vers 4770 à 4550 avant notre ère.
A l'intérieur de l'enceinte, six fosses correspondent à des foyers à pierres chauffées, leurs longueurs vont de 2,6 m à 15,25 m.

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Les fosses, foyers de pierres chauffées. (Photo M.L. Merleau, Inrap )

Plusieurs sépultures témoignent des pratiques funéraires, avec des corps dont la tête est à l'est et regarde le sud. Une autre tombe présente deux corps qui se font face.

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Une tombe d'adulte déposé sur le côté droit. Photo M.L. Marleau, Inrap.


Enfin, la tombe aux caprinés interroge: un corps de femme accompagné de celui d'une chèvre déposé sur ses jambes.

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2° Une deuxième 3500 ans plus tard, à l'époque médiévale se remarque près un long abandon. Le site reçoit aux Xe et XIe siècles, une ferme.
Un bâtiment quadrangulaire construit sur des poteaux abritait une sole et des fosses livrent quelques éléments de vaisselle: grandes jattes, pots à cuire, pichets... A proximité du bâtiment, une quinzaine de silos cylindriques témoignent des activités agricoles.
A une quarantaine de mètres, une dizaine de tombes d'enfants de 2 à 6 ans entourent celle d'une femme.

** On peut aussi rappeler qu'au lieu-dit
"Terre qui Fume" dans l'actuel secteur du Pas-de-Saint-Jacques avaient été retrouvées des inhumations associées au Néolithique.

Références
http://www.academia.edu/18184738/Des_vivants_et_des_morts_%C3%A0_La_Grande_Sabli%C3%A8re_%C3%A0_Buxerolles_Vienne_au_N%C3%A9olithique_puis_au_Moyen_%C3%82ge_premi%C3%A8res_donn%C3%A9es_de_la_fouille_pr%C3%A9ventive_men%C3%A9e_en_2013

http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/Communes/Buxerolles/n/Contenus/Articles/2016/02/14/La-grande-Sabliere-revele-notre-histoire-2623550

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