Cool Text - Puits et citernes de lhabitat ancien 203435065268690
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" Puits et citernes de l'habitat ancien "

Autrefois les habitants des vallées, disposant d’un accès facile aux cours d'eau, en utilisaient le précieux liquide pour des usages ne requérant pas une pureté absolue. Les hommes venaient y abreuver leurs animaux, y puiser de l’eau pour arroser les jardins ou pour pourvoir aux besoins d'activités artisanales. Les femmes en faisaient autant pour laver le carrelage de la maison, rincer le linge…Le Clain fournissait ainsi de l'eau aux habitants de Clotet et de Lessart.

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Le Clain du côté de Clotet.

Sur le plateau, les sources et les rivières étant éloignées, les mares, simples excavations recueillant l’eau de pluie, constituaient un autre mode de constitution de réserves en eau, à proximité des lieux de vie, d'activité agricole et artisanale
Leur création a été rendue possible par des précipitations suffisantes et régulièrement réparties dans l’année, et une couverture de sol plutôt imperméable à base d’argile.

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La dernière mare de Buxerolles à l'Ormeau.

En l'absence de fontaines, de cours d'eau ou de mares les puits et les citernes ont longtemps été les seuls points d'approvisionnement en eau indispensable à la vie humaine mais aussi à l´élevage et à l'activité économique.

Aujourd'hui, les puits couverts de lierre, d’herbes folles et de fleurs sauvages, contribuent au plaisir de la découverte lors d’une marche sur les sentiers de promenade et de randonnée. Il en est ainsi par exemple de celui de la Vallée. Faut-il encore s'aventurer dans le sous-bois pour l'observer …


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Depuis que l’homme existe, l’approvisionnement en eau a représenté un souci capital ; celle-ci est une ressource majeure nécessaire à la survie de l’espèce : il en a besoin pour lui-même, pour les animaux, pour l’activité économique et pour quelques cultures (pensez à Manon des Sources). L’eau était tirée pour diverses utilisations déjà citées et certains lecteurs se souviennent que c’était une tâche pénible quand le puits était profond. Mais il est un autre emploi qu’il faut signaler aux plus jeunes : « on allait chercher au puits des seaux d’eau bien fraîche pour mettre " le boire au frais » comme disait ma grand-mère. Eh oui le réfrigérateur n'existait pas à l’époque. On pouvait mettre également les denrées à conserver dans un seau que l’on descendait à mi-hauteur.

L'eau a donc été un élément primordial dans l’installation humaine depuis la Préhistoire. Pour leur approvisionnement, les premières sociétés ont dû utiliser les formations naturelles (sources, rivières, lacs, étangs, mares) puis creuser de très simples trous, non protégés des éboulements, qui ont disparu.

Mais dès le Néolithique, les vrais puits existent, forés jusqu’à la nappe phréatique. Ils sont en Europe localisés sur le pourtour de la Méditerranée, en Europe Centrale et de l’Est. Le plus ancien a été découvert à Chypre : il est daté du
Xème au IXème millénaire avant notre ère ; il est rond et cimenté alors que ceux trouvés en Europe sont construits en planches de bois imbriquées et horizontales formant un casier dans le sol. Dès l’âge du bronze et surtout à l’âge du fer, ces structures se généralisent.

En l'absence de source, l'homme se mit à rechercher l'eau sous terre. L’eau s’infiltre profondément dans certains terrains, ne reste pas dans le sol ; aucun puits n’est possible pour un particulier. En revanche, si l’eau est ralentie dans sa descente par une couche imperméable (une couche d’argile par exemple) dans laquelle la vitesse d’infiltration est très faible, l’eau s’accumule au-dessus : c’est une sorte de réservoir que l’on nomme nappe aquifère ou phréatique; on va pouvoir y puiser.

Avant de construire un édifice important, on creusait certainement un puits : dans les châteaux et palais, dans les églises (il en subsiste) et dans les abbayes (dans le jardin du cloître).
Une preuve de l’importance du sujet :
dans les trois livres les plus édités au monde, puits et citernes apparaissent : fréquemment dans la Bible (pensez au puits de Jacob et à la Samaritaine, au prophète Jérémie descendu dans une citerne et à Joseph, fils de Jacob, qui subit le même sort de la part de ses frères…Le livre de la genèse de l'Ancien Testament rapporte déjà une histoire de puits lorsque les fils d'Israël jetèrent leur frère Joseph dans un puits par jalousie. ou le puits de Jacob avec Jésus et la samaritaine, quatre fleuves prenaient leur source dans le puits qui se trouvait dans le jardin d'Eden), le Coran (Sourate 12 ; pour l'Islam, le puits, de forme carrée, est le symbole du Paradis) et dans Le Petit Prince (chapitre Puits de Jacob).

On sait que la fontaine avec son eau qui coule est toujours symbole de vie ; si le puits est de même un élément primordial dans la vie il peut aussi cacher des peurs qui sont liées au danger qu'il présente pour qui tombe dans le puits et aux secrets que semble cacher son eau immobile à l'exemple de ce petit édifice dans son cadre boisé de la Vallée…

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Les membres de l'association Buxerolles,Histoire et Patrimoine qui dépouillent les actes notariés (plusieurs centaines de documents à leur actif), n’ont noté que trois allusions à sa présence lors d’une vente, d’une succession : 1734 (partage Chemioux), 1783 (description de la métairie de l’Ormeau), 1794 (vente de biens à La Loubantière).
Aujourd’hui, il suffit simplement, trop simplement sans doute, de tourner un robinet pour avoir à volonté ce précieux liquide. Avant l’adduction d’eau qui ne se fera qu’au XIXème siècle à Poitiers et en 1936 à Buxerolles, si l’on n’avait pas la chance d’habiter près d’un point d’eau, il restait deux
solutions : le puits et la citerne.
Nous avons retrouvé des traces de ces deux solutions dans notre commune.



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Puits de l'Ormeau et citerne du jardin de l'abbé Colin au Bourg.

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